Le musée de l'amnésie collective et du je-me-souviens-de-rien

Le manoir Philippe-Aubert de Gaspé

Je suis complètement estomaqué de la quétainerie incommensurable que j'ai visitée aujourd'hui à Saint-Jean-Port-Joli

Tribune libre

Je suis complètement estomaqué de la quétainerie incommensurable que j'ai visitée aujourd'hui à Saint-Jean-Port-Joli. J'ai visité le manoir Philippe Aubert de Gaspé. L'exemple le plus patent du révisionnisme historique qui sévit au Québec depuis un certain temps. C'est absolument ahurissant!
Ils ont le culot d'appeler ça: le musée de la Mémoire vivante. Après avoir fait le tour des trois expositions de catins, de jouets d'enfants, de vieux grille-pain, de trophées et de potiches du XXe siècle. J'en suis ressorti ébranlé! La mémoire vivante oui, mais la mémoire historique, le néant.

Je m'attendais à un retour en arrière au XV111eme siècle dont le thème principal porterait sur la seigneurie des Philippe Aubert de Gaspé et leur époque. J'aurais aimé qu'on me parle du système seigneurial et du personnage hors du commun que fut ce grand écrivain de la littérature canadienne-française de l'époque. J'aurais souhaité qu'on souligne l'odeur de soufre qui entourait monsieur et son oeuvre. Rien de tout cela!
On comprend pourquoi le gouvernement fédéral tenait tant à honorer cette baudruche kitch par une plaque spéciale, apposée à l'intérieur des ses murs.
Sur le dépliant, on y apprend que le gouvernement du Québec est un partenaire important sous la fenêtre du ministère de la Culture, des communications et condition féminine. Savez-vous qui est la ministre responsable! C'est Christine Saint-Pierre. On comprend mieux pourquoi existe une horreur semblable. Même les guides qui nous ont accueillis semblaient avoir une méconnaissance totale de l'époque et du personnage. Je n'en reviens pas!
Voilà où on en est arrivé depuis qu'on n'enseigne plus l'histoire nationale du Québec dans nos écoles.
Répétez après moi: ''JE ME SOUVIENS DE RIEN!''


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13 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juillet 2012


    Bonjour Monsieur Julien,
    Votre observation du manoir Philippe Aubert de Gaspé ouvre donc la porte à un phénomène observé vers la fin des années « 30 » pour Huxley et la fin des années « 40 » pour Orwell. Huxley, un myope presque aveugle dont les étudiants se moquaient, et qui aurait enseigné un peu à Orwell alors qu'il remplaçait son professeur titulaire. Comme votre propre expérience semble le démontrer, si « les voyages forment la jeunesse », la lecture elle, nous apporte une expérience par procuration...
    Merci !
    Michel Rolland

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juillet 2012

    Le Meilleur des Mondes, d'Aldous Huxley , quelle oeuvre exceptionnel. C'est exactement ce qui se réalise à Quebec city. Fun.com! Les conservateurs d'Harper l'ont bien compris. Les arénas, les nouveaux PEPS et les amphithéâtres poussent comme des champignons. On s'amuse follement à Québec.Moulins à images, Cirque du Soleil, Tatoo militaire, The Wall, Ice crac patente, Carnaval de Québec etc...Je suis donc je m'abrutis!Bravo!

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juillet 2012


    Bonjour Peter,
    J'avais 1984 de George Orwell sur mon bureau lorsque j'ai pris connaissance de votre citation. Je l'ai ouvert à la page 221 et j'ai surligné le passage criant de vérité que vous avez mentionné. En ce règne de la dictature médiatique au service de la bourgeoisie capitaliste et de l'occupant canadien, cette oeuvre d'Orwell est d'actualité comme jamais. Je m'apprête à lire cet ouvrage ainsi que celui d'Aldous Huxley, Le meilleur des mondes écrits dans le même esprit... Merci de m’avoir sensibilisé !
    Michel Rolland

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juillet 2012

    Monsieur Rolland!
    Vous êtes un vrai patriote et je souscris à votre analyse.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juillet 2012

