Le pari de PKP

L’équipe de l’IRAI aura besoin d’avoir la «couenne» dure. Très dure.

541bfbf5232d66acc83a628a231fc617

Pourquoi les libéraux et les caquistes tremblent-ils?






L’IRAI. Ou l’Institut de recherche sur l’autodétermination des peuples et des indépendances nationales. Avouons que le nom n’est pas tout à fait la trouvaille «marketing» du siècle.




Depuis son arrivée à la tête du PQ en 2015, en créant l’IRAI, Pierre Karl Péladeau pose néanmoins un des premiers jalons concrets visant à briser le silence de son parti sur sa propre option depuis le dernier référendum.




Sur le plan partisan, l’annonce faite cette semaine servira aussi à calmer l’impatience des militants. À un an du prochain grand congrès du Parti québécois et à deux ans et demi de l’élection générale, le temps court déjà pour les péquistes. Et ils le savent.




Présidé par Daniel Turp - constitutionnaliste et ex-député péquiste et bloquiste -, l’IRAI aura surtout beaucoup à faire pour établir sa crédibilité. Son utilité au PQ et à ce qu’il reste du mouvement souverainiste en dépendra.




Cette crédibilité se mesurera à six éléments essentiels.




1• La rigueur de ses travaux.




2• La communication claire et accessible de ses études au grand public. Et tout particulièrement aux 18-34 ans de plus en plus réfractaires à l’option.




3• Un financement essentiellement «populaire».




4• Une inévitable collaboration avec le PQ sans qu’il n’en devienne l’esclave.




5• L’inclusion des autres formations souverainistes dans ses travaux.




6• Nourrir la réflexion plus stratégique sur le «comment». Hormis pour la voie référendaire déjà grugée par la Loi fédérale sur la clarté, d’autres chemins démocratiques seraient-ils possibles ou non?




Redevenir un « joueur »




Si l’IRAI réussit, PKP aura atteint son objectif: faire à nouveau de l’option souverainiste un «joueur» dans la dynamique politique québécoise.




Si l’IRAI échoue, le prix politique à payer lui sera lourd à porter.




Les fédéralistes comptent quant à eux sur l’Idée fédérale. Reconnu comme «organisme de bienfaisance», ce think tank est présidé par Patrice Ryan, fils de feu Claude Ryan, ex-chef du PLQ.




M. Ryan est un influent militant libéral de longue date. Il est aussi lobbyiste-conseil entre autres pour le projet controversé d’oléoduc Énergie Est. Comme proximité avec le PLQ, c’est franchement dur de faire mieux.




Du côté souverainiste, sept ans après la fondation de l’Idée fédérale, il n’y a donc rien d’anachronique à ce qu’il se donne son propre groupe de réflexion.




La couenne dure




L’équipe de l’IRAI aura aussi besoin d’avoir la «couenne» dure. Le leader parlementaire du gouvernement Couillard, Jean-Marc Fournier, tente déjà de le «définir» comme une chose inutile, ringarde et «radoteuse».




Pour François Legault, dont le virage nationaliste repose sur le maintien du lien fédéral, «plus le PQ va parler de souveraineté, moins il va avoir d’appuis. Donc, qu’il en parle!»




PKP fait quant à lui le pari contraire. Soit que d’ici l’élection de 2018, le retour de la souveraineté dans le discours public renforcera les appuis faiblissants à l’option et au PQ.




Le pari est risqué. Or, si le passé est garant de l’avenir, continuer à balayer l’option sous le tapis le serait sûrement encore plus.




 



Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé