Peu de culture qui n’ait été influencée par des éléments extérieurs, peu de peuple qui ne soit le résultat d’un certain mélange, même si parfois il faut remonter très loin dans le temps.
Le métissage, s’il trouve sa source dans la diversité, ne tend pas à l’uniformisation de la planète, dans laquelle toutes les cultures et les différences se dilueraient dans une triste assimilation des identités et des particularismes. Cela amène une intéressante réflexion concernant à la fois l’Autre et celle d’un monde commun reçu en partage.
Les situations de métissage dans le passé sont nées non seulement des nombreuses colonisations, mais également de la traite des Noirs. De nos jours cette mixité culturelle continue à être favorisée par la rapidité des voyages internationaux, par le développement de l’information et des communications, mais aussi par des migrations internationales de plus en plus importantes depuis la mondialisation, puis maintenant par la déstabilisation du Moyen Orient qui en chasse les peuples..
Au moment de l’arrivée des Européens sur le continent américain, les Indiens qui le peuplaient constituaient des sociétés aussi nombreuses que variées.
Les explorateurs espagnols, qui étaient sans doute, au départ de simples commerçants débonnaires, se transformèrent rapidement en conquérants violents et agressifs dès qu’ils eurent compris que les Indiens du Mexique et du Pérou étaient non seulement riches, mais fort mal armés. Les conquistadors espagnols se rapprocheront des autochtones, ce qui donna naissance aux peuples métis de l’Amérique latine actuelle.
Le Brésil présente la population la plus métissée du monde, ayant importé davantage de Noirs. Tant d’autres pays sont également métissés même si les raisons sont différentes. La péninsule Ibérique l’a été particulièrement, Andalousie, Castille, Portugal, si longtemps sous domination Maure, près de huit cents ans, jusqu’à la Reconquista, mais aussi la Sicile ou bien d’autres encore telle l’île de la Réunion où aujourd’hui encore coexistent des religions et des cultures totalement diverses.
La Chine, présente un pays plus homogène parce que longtemps séparée du reste du monde par des déserts. La France a été également un pays homogène génétiquement, car alors peuplé majoritairement d’une population européenne. Ceci aussi loin que ce que l’on puisse remonter pendant des millénaires, jusqu’à la deuxième moitié du XXème siècle.
Les Ligures ou les Celtes, ou encore les Arvernes, les Voconces et tous ces autres peuples appelés péjorativement « Galli » par les Romains, avaient peuplé le territoire puis à leur suite les Phocéens, les Romains, rejoints par les Wisigoths etc. Les Maures ont bien essayé de s’implanter mais ils ont été refoulés par Charles Martel à Poitiers en 732 puis expulsés définitivement de Provence par Guillaume le Libérateur en 973. Des arrivées successives plusieurs siècles après de Polonais, d’Italiens et de Suisses ont eu ensuite lieu, et vers la moitié du XXème siècle l’apport pourtant important de populations extra européennes souvent venue des anciennes colonies françaises, n’aura pourtant pas radicalement changé ce fait, d’après une étude génétique récente.
L’édification de la population des états unis d’Amérique
Des colons anglais avaient traversé l’océan Atlantique désireux de quitter l’Angleterre fuyant les exactions religieuses pour venir s’établir avec femmes et enfants, sur les territoires des bords de l’Atlantique. Par la suite cela formera les colonies de la Nouvelle Angleterre. Ces pionniers aventureux avaient la ferme intention de s’installer-là, de peupler et de cultiver eux-mêmes ce sol. L’absence de développement comprenant des villes, des routes ou des ponts perdura durant les premiers temps de leur implantation, mais dès l’origine, l’occupation du territoire fut dense et intégrale, pour ensuite se poursuivre les siècles suivants en repoussant toujours davantage devant eux les peuples autochtones. L’arrivée de ces nombreux colons fut complètement anarchique et indépendante de tout état au début, puis elle se poursuivit toujours plus importante.
