Le nationalisme québécois en 2019

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Le nationalisme délégitimé par la caste médiatique : il est pourtant la source de la démocratie



Tout Québécois nationaliste est piégé. Que cela se sache. Car les mots sont des pièges. Ceux qui en usent et en abusent le savent. Les mots ne sont jamais neutres à vrai dire. Rien n’est plus marqué par l’idéologie que le vocabulaire technocratique avec lequel les grands de ce monde s’adressent au peuple.




Le nationalisme a aujourd’hui très mauvaise presse dans nos sociétés. En Europe, il est indissociable du national-socialisme d’Hitler et du fascisme de Mussolini. C’est un sale mot et ceux qui s’en réclament sont traités de dangereux et deviennent infréquentables.




Voilà pourquoi les Québécois ont eu grand-peine à défendre leur nationalisme progressiste dans les années soixante. Il fallait secouer les poux du nationalisme traditionnel, mouvement qui avait même flirté avec les idées de Mussolini. L’Église québécoise s’était laissé séduire par le concordat signé en 1929 entre le Saint-Siège et l’Italie, représentée par le duce fasciste.




Voilà pour le passé. D’ailleurs, Pierre Elliott Trudeau, autrefois adepte du nationalisme de droite des années trente, a vomi plus tard le néonationalisme québécois et est devenu le chantre du nationalisme canadien.




Insultes




Aujourd’hui, si un Québécois se définit nationaliste, les hordes multiculturelles et partisans de la diversité crient au racisme. Publiquement et sur un ton péremptoire et insultant. À la limite, le mot « québécois » est intolérable. La plupart de ces gens se disent Canadiens, car c’est bien connu, le Canadien est pur et dans ses pensées et dans ses actes. Il incarne le bien, la tolérance et l’empathie universelle. Il a le courage de s’opposer aux barbares dont nous faisons partie dans la mesure où nous défendons des valeurs identitaires différentes.




Un nationaliste québécois aujourd’hui doit se battre pour la langue française et la faire imposer à Montréal, qui s’affiche fièrement bilingue, mais où il est difficile de se faire servir partout en français. Et il doit se défendre d’être raciste dès qu’il prône quelques valeurs communes, dont la laïcité et l’égalité des sexes.




Un nationaliste québécois en 2019 se découvre à travers le regard de certains immigrants belliqueux qui choisissent le Québec et qui le perçoivent comme un blanc coupable par association de tous les crimes commis par les colonialistes occidentaux. Il n’a d’autre choix que de se sentir coupable, de demander pardon et de s’incliner.




Repoussoir




Que François Legault ait été comparé après son élection aux dirigeants d’extrême droite en Europe illustre le virage en train de transformer la majorité francophone en repoussoir pour certains multiculturalistes habités par une détestation de notre distinction. Un nationaliste québécois en 2019 est redevenu un citoyen sur la défensive. Ce qui n’augure rien de rassurant pour l’avenir politique.




La position défensive bloque tout sentiment de fierté, d’assurance et de courage. Le nationaliste québécois devient plutôt colérique et frustré avec le sentiment de revivre une injustice sociale et historique.




Les revendications presque modérées de la majorité francophone sont toujours écartées avant même d’être concrétisées. Et elles sont certainement plus raisonnables que la plupart des accommodements exigés par certaines communautés minoritaires chez nous. Que dire de plus ?