Le réseau de l’Institut Économique de Montréal

L’offensive pour le démantèlement de l’État se poursuit au profit du privé

Tribune libre 2009


Lors d’un colloque, il y a quelques années, le Conference Board du Canada
ciblait trois raisons, trois facteurs limitant la productivité des
entreprises : 1- le manque d’investissements des entreprises en Recherche
et Développement 2- le manque d’investissements des entreprises en capital
(dans de nouveaux équipements à la fine pointe technologique_) 3- le manque
de financement par les entreprises dans la formation continue de la
main-d’œuvre.
Donc, les entreprises sont les premières responsables de leur manque de
productivité. Concernant le Québec, consultez le site d’Investissements
–Québec et vous verrez que nous sommes plus compétitifs que l’Allemagne, le
Japon, les États-Unis au niveau des coûts de main-d’œuvre, des prix de
l’énergie, etc. Par contre, les entreprises qui basaient leurs bénéfices
sur les bas tarifs d’électricité retardaient la modernisation de leurs
usines, entre autres les alumineries et l’industrie des pâtes et papier.
Cet atout devient un frein à l’innovation technologique dans cette
stratégie d’entreprise.
Les professeurs invités au conseil national du PQ ne font que répéter le
nouveau crédo : les lois du marché avant toute chose, modeler la politique
économique selon les intérêts supérieurs du secteur privé. Baisser les
impôts des entreprises et augmenter les tarifs domestiques n’a rien à voir
avec la productivité. On va aggraver le financement de nos services publics
et de nos programmes sociaux. Les intellectuels et économistes de droite,
de l’Institut économique de Montréal (IEDM), de l’Institut Fraser, de la
Fondation Héritage et du Conseil du Patronat ont tous le même discours en
faveur de l’État minimal, la soi-disant modernisation au profit du
secteur privé.
Surfer avec de telles propositions et alors… le PQ va alimenter le
discours et la popularité de l’ADQ et le PQ va se planter à la prochaine
élection, si la tendance se maintient!, comme en 2007. L’ancien chef du PQ,
André Boisclair, avait choisi comme conseiller Daniel Audet , membre du
conseil d’administration de l’IEDM et vice–président du Conseil du
Patronat du Québec, etc.
Madame Hélène Desmarais est présidente du conseil d’administration de
l’IEDM, membre du c.a. du CHUM. L’IEDM a ses antennes au Parti Libéral du
Québec, à l’ADQ et aussi des contacts au Parti Québécois en plus d’être
invitée dans les grands médias comme experts supposés, surtout promoteurs
inqualifiables de la privatisation et du démantèlement de nos sociétés
d’État, de nos services publics, de nos programmes sociaux, projet plus ou
moins camouflé, dissimulé derrière des baisses d’impôts et des hausses de
tarifs.
Une fois les recettes fiscales réduites, bien sûr ils vont nous présenter
le privé comme le complémentaire et même le substitut de l’État au niveau
des sociétés d’État, des services publics et des programmes sociaux
remplacés par des assurances privées! Rien sur les paradis fiscaux, rien
sur l’auto-régulation du marché et ses conséquences actuelles, rien sur les
fruits de la croissance monopolisés par les plus riches.
Dernière proposition de l’IEDM de Léon Courville, membre du c.a. ancien
directeur de la Banque nationale qui trouve la Caisse de dépôt trop grosse,
qu’on doit la scinder en trois entités pour établir une saine concurrence
au niveau du rendement financier comme un holding, et d’autres encore
cabalent pour sa pure privatisation. Pourtant, le Fonds souverain de
Norvège va très bien avec 300MM$ d’actifs!
Il faut défendre nos acquis collectifs contre cet assaut néolibéral. Il
faut miser sur les énergies renouvelables, les économies d’énergie, les
technologies écologiques, les transports collectifs et verts, l’économie
sociale et coopérative, la construction de logements sociaux, la rénovation
écologique, le commerce équitable, la consommation responsable, écologique
et solidaire. Il faut abandonner l’idée que nous allons relancer et
retrouver une croissance économique comme avant sur le même modèle
économique de gaspillage et de pillage de l’environnement social et
naturel.
Démasquer le réseau de l’IEDM, ses économistes de droite et leurs
influences dans plusieurs médias et partis politiques est essentiel, mais il
faut aussi avancer et défendre notre alternative et se présenter sur le
plan idéologique comme des mousquetaires avec la même devise, un pour tous
et tous pour un, face à ce réseau néolibéral, qui est aussi largement
opposé à la souveraineté du Québec, à l’indépendance des peuples!
André Rousseau
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --

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André Rousseau30 articles

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Membre du Parti Québécois, comté de Mercier

Membre du comité communication et mobilisation du Forum social québécois

Membre de l’Association Québécois de Lutte contre la Pollution
Atmosphérique (AQLPA)

Diplômé en économie appliquée de l’UQAM (certificat)





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