Le Québec est prêt pour une femme noire, dit Anglade

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Le problème d'Anglade n'est pas qu'elle soit Noire, mais qu'elle soit rouge...


SHERBROOKE | Le Québec est prêt à élire une femme noire comme première ministre, estime la candidate à la chefferie du Parti libéral Dominique Anglade.  


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«Le Québec est prêt et je ne vois pas pourquoi le Québec ne serait pas prêt», a-t-elle lancé dimanche en mêlée de presse à Sherbrooke, où se terminait le conseil général du PLQ.      


Deux chroniqueurs ont soulevé durant la fin de semaine des réticences de certains libéraux à l’idée de choisir une chef qui n’est pas blanche.     


«Ceux qui applaudissent l’entrée en scène de M. Cusson [...] étaient surtout terrifiés à l’idée de couronner une candidate issue de la diversité, qui risque d’être difficile à vendre en dehors de Montréal», a écrit Michel David dans Le Devoir. «Une perception les rassemble, le Québec des régions resterait insensible à une Montréalaise issue des communautés culturelles», a ajouté Denis Lessard dans La Presse.      


Mme Anglade rétorque à ces critiques que «d’abord et avant tout, je suis québécoise». Elle rappelle qu’elle fait la tournée des régions depuis une vingtaine d’années et qu’elle entretient un important réseau de contacts dans des entreprises situées partout au Québec. Elle estime que «c’est la nature de la bête, que les gens aient certaines réticences». «Mais je crois pertinemment que les Québécois sont ailleurs. Sur le terrain, depuis des années, ça va au-delà de ça», dit-elle. Elle propose une charte des régions.     


Cusson n’a pas d’idée  


Mme Anglade croit que les Québécois sont avides d’un débat d’idée, «au-delà de l’apparence de la personne». Elle a d’ailleurs décoché une flèche à son adversaire Alexandre Cusson, qui n’a pas dévoilé grand-chose de son plan en se lançant dans la course.     








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«J’attends ses idées, en tout cas. Car si on veut faire un débat d’idée, encore faut-il qu’il y en ait à débattre, alors on les attend avec impatience.»     


Le chef par intérim Pierre Arcand demande aux gens d’être patients avec le nouveau venu. «Il faut lui donner une chance quand même. Il arrive. Maintenant, comment je dirais ça, le candidat aura l’occasion, j’imagine, de s’organiser, de bâtir son organisation.» Il espère toujours l’entrée en scène d’autres candidats, certaines personnes lui ont communiqué un certain intérêt, a-t-il dit.      


Ne critique pas les compressions  


De son côté, le candidat Cusson a tenté d’en dire plus sur la vision qu’il a du Québec. Il veut davantage de justice sociale, une société qui s’occupe mieux de ses aînés et il aimerait faire une place au soleil aux plus démunis. Il ne critique pourtant pas les mesures d’austérité du gouvernement Couillard puisqu'elles ont donné la marge de manoeuvre financière au gouvernement actuel.      


Il se méfie de l’intervention de l’État dans l’économie ou d’autres sphères de la société : il faut être «extrêmement prudent» a-t-il dit. Mais ces interventions sont justifiées, «lorsqu’on est capable de faire en sorte que des projets vont avancer».     





Quant au débat constitutionnel, ça ne l’intéresse pas. «Ce n’est pas ça qui fait qu’on est heureux ou moins heureux au Québec actuellement», a-t-il dit.     


Les candidats sont toutefois unis pour remporter l’élection partielle dans Jean-Talon, la priorité du parti. Le chef Pierre Arcand a d’ailleurs quitté rapidement Sherbrooke dimanche matin pour appuyer sa candidate Gertrude Bourdon à Québec, alors que le vote par anticipation avait commencé. L’élection aura lieu le 2 décembre.     




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