    Une personne m'a envoyé un courriel privé me demandant de faire un meilleur effort intellectuel afin de comprendre pourquoi ce genre de musée existe.
    Monsieur faire un effort intellectuel sur cela, c'est d'avoir pris la peine,de lire l'oeuvre de Philippe Aubert de Gaspé dont son livre, Les Anciens Canadiens. C'est de s'être documenté sur son époque. C'est d'avoir été fasciné adolescent par les comtes et légendes de la Nouvelle-France. C'est d'avoir dans les années ''80'' , marché sur les véritables fondations d'origine pour s'imprégner du mystère des lieux.C'est d'avoir lu sur la franc-maçonnerie et le rapport qu'a entretenu ledit Seigneur de l'endroit.Ce que je fis! Je ne retroune rien de cela dans ce pseudo musée de l'ignorance collective.
    Aussi n'ayez aucune crainte sur ma propre prise de conscience de l'époque de l'image que nous vivons actuellement. Nous en avons malheureusement goûté la quintessence lors du 400e de Québec et cela continue. Feux d'artifice, Moulin-à-Images, Cirque du Soleil. La parole s'est retirée de l'espace public à Québec en même temps que le français. Plus de 70% de la programmation du Festival d'Été de la ville la plus francophone d'Amérique, pas pour longtemps, est désormais en anglais. Je vous comprends parfaitement lorsque vous parlez d'effort intellectuel.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juillet 2012

    Tous les documents ont été détruits ou falsifiés, tous les livres récrits, tous les tableaux repeints. Toutes les statues, les rues, les édifices, ont changé de nom, toutes les dates ont été modifiées. Et le processus continue tous les jours, à chaque minute. L’histoire s’est arrêtée. Rien n’existe qu’un présent éternel dans lequel le Parti a toujours raison. Je sais naturellement que le passé est falsifié mais il me serait impossible de le prouver, alors même que j’ai personnellement procédé à la falsification (Orwell, 1950, p. 221).

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juillet 2012

    À Claude G.,
    Vous paraissez bien sûr de vous lorsque vous dites : « ...n'allons pas trop vite en affaire... ». Vous parlez des seigneurs comme s'ils avaient été un apport positif dans l'histoire du Québec. Si on parle de nos seigneurs, de ceux qui avaient pour tâche de distribuer des terres, de développer une région avant l'invasion anglaise, donc avant 1760, j'en suis. Si vous parlez des indésirables de France restés ici après l'invasion et qui ont collaboré avec l’occupant anglais, je m'inscris en faux. Hors quelques exceptions comme Louis-Joseph Papineau, Louis-Antoîne Dessaulles et quelques rares autres, la plupart étaient des ratés, des gens cupides qui se sont mis à considérer la seigneurie comme étant leur propriété alors qu’il n’en était rien et se sont mis à augmenter les cens, les rentes et à inventer toutes sortes de droits qui leur permettaient de s'enrichir au détriment des misérables colons qui étaient leurs censitaires. La propagande, parce que beaucoup d'historiens sont au service de la désinformation pour l'occupant canadien, laisse même croire que lorsque ces bandits construisaient un moulin à farine par exemple, ils le faisaient pour rendre service à leurs censitaires. Rien de plus faux. Ils interdisaient à leurs censitaires d’aller faire moudre leur grain ailleurs qu’à leur propre moulin dans leur seigneurie. Le meunier qui devait payer très cher au seigneur la location du moulin devait ensuite refiler la facture aux censitaires obligés par le seigneur d’aller chez lui pour faire moudre leur grain. Pour plus de précisions, voir Gérard Filteau : Histoire des patriotes.
    Vous citez l'Actualité, voici une revue en laquelle je n'ai pas confiance. L'Actualité, depuis longtemps néolibérale, sous des airs de progressisme, est un organe au service de la bourgeoisie capitaliste et de l'occupant canadien. La propagande nous a conduits au règne de l'insignifiance. Le manoir Philippe-Aubert de Gaspé n'est-il pas justement un chef-d'oeuvre d'insignifiance destiné à impressionner les zombies ?
    De Madame Lachance, je ne sais pas quoi penser. Tout ce que je peux dire est que je m'inquiète de ces écrivains qui sont présentés dans des revues de la propagande comme l'Actualité, à Radio-Cadenas, chez Desmarais, Péladeau, etc.. Dans Julie Papineau elle définit l'origine du qualificatif de Chouayen comme provenant de la fuite de nos soldats lors de la bataille de Chouaguen. Un tel propos réjouit la propagande, d'autant plus qu'il nous fait passer pour des lâches. Or la vérité est qu'au contraire, ce sont les Anglais écrasés par nous lors de la bataille de Chouaguen, qui par trois fois ont pris la fuite comme des lâches.
    Bien sûr, par la suite Chouaguen qui avait pris le sens de lâche, de traître, a été utilisé par nos patriotes pour désigner les traîtres à la société québécoise …dont la plupart des seigneurs en 1837.
    Michel Rolland