Plus tard, la Grande-Bretagne avait certes réussi à obtenir cette Nouvelle France qu’elle convoitait depuis si longtemps au Traité de Paris de 1763, mais en définitive cela a eu pour conséquences de lui faire perdre ses treize colonies anglaises des bords de l’Atlantique. Révoltées contre Londres, ces dernières déclarèrent officiellement leur indépendance en 1776 pour devenir un nouveau pays, un pays libre, celui des états unis d’Amérique.
Ces tous jeunes états-uniens vont constituer une nouvelle puissance qui supplantera même son ancien colonisateur anglais.
Cependant des colons venus de toute l’Europe continuèrent à arriver de plus en plus nombreux. Cela les conduisit à cette ruée vers l’Ouest, néanmoins un métissage ethnique et culturel resta extrêmement modéré. Des chasseurs et des trappeurs nomades plutôt analphabètes tel un Daniel Boone suivaient des commerçants ambulants, des prospecteurs d’or, mais aussi des éleveurs de bétail, des cultivateurs désireux de se sédentariser eux et leurs familles, des personnes arrivant toujours en plus grand nombre sur ces territoires, puis enfin longtemps après eux, des quantités de gens « plus éclairés» accoururent à leur tour dans l’Ouest, et ainsi on vit s’édifier peu à peu des villages et des villes sans cesse plus importants.
Pourtant quelques décennies plus tard, le gouvernement fédéral états-unien, se verra dans l’obligation de signer avec les tribus indiennes installées sur ce sol depuis des millénaires, des centaines de traités de cession de leurs territoires, ainsi plus de 370 seront comptabilisés, dont 40 avec les seuls Poutéouatamis. Bien sûr, cela ne réglait que bien provisoirement les conflits, puisqu’ils ne seront de fait jamais respectés ni par les autorités ni par les nouveaux arrivants de plus en plus nombreux.
Le « problème indien » a perduré malgré tout à l’Est du Mississipi, (Metsi Sipi) les états-uniens décideront définitivement de l’éradiquer en 1830. Ce sera donc sans état d’âme une réelle épuration ethnique, environ 100 000 Indiens (Cherokees, Chactas) seront déportés dans un territoire spécifique choisi pour eux, l’Oklahoma. La démarcation se déplacera à l’Ouest du Mississipi dès 1840 mais devant les arrivées sans fin tel un flot ininterrompu de nouveaux colons états-uniens, leurs terribles exactions contre les Indiens pour s’annexer de nouveaux territoires afin de les repousser toujours de plus en plus loin, les tribus indiennes se révolteront du Minnesota jusqu’en Californie.
Dans les Grandes Plaines, les Lakotas (Sioux) et les Cheyennes remporteront la bataille de Little Big Horn en 1876, mais cela ne leur permettra pas de repousser l’envahisseur, tout est déjà définitivement perdu pour eux !
Le massacre de Wounded Knee en 1890 marquera la fin des résistances indiennes, tant d’entre eux ont été tués…
Ceux qui survivront seront complètement annihilés, désormais totalement « Pacifiés » et définitivement cantonnés dans des réserves, où ils subiront un programme d’assimilation qui ne sera remis en cause qu’au siècle suivant !
Par leur long passé fait d’alliances avec des populations d’origine européenne, puis par la suite africaine, les Indiens d’aujourd’hui, certains parfois blonds aux yeux plus clairs ou même bleus, ou d’autres de type carrément afro-américain, ne ressemblent sans doute pas toujours à l’image que l’on peut se faire d’eux….
Au début du XXème siècle les États-Unis ne comptaient plus que 250 000 Indiens, allaient-ils être tout simplement éradiqués par assimilation et par métissage. ? Cependant grâce à un apport démographique important il a été enregistré près de 800.000 Cherokees et 300 000 Navajos, comme seul exemple. On compte plus de quatre millions d’Indiens aux États-Unis, dont 1,6 million se réclament d’une double appartenance, indienne et autre.
