Le « nous » culturel

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Un test des valeurs ne changerait rien aux moeurs islamiques


C’est avec stupeur que je prenais connaissance dans la Presse de la saga d’une jeune musulmane de 15 ans contrainte à un mariage non désiré. J’étais encore plus abasourdi par l’entêtement du père devant le juge à invoquer les coutumes de son pays d’origine pour s’autoriser à la forcer au mariage, voulant du coup passer outre aux lois québécoises et ainsi imposer les coutumes d’un pays qu’il a fui pour se réfugier au Canada.


Le reportage faisait part de l’aide que la jeune fille a reçu d’une autre famille de réfugiés qui semble avoir fait plus rapidement siennes les coutumes et les pratiques du Québec. Toutefois, cette famille bienveillante a dû faire face à la violence des proches de la jeune fille et, selon le reportage, il subsisterait encore des tensions dans l’entourage. Il est désopilant, dans un pays comme le nôtre, que les autorités doivent tenir secret le lieu d’hébergement de la jeune fille afin d’assurer sa sécurité et d’éviter la récidive de violence à son égard. Malheureusement, l’égalité des femmes n’a pas la même saveur dans toutes les cultures.


Plusieurs commentateurs et analystes se moquent du premier ministre Legault lorsqu’il énonce l’idée de passer un test des valeurs aux nouveaux arrivants, mais le présent cas en suscite beaucoup l’envie. Selon le reportage, les arguments invoqués par le père devant le juge et les comportements attribués au fiancé, tous les deux soutenus par des membres de leur communauté et par un imam complaisant, a de quoi inquiéter et faire souhaiter à certains que les autorités les expulsent du pays avec tous leurs supporters.


L’acculturation ne peut être que progressive chez les nouveaux arrivants qui ne sont pas, d’autre part, sans influence sur l’évolution de la culture québécoise. Cependant, le respect de la différence et de la diversité a des limites s’il va à l’encontre de nos valeurs et ce n’est sûrement pas en s’effaçant que nous favorisons le vivre ensemble en harmonie. Si le « nous québécois » se doit d’être inclusif, il n’échappe pas à la nécessité de le définir et d’en imposer les pourtours à quiconque souhaite vivre sur notre territoire. Les péripéties de la jeune fille démontrent les failles du multiculturalisme et du communautarisme qui n’inclinent pas à faire sien les préceptes de la société d’accueil. 


Malgré ses faiblesses, la Loi sur la laïcité de l’État envoie un message clair sur les valeurs partagées par un grand nombre de Québécois et trace les balises du « nous ». Certains souhaitent la voir amendée, croyant qu’elle porte atteinte à des libertés fondamentales, alors qu’au contraire, elle devrait être renforcée pour bien marquer le « nous » que nous sommes et ne pas entretenir les fragmentations que le collègue Richard Martineau décrit si bien dans sa chronique d’aujourd’hui.







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