Le MTQ: un grand corps malade

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Et le Rapport Boily ?






Robert Poëti est un gentleman pour qui la communication est une seconde nature. C’est là qu’il donne sa pleine mesure. Plusieurs constatent, cependant, que cet avantage est en train de devenir son chemin de croix depuis qu’il s’est converti en «Monsieur tout va bien».




Le courage d’Annie Trudel




Nommé ministre des Transports, l’ex-flic qui devait servir de «caution morale» à un gouvernement hanté par les allégations de corruption s’est vite rendu compte qu’il ne pouvait pas colmater les failles d’un ministère qui carbure aux magouilles et au trafic d’influence.




Ne pouvant escalader la montagne par le chemin le plus court, son réflexe de policier l’a amené à la contourner, en introduisant dans ce grand corps malade qu’est le MTQ, une enquêtrice de talent, Annie Trudel, reconnue pour son efficacité à débusquer les irrégularités du processus d’attribution des contrats.




Mi-fonctionnaire (sous l’autorité du ministère) et «mi-conseillère politique» (sous l’autorité du ministre), elle était perçue, dès son entrée en fonction, comme un cheval de Troie. Dès lors, ses jours étaient comptés, le reste n’était qu’une question de temps.




À la lecture de sa lettre de démission, on constate qu’elle a fait preuve d’un grand courage en affrontant un système qui broie tous ceux qui tentent de l’assainir. Elle n’a pas dit son dernier mot.




Un rapport trafiqué




Et qu’en est-il du rapport de Louise Boily ? Elle était directrice de l’audit interne et de l’évaluation des programmes et relevait directement de Dominique Savoie. Depuis qu’elle a signé un rapport de vérification interne qui ne faisait pas le bonheur de cette dernière, elle a été rétrogradée à la révision des programmes. Pourquoi ?




Les explications alambiquées des renseignements nominatifs et du problème de pagination Word, avancées par le premier ministre et le ministre des Transports, Jacques Daoust, pour justifier les pages manquantes au rapport de Louise Boily ne tiennent pas la route.




Comment un premier ministre peut-il déposer à l’Assemblée nationale un rapport tronqué, trafiqué et s’en sortir avec une pirouette d’erreur d’imprimante ? En langage parlementaire, cela s’appelle induire la Chambre en erreur et ce n’est pas sans conséquence.




Alors, qui a intérêt à faire disparaître des pages du rapport Boily ? Ont-elles été subtilisées à cause de leur caractère compromettant pour le gouvernement ?




Au moment où les députés s’apprêtent à étudier le projet de loi 87, Loi facilitant la divulgation d’actes répréhensibles dans les organismes publics, il est important de reconnaître la contribution de cette lanceuse d’alerte sacrifiée, en la rétablissant dans ses fonctions et en rendant publique la version intégrale de son rapport.




 



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