Le Québec stable

Élection Québec - 8 décembre 2008

Les Québécois se demanderont principalement trois questions dans les jours et les semaines qui viennent: Qui est le meilleur leader pour gouverner? Qui a su s'entourer de la meilleure équipe? Quel parti a le meilleur programme pour faire face aux défis et soubresauts économiques? La population devra choisir entre trois formations politiques et trois visions économiques différentes.
Il est toujours hasardeux de prévoir l'issue d'une campagne électorale. J'ai néanmoins bon espoir que les Québécois vont adhérer de façon importante à la proposition du Parti libéral du Québec et à celle de son chef, Jean Charest. Le PLQ est reconnu pour la priorité qu'il accorde à l'économie.
Les provinces canadiennes les plus puissantes économiquement ont toutes à leur tête un gouvernement majoritaire. Aux États-Unis, le Congrès est maintenant contrôlé par le même Parti démocrate qui a remporté les clés de la Maison-Blanche. Les Canadiens et les Américains choisissent la stabilité.
La stabilité politique est primordiale non seulement pour faire face aux soubresauts économiques mais aussi pour sortir de la crise. Un gouvernement du Québec qui est stable peut mieux défendre les intérêts du Québec sur les plans canadien et international.
Les élections était inéluctables. Le Parlement de cohabitation tel qu'on le connaissait se transformait en Parlement d'affrontement, et ce, simplement parce que les visions que défendaient les trois partis n'étaient pas compatibles. Nous n'étions plus dans une dynamique de cohabitation mais bien d'affrontement. Le lien de confiance qui unissait les trois partis s'est manifestement rompu ces dernières semaines. Il est clair que nous nous dirigions vers un affrontement et un renversement du gouvernement.
Le programme de M. Charest sera axé sur l'emploi, la formation des travailleurs, l'aide aux entreprises, une plus grande ouverture du Québec aux marchés internationaux ainsi que sur le développement du Nord québécois. Le Québec ne peut rester passif devant l'émergence de superpuissances économiques comme la Chine et l'Inde.
Au Parti québécois, on a toujours dit que, pour atteindre notre plein potentiel comme nation et éventuellement comme pays, ça prenait tous les leviers économiques. Mais on ne veut pas parler de souveraineté. Je m'avoue un peu confus.
En ce qui concerne l'ADQ, on voit tout de suite son approche, avec l'annonce de privatiser partiellement Hydro-Québec. Et c'est sans compter les attaques répétées de l'ADQ à l'endroit de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Mais c'est son improvisation qui surprend le plus. On se rappelle que Mario Dumont suggérait lors de la dernière campagne électorale de torpiller les commissions scolaires. C'est maintenant la privatisation d'Hydro-Québec.
Les trois chefs ne doivent pas se laisser distraire par l'anecdote du jour. Je pense qu'il y a une leçon à apprendre de la campagne à la présidence des États-Unis. Barack Obama a su se focaliser sur le long terme, sur ce qu'il proposait à la population. Il ne s'est jamais laissé distraire par ce qui se passait quotidiennement, et ce, même si des gens de son entourage auraient souhaité qu'il réagisse plus agressivement face à ses adversaires.
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John Parisella est professeur associé à l'Université Concordia


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