Les États-Unis, y compris l’Alaska, reconnaissent plus de 500 « tribus » qui, dans les réserves disposent de leur propre juridiction, cependant plus de 50 pour cent d’entre eux vivent en zones urbaines, hors de ces réserves. Nombreux sont ceux qui travaillent dans toutes les parties de la société et des historiens indiens œuvrent à un devoir de mémoire en écrivant l’Histoire de leur passé. D’autres essaient d’empêcher la disparition de leurs différentes langues, malgré la forte éradication précédente subie!
De son côté, l’Amérique septentrionale aura été des plus exceptionnelles car la situation de la Nouvelle France a été particulière. Les descendants des Français venus bâtir la Nouvelle France, constituent aujourd’hui la majeure partie des Québécois. Leurs ancêtres Français ont vécu en harmonie, et même en totale amitié avec de nombreux peuples amérindiens, chacun apportant sa façon de vivre et sa culture, ce métissage des cultures a si bien eu lieu que cela a été jusqu’à fusionner et à créer un nouveau peuple, le peuple Franco Amérindien.
Le mot français « métis » a été employé pour désigner à cette époque des individus ayant acquis une ascendance mixte, française et amérindienne, ne définissant ainsi qu’un nombre restreint de personnes, mais il dépassera cependant la simple dimension biologique puisqu’il désignera des groupes culturels aux origines à la fois françaises et amérindiennes, comme cela a eu lieu avec les « Métis des Prairies de l’Ouest » dans le Manitoba.. Puis par la suite cela englobera d’autres nationalités, anglophone, irlandaise et écossaise, ayant une culture un mode de vie et une identité propres Cela représente à divers degrés de grandes portions de populations.
Effectivement une « nation métisse » est apparue sur la rivière Rouge, , un pays neuf que ces Métis ont eux-mêmes créé et baptisé Manitoba « Esprit qui chante » avec Louis Riel, au début du 19ème siècle. Ils étaient issus à l’origine à la fois de Canadiens Français catholiques et d’Amérindiennes, le plus souvent de la tribu Cri des alentours de la Baie d’Hudson et des grandes plaines de l’Ouest mais aussi des Ojibwés/ Saulteux et des Assiniboines. Ils avaient été violemment repoussés par des colons anglo saxons appuyés par le gouvernement d’Ottawa pour prendre leurs terres, puis après les sanglants affrontements de Batoche de 1885, cf. http://vigile.net/Louis-Riel-souvenons-nous-a-jamais, les Métis ont été dispersés en Saskatchewan, en Alberta, en Colombie Britannique et aux États-Unis, et finalement assimilés anglophones, victimes d’une éradication linguistique…
Actuellement, il y aurait entre 300 et 500 000 Métis dans l’Ouest du Canada, dont 20 à 24 % seulement parleraient encore un peu le français. Les descendants de ces Métis se sont également éparpillés jusque et y compris dans le Nord des États-Unis voisins.
Depuis Winnipeg, les Métis plutôt francophones et catholiques ont principalement cherché à s’assimiler à la population canadienne-française car, après la pendaison de Louis Riel, ils ont été victimes de racisme, de discrimination, ils n’ont voulu qu’une chose celle de se faire oublier. « Le clergé anglican a aussi contribué à leur assimilation en ridiculisant leur langue et leur ascendance amérindienne. Aujourd’hui, la génération des 18-25 ans commence à revendiquer son identité, métisse, parfois contre l’avis de leurs parents, pour qui elle était restée tabou jusqu’à nos jours. »
Depuis quelques années, dans plusieurs provinces canadiennes, en effet de nombreux groupes revendiquent être « métis » et veulent à ce titre être reconnus comme des autochtones et se voir attribuer les droits particuliers afférents. Quant aux Inuits du Grand Nord canadien, ils gèrent depuis 1999 le territoire autonome du Nunavut (« Notre Terre »), grand comme quatre fois la France.
Au Canada, le gouvernement fédéral a décrété des « bandes indiennes », dirigées par des conseils de bandes. Depuis la constitution de 1982, on distingue officiellement trois peuples « autochtones » : les Indiens, les Inuits et les Métis. Ces derniers sont donc reconnus officiellement depuis seulement quelques années pour avoir fondé des communautés distinctes.
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