Le mariage clanique

IDÉES - la polis


Dans Le Journal de Montréal, ce lundi, on apprenait qu’une association culturelle musulmane se spécialisait dans le mariage arrangé. Son objectif : permettre aux musulmans de marier des musulmanes. De favoriser les mariages au sein de la communauté.
Nous sommes loin du fait divers.
Cette nouvelle exemplifie les dérives du multiculturalisme, une philosophie destructrice entrée en crise partout, mais que des idéologues radicaux déconnectés du réel défendent encore.
Précisons une chose. Évidemment, les gens peuvent se marier de la façon qu’ils veulent. Les intellos se marient souvent entre eux. Et la colonie artistique n’est-elle pas endogame ? Qui se rassemble s’assemble : on est au courant. Pourquoi les musulmans ne se marieraient-ils pas entre musulmans ?
C’est que l’islam n’est pas présenté ici comme une préférence individuelle, mais comme une identité communautaire. On demande aux musulmans de s’enfermer obligatoirement dans un clan. D’ailleurs, partout en Occident, on sait très bien que les questions identitaires sont de facto politiques.
Ghettoïsation
Il y a un mot pour ça : ghettoïsation. D’ailleurs, il suffit d’un peu d’imagination pour voir l’absurdité de cette situation. Imaginez une association qui propose aux chrétiens blancs de se marier entre chrétiens blancs. On crierait au racisme, non ?
L’objectif est clair : éviter l’intégration. Comme si une frange minoritaire, mais non marginale parmi les nouveaux arrivants veut bien les commodités matérielles de la société occidentale, mais ne veut rien savoir de sa civilisation.
Un peu de lucidité serait nécessaire. Les Occidentaux aiment dire que nos sociétés sont fondées sur le droit. Sur des principes universels. Nous agissons comme si la civilisation occidentale reposait sur une valeur exclusive : fais ce que bon te semble.
Mais la liberté à l’occidentale est-elle vraiment imaginable sans la civilisation qui l’a rendue possible ? Les Occidentaux ont oublié que nos grands principes ne peuvent pas se déraciner de nos mœurs. Sans elles, nos principes se retourneront contre les idéaux qu’ils prétendent servir.
L’exemple du voile
Prenons l’exemple du voile. Certaines islamistes nous disent : les femmes sont libres. De porter ou non la burqa. De quel droit un homme occidental peut-il se placer en surplomb d’une femme musulmane en décrétant avec arrogance qu’elle est soudainement infériorisée ?
Autrement dit, on nous présente un argumentaire féministe en faveur de la burqa. Ce sont les barbus et celles qui les aiment qui défendraient les droits de la personne. Et les sociétés occidentales qui les piétineraient. L’islamisme serait la poursuite du féminisme par d’autres moyens !
Raisonnement tordu
Pire encore : certains Occidentaux se laissent intimider par ce raisonnement tordu. Ils paniquent à l’idée de se faire dire qu’ils ne sont pas assez ouverts. Alors vite, ils jouent à la carpette. Vive le politiquement correct !
La société occidentale se croit très tolérante en incitant ceux qui la rejoignent à conserver intégralement leur culture. Elle n’a pas compris que le meilleur service à rendre aux immigrants, c’est pourtant de les intégrer.
Le sacro-saint droit à la différence doit s’équilibrer avec le devoir de ressemblance identitaire. Être Québécois, ce n’est pas qu’une question de papier. C’est aussi une question d’identité. Celui qui rejoint une société doit apprendre à dire nous avec ceux qui l’accueillent.
Il n’y parviendra jamais s’il s’enferme dans une tribu.


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