Le problème n’est pas le turban

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Le nouveau chef du NPD incapable de dénoncer le plus important acte terroriste de l'histoire du Canada

Les ultra-laïcs québécois que le turban de Jagmeet Singh défrise ignorent que la neutralité religieuse ne s’applique qu’aux employés de l’État, pas aux élus du peuple.


Deux sikhs pratiquants siègent présentement à la Chambre des communes. Leurs droits constitutionnels sont protégés par la Charte des droits et libertés du Canada et du Québec, si jamais un élu voulait porter un vêtement religieux à l’Assemblée nationale.


On ne peut exiger la neutralité religieuse dans un parlement, un lieu de non-neutralité par excellence parce qu’il regroupe des élus de différents partis qui représentent une multitude de points de vue. Si un candidat respecte les conditions légales pour devenir député, seuls les électeurs ont le pouvoir de lui ouvrir la porte ou de le rejeter.


Lorsqu’il était député pour le Bloc québécois, l’abbé Gravel portait le col romain. Le conseiller municipal de l’arrondissement Côte-des-Neiges Notre-Dame-de-Grâce Lionel Perez porte la kippa aux séances du conseil.


Le règlement de l’Assemblée nationale française, haut lieu de la laïcité, n’interdit pas formellement aux députés le port de signes religieux ostentatoires. L’Abbé Pierre, le fondateur du mouvement Emmaüs, portait la soutane quand il était député de 1945 à 1951.


Au-delà du turban


Le sikhisme de Jagmeet Singh fait couler de l’encre ailleurs au Canada, mais les frictions portent sur des conflits politiques en Inde. Les sikhs constituent une minorité religieuse très militante qui se bat pour un État indépendant, le Khalistan. Le conflit, surtout pacifique, s’étend partout où il y a des sikhs.


Au Canada, on compte 455 000 sikhs, soit la plus importante communauté hors de l’Inde. Un jour ou l’autre, Jagmeet Singh aurait à répondre à des questions sur le militantisme sikh.


Cette semaine, le journaliste Terry Milewsky de la CBC lui a posé une question difficile, raciste selon certains, au sujet de son affiliation avec des groupes séparatistes extrémistes en Inde et au Canada, question à laquelle il a refusé de répondre à trois reprises.


Le séparatisme sikh résonne au Canada depuis que des extrémistes de Vancouver ont commis le pire attentat terroriste au Canada en 1985 quand des membres du groupe terroriste Babbar Kalsa ont fait exploser une bombe sur un Boeing 747 d’Air India qui faisait la liaison Toronto-Montréal-Londres-Delhi. Trois cent vingt-neuf personnes, en majorité des Canadiens, ont trouvé la mort près des côtes d’Irlande.


Milewsky qui connaît bien le dossier de l’attentat pour avoir réalisé un documentaire en 2007 a conclu l’entrevue avec Jagmeet Singh à l’émission Power and politics en lui demandant s’il condamne le culte de la personne de Talwinder Singh Parmar qui persiste à ce jour. Les autorités canadiennes sont persuadées qu’il a été l’architecte de l’attentat d’Air India. Il a été tué par les forces de sécurité indiennes en 1992.


Jagmeet Singh a refusé, à trois reprises, de répondre.


Les politiciens qui se mêlent des querelles politiques de pays étrangers avec lesquels ils entretiennent des liens politiques m’apparaissent beaucoup plus dangereux que des politiciens qui portent un turban.


Certains se demandent comment un parti aussi progressiste que le NPD en est arrivé à se choisir un intégriste religieux comme chef. Peut-être que ce n’est pas la bonne question non plus.