Le PQ gigote encore!

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« Le succès de la CAQ montre cependant que le nationalisme québécois est loin d’être mort. »


L’humoriste Guy Nantel songe sérieusement à se présenter à la direction du PQ. 


Les candidatures de Sylvain Gaudreault et de Paul St-Pierre Plamondon sont acquises, celle de Frédéric Bastien l’est presque, et celle de Stéphane Handfield est possible. 


Il s’en trouvera pour se plaindre de la fin des grosses pointures historiques, de ces grands noms qui ont incarné l’âge d’or du PQ. 


Ils ont tort. Le temps qui passe amène forcément un changement de la garde. 


Pourquoi ? 


Tous les candidats confirmés ou évoqués sont des hommes de qualité, tous sans exception. 


Je le confesse : je suis étonné qu’un parti et une cause aussi mal en point attirent des gens d’un tel niveau.  


Dans le cas de Guy Nantel, certains pourraient trouver incongrue la candidature d’un humoriste. Pourquoi ? Non ! 


Son humour est politique, engagé et, comme le notait un proche, il vaut mieux faire rire volontairement que faire rire de soi involontairement. 


L’actuel président de l’Ukraine, Volodymir Zelensky, se fit connaître avec une émission satirique dans laquelle il jouait le rôle d’un jeune professeur d’histoire dans un lycée qui devient... président de l’Ukraine. 


On pourrait croire qu’il n’y a plus rien à faire avec le PQ. Mais on disait cela du Bloc il y a quelques mois. 


La futurologie n’est pas une science. 


Chose certaine, les péquistes doivent cesser d’attendre le providentiel « sauveur ». 


Le leadership souverainiste a certes commis des erreurs tactiques et stratégiques, mais la cause première de ses difficultés remonte à un moment précis : la défaite référendaire de 1995. 


Tout mouvement aurait eu les jarrets coupés par un tel revers. 


Deux générations – celle née avant la guerre et celle des baby-boomers – y virent la mort de leur rêve ou, du moins, elles se dirent que c’était aux générations suivantes à reprendre le flambeau. 


Beaucoup restèrent souverainistes, mais se désengagèrent. Ils devinrent comme ces catholiques qui ne vont plus à la messe. 


Involontairement, plusieurs transmirent leur défaitisme morose à leurs enfants.  


Pour beaucoup de jeunes, ma génération est une génération de loosers, en tout cas sur cette question. 


Dès lors, le projet souverainiste fut privé de carburant, comme un avion en panne qui plane avec ce qui lui reste d’énergie. 


Parallèlement, deux autres phénomènes liés entre eux survinrent. 


D’abord, les adversaires de la souveraineté s’emparèrent des propos de Jacques Parizeau le soir du référendum – maladroits, blessants, mais pas entièrement faux – et s’en servirent pour présenter le mouvement souverainiste comme xénophobe et raciste. 


Beaucoup de jeunes crurent cela, d’autant qu’au même moment, la propagande multiculturaliste, obsédée par la race et la religion, réussissait à faire passer son cryptoracisme pour un antiracisme vertueux. 


Durer 


Le succès de la CAQ montre cependant que le nationalisme québécois est loin d’être mort, mais prend des formes nouvelles et inattendues. 


La principale tâche du prochain chef du PQ ne sera évidemment pas de faire triompher l’idée de l’indépendance. 


Ce sera de s’assurer qu’elle reste vivante, crédible, de l’ordre du possible et du raisonnable. 





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