Depuis des mois, les libéraux, tant fédéraux que provinciaux, traînent de la patte au Québec. Le sondage CROP-La Presse publié cette semaine confirme cette tendance: le Parti libéral du Québec se contente de 17% d'appuis chez les francophones, tandis que le Parti libéral du Canada n'obtient que 14% d'intentions de vote.
Il est inusité que deux partis qui, depuis plus d'un siècle, sont des forces majeures en politique québécoise, se retrouvent affaiblis à ce point. S'agit-il d'une situation conjoncturelle produite, notamment, par l'impopularité du chef de chacune des formations? La «marque» libérale souffre-t-elle toujours du scandale des commandites? Ou encore, ce qui constituerait une rupture historique, les Québécois se sont-ils définitivement détournés du libéralisme?
Chez les politiciens comme chez ceux qui font profession de commenter leurs faits et gestes, on s'entend pour prédire que le tripartisme actuel - Bloc, PC, PLC au fédéral; PQ, ADQ, PLQ au provincial - ne durera pas éternellement. À chaque palier, un des trois partis sera relégué au second plan. Lequel?
Depuis avant la Confédération, le Québec politique est partagé entre deux courants: les rouges et les bleus. Les noms des partis ont parfois changé, il y a eu des scissions et des fusions, mais la philosophie générale des deux courants est restée la même. Les bleus (conservateurs, Union nationale, Parti québécois, ADQ) sont d'abord attachés au Québec et à l'identité canadienne-française, à la protection des droits collectifs des francophones, à une conception autoritaire ou bureaucratique du rôle de l'État. Les rouges estiment que le développement du Québec passe par une participation active (plutôt que strictement défensive) des Québécois à la fédération canadienne, s'accommodent avec moins d'inquiétude du pluralisme de la société québécoise et donnent priorité aux libertés individuelles sur les droits collectifs.
Or, voici qu'au provincial et au fédéral, les deux partis qui dominent dans les intentions de vote des Québécois sont issus du courant bleu. Le PQ et l'ADQ, par exemple, sont des partisans d'un accroissement constant de l'autonomie du Québec et accordent très peu d'importance à ce qui se passe dans le reste du pays (sauf quand il s'agit de dénoncer Ottawa). Les deux partis se font aussi concurrence sur le terrain de la défense de l'identité québécoise francophone. Les libéraux savent que sur ce terrain-là, ils partent désavantagés. On sent d'ailleurs chez beaucoup de rouges québécois de l'inquiétude: les valeurs libérales peuvent-elles être encore politiquement rentables au Québec?
Il faut espérer que oui. La tension et l'alternance entre les libéraux et les bleus a été fructueuse pour le Québec. Comme l'écrivait Claude Ryan, les Québécois ont tout au long de leur histoire préféré «être servis par deux courants qui s'équilibrent et se complètent plutôt que d'être tributaires d'un seul». Sans cet équilibre, le Québec glisserait vers une uniformité idéologique malsaine. C'est pourquoi il est crucial que les libéraux québécois se ressaisissent.
La fin des libéraux?
PLQ - en ballottage...
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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