«Dire la vérité sur la souveraineté», J.J Nantel

Le Québec infertile de Leadership politique

Depuis René, qui fut fédéraliste, et Robert, il s'est passé des décennies ....

Tribune libre

Ce billet livre ma compréhension du texte de JJ Nantel [«dire enfin la vérité sur la souveraineté»->32678], que je trouve intéressant, très intéressant. Je crois que Nantel exprime clairement les états d'âme et d'esprit indépendantistes (souverainistes?, séparatistes?, associationnistes?) québécois. En même temps, ce texte explique indirectement l'infaisabilité du projet de souveraineté ("monarchie?, République?, ...?") québécoise. Remarquez le flou artistique entretenu par la diversité de concepts. Que voulons-nous au juste? Serions-nous du même combat, souverainistes, séparatistes, ou que sais-je encore? Ce qui semble être l’évidence ne l’est pas du tout, faisons le tour des idées publiées sur Vigile ou dans les autres médiums «de gauche», non fédéralistes, et nous saurons comment. Manifestement, le projet n'est pas mûr, pas rassembleur malgré l'illusion qu'il puisse évoquer.

La Vérité est que tout calcul opportuniste, conjoncturel (situation de crise) ou mathématique (majorité 51%) n'aide pas la souveraineté. On n'arrache pas la maturité, on ne l'achète pas non plus. Au Québec, l'on débat en famille et on gouverne en écurie. Ainsi on croit qu'à une personne de plus on peut bâtir un pays. L'esprit du pays dépasse celui de la famille. Il s'étend au voisinage et transcende les inimitiés et les adversités non existentielles. Le défi des Québécoises trouve là: penser au mieux-être de tous et non pas chercher à convaincre. On ne peut convaincre que des cons. Après un tel exploit, ils ne comptent plus ou on ne peut plus compter sur eux. Le bon exercice sera visionnaire, et consistera en un transfert de l'appropriation du projet. Qu'est ce que j'y gagne, est-ce mon affaire aussi?

L' indépendance ne dépendra jamais du vote populaire. Elle est le fruit d'un processus et d'une maturation "VISIONNAIRE". Mettez à la tête du mouvement un véritable LEADER Visionnaire, et le projet récolte le vote populaire nécessaire. Depuis René Lévesque, qui fut «fédéraliste» et dont se réclament tous les québécois de coeur, ou relativement depuis Robert Bourassa, il s'est écoulé des décennies sans soleil levant. Tous les partis sont concernés. Le Québec né de la révolution tranquille a grandi dans le confort douillé et se révèle infertile au leadership. C'est cela la Vérité qu’il faut qu’on se dise et s’approprie. Un visionnaire est un esprit d'avenir, totalement affranchi des débats puérils comme ceux qui nous enlisent au Québec depuis des décennies, dans les récriminations émotives, dans des démissions inopportunes de "chefs", et dans le déni des pouvoirs démocratiques. Aussitôt portés au pouvoir par une large majorité populaire, nos chefs sont contestés dans leurs prérogatives décisionnelles et sont poussés vers la porte. Il y a un problème à double fond, de leadership et de civilités. Comment faire naître ou laisser émerger un leadership visionnaire? Ce n’est certes pas en n’allant pas voter ou en écoutant xx.5Fm, ou raaaaa.canada, ni en regardant Occupation triple, Le boursier, ou Laville.Lavigne sur TVA. Ce n’est alors pas du tout en lisant Denise Démarais dans le soleil intercontinental de Québec, ou Paul-Carl Trudeau dans l’autre journal de Montréal le plus vendeur ces dernières années. J’en passe. Je sais que les médias y sont pour quelque chose, mais voyez-vous nous sommes soit tous aveuglés soit tous d’esprit tordu. Interdit d’interpeller les faiseurs d’opinions, ces nouveaux colonisateurs d’esprits. C’est la faute de … La culture pleurnicharde de victimisation n'aide pas, plutôt nuit-elle! Oui, il sera dur de se lever de nos fauteuils confortables, dur de se laver des sales clichés énergivores et se départir des vieux mythes d’héritiers malheureux, dur de s’ouvrir et se «lover», s’aimer. Mais le Québec n’est pas en panne, nous le ferons librement, ou naturellement forcés, sans tricher car le temps ne s’y prête jamais.

La vérité, c'est que pour devenir adulte un jeune garçon ou un jeune fille n'invoquera pas le fait que 16 ans plus tôt son frère aîné lui a donné des fessées ou que sa belle mère lui lavait les foufounes à l'eau sale sans savons. Ceux et celles qui pourraient donner au Québec le statut de pays n'étaient pas né il y a 200 ans. Parmi eux se trouvent bien des descendants des "maudits anglais", des "foutus indiens", des "malheureux colonisateurs colonisés français " et des Québécois issus des récentes souches d'immigration. Et ce sont les mêmes qui œuvrent quotidiennement aux destins inégalement partagés, naturellement. Je ne peux penser que ça puisse se faire autrement, le paradis n'est pas démocratique.

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François Munyabagisha79 articles

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Psycho-pédagogue et économiste, diplômé de l'UQTR
(1990). Au Rwanda en 94, témoin occulaire de la tragédie de «génocides»,

depuis consultant indépendant, observateur avisé et libre penseur.





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    22 novembre 2010

    Très bon coup de fouet au fesses des Québécois pour les réveiller et leur faire prendre conscience que l'indépendance ne leur sera pas servi sur un plateau d'argent. J'ai bien aimé votre façon de dépeindre la réalité québécoise; nous dormons au "gaz" comme c'est pas possible ici au Québec! Très bon texte!
    André Gignac patriote