Le PLQ à la dérive

PLQ - en ballottage...


Les militants du Parti libéral du Québec étaient sortis un peu plus optimistes du conseil général de leur parti il y a deux semaines. Le sondage CROP publié dans nos pages ce matin les replongeront dans la déprime. Six Québécois sur 10 sont insatisfaits du gouvernement Charest, même si celui-ci a su éviter les gaffes qui lui avaient tant nui dans le passé. La plus grave «erreur» des libéraux ces derniers mois, c'est d'avoir... baissé les impôts!


Rien à faire, les intentions de vote sont au plus bas (24% au total, un rachitique 15% parmi les électeurs francophones). Dans la plupart des régions du Québec, les libéraux sont troisièmes, derrière l'ADQ et le PQ. Bien sûr, un sondage n'est qu'un sondage. Bien sûr, en politique, tout peut arriver. Il reste que la tendance lourde prend du plomb de mois en mois: depuis les élections du 26 mars, le PLQ a perdu presque un tiers de ses appuis.
Les députés libéraux ont passé l'été à demander à leurs commettants pourquoi ils détestaient tant leur gouvernement et leur chef. Ils se sont fait répéter: les écoles juives (un minuscule dossier réglé il y a trois ans), le mont Orford (les Québécois souhaitaient-ils vraiment que l'État gère un centre de ski déficitaire?). Les gens leur ont aussi ressassé que Jean Charest s'ennuyait à Québec, qu'il rêvait toujours de devenir premier ministre du Canada... alors que l'homme se bat corps et âme depuis dix ans en politique provinciale. De guerre lasse, même s'ils savent que c'est injuste pour M. Charest, bien des libéraux en sont venus à la conclusion que jamais le PLQ ne sortira du gouffre avec lui comme chef. Ils savent aussi qu'il n'y a pas de sauveur dans leurs rangs...
Le problème est de toute façon plus profond. Après l'avertissement du 26 mars, on s'attendait à ce que les libéraux profitent de l'été pour mettre au point le virage nécessaire. Or, ce virage se fait toujours attendre. Autant le parti que le gouvernement donnent l'impression d'être encore sous le choc. À la dérive. Quelqu'un tient-il encore le gouvernail? Vers quelle destination rame-t-on?
La descente aux enfers du gouvernement libéral ne peut qu'inquiéter les fédéralistes québécois. Ce sera le cas tant que Mario Dumont n'élaborera pas une vision du Canada allant au-delà du «On est pris là-dedans, soutirons-en le maximum».
Autre phénomène inquiétant en cette période de débat déraisonnable sur l'identité québécoise: le Québec se retrouve politiquement divisé entre francophones d'une part (PQ et ADQ) et les anglophones et allophones (les seuls Québécois restant fidèles au Parti libéral) d'autre part. Il s'agit d'une situation malsaine que tous les partis devraient oeuvrer à corriger.
Bien sûr, en politique, tout peut arriver. Mais pour Jean Charest, pour son gouvernement, pour son parti, il se fait tard. Très tard.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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