Le PQ réclame un moratoire

Gaz de schiste

Kathleen Lévesque - Salaberry-de-Valleyfield — Le Parti québécois rejette l'urgence d'agir que plaident les promoteurs de l'exploitation du gaz de schiste. Les milliards de dollars d'investissement brandis et la création d'emplois promis peuvent attendre le temps qu'il y ait une évaluation du dossier sous tous ses angles, croit Pauline Marois, qui réclame un moratoire immédiat.
Au terme de deux jours de réunion à Valleyfield, les 51 députés qui forment le caucus péquiste ont adopté une position commune sur le controversé dossier du gaz de schiste. Ils disent oui à son exploration et à son exploitation, mais à certaines conditions.
«Nos ressources naturelles font partie de notre patrimoine et ce n'est pas vrai que l'on va accepter qu'elles soient bradées à n'importe quel prix», a soutenu Pauline Marois.
La chef péquiste a expliqué que son parti demande un moratoire, une étude de la part du Bureau d'audiences en environnement (BAPE) qui soit plus large que le mandat accordé, la mise en place d'une commission parlementaire sur l'indépendance énergétique, ainsi que l'adoption d'une loi encadrant les hydrocarbures.
Déjà en juin dernier, le conseil national du PQ s'était penché sur la question du gaz de schiste et avait réclamé que le BAPE en fasse une évaluation exhaustive. Depuis, les députés responsables du dossier ont multiplié les rencontres avec les promoteurs et les opposants. Pauline Marois a également eu quelques rencontres «assez brèves» avec des représentants de l'industrie.
Le député Sylvain Gaudreault, porte-parole en matière d'énergie, n'a guère été impressionné par le ton d'urgence des plaidoiries des promoteurs. «Les gaz de schiste sont là depuis des millions d'années. Je ne peux pas croire que prendre un an pour bien faire les choses va faire en sorte que les gaz vont s'évaporer. Et si ça représente vraiment un pactole, les promoteurs peuvent attendre un peu», estime M. Gaudreault.
Pour ce qui est de la nationalisation de cette ressource énergétique qui est enfouie dans le souterrain de la rive sud du Saint-Laurent, du Bas-du-Fleuve jusqu'à la Montérégie, Mme Marois se montre plus hésitante. Selon elle, il existe plusieurs façons de faire pour s'assurer d'atteindre l'objectif qui est que les Québécois demeurent les bénéficiaires du gaz de schiste. Des discussions restent à faire.
«Il y a des participations qui peuvent être prises dans les entreprises, des sociétés mixtes peuvent être bâties. On a de grandes sociétés d'État qui pourraient être amenées à investir sans qu'il y ait une nationalisation. [...] Il n'y a pas que la propriété. Il y a les redevances, la taxation. Il y a beaucoup de voies possibles à utiliser pour s'assurer que le Québec sorte gagnant», a souligné Pauline Marois.


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