  • Claude Girard Répondre

    16 juillet 2012

    Attention. N'allons pas trop vite en affaires. Un article écrit par Micheline Lachance dans l'Actualité, en 2009, nous en dit un peu plus sur la genèse de ce projet tenu à bout de bras pendant plus de 20 ans par les résidents de St-Jean-Port-Joli.
    «Ce mécène, un retraité de la câblodistribution, avance une autre explication (de la difficulté de réaliser le projet NDLA) : « C'est autant la vocation du projet que l'argent qui faisaient problème. » À l'origine, le manoir reconstitué devait être consacré à Aubert de Gaspé, dernier seigneur de Saint-Jean-Port-Joli. Or, la région comptait déjà trois centres d'interprétation du régime seigneurial (à Saint-Roch-des-Aulnaies, à Saint-Denis de Kamouraska et à Rivière-du-Loup). « Un jour, dit Jean-Louis Chouinard, un chercheur en muséologie de l'Université Laval, François Côté, nous a suggéré d'en faire un musée du "patrimoine immatériel". » Autrement dit, un lieu où l'on ferait parler les objets du passé à l'aide de témoignages, enregistrés dans un studio aménagé sur place. D'où son nom de Musée de la mémoire vivante. «Une formule participative fort populaire aux États-Unis, qui donne de l'envergure au manoir », note Jacques Castonguay.
    N'empêche, Micheline Lachance ajoute:
    «Moi qui suis une admiratrice de Philippe Aubert de Gaspé, je dois cependant avouer qu'en déambulant dans le manoir j'ai eu du mal à retrouver l'âme de son ancien propriétaire. Rien ne transpire de sa jeunesse à Saint-Jean-Port-Joli ou de ses démêlés avec la justice pour détourne­ment de fonds. Certes, derrière une vitrine placée dans le hall d'entrée, sa mon­tre, son porte-monnaie et son encrier nous rappellent l'écrivain, comme aussi un exemplaire de la première édition des Anciens Canadiens (1863) et de ses Mémoires, dédicacés à sa fille Charlotte-Elmire.»
    Source: http://www.lactualite.com/culture/la-maison-sous-les-arbres
    Merci tout de même d'avoir attiré on attention sur cet homme et un site qui me semble exceptionnel et que je ne manquerai de visiter de passage dans la région.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juillet 2012

    La présence revisionniste du fédéral est partout, à compter du 400e de Québec jusqu'aux petits festivals culturels régionaux. Il est évident que les grenouilles et crapauds qui organisent ces événements ne chantent plus la liberté, comme l'affirmait Félix Leclerc. Ils multiplient plutôt les courbettes devant les porteurs fédéraux d'enveloppes. Les faiseurs d'images fédéraux ont appris de la formule des «commandites». Ce à quoi nous assistons maintenant, c'est à une version orwellienne de l'ancienne obligation faite par les libéraux d'exposer l'unifolié dès qu'un cent d'Ottawa était débloqué. A l'époque, il y avait un «kit» d'instructions pour l'«exposure» du canadian flag qui accompagnait les enveloppes. Je me demande bien ce que contient le «kit» actuel?

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juillet 2012

    Merci à Louis Lasnier pour avoir découvert analyser et valoriser le premier roman québécois, en ces temps de grande noirceur.
    http://books.google.ca/books?id=pnEyI3zFwkwC&pg=PR28&lpg=PR28&dq=La+Magie+de+Charles+Amand&source=bl&ots=j7nDs1CGms&sig=jLN4b5_kmeAct1sUXn4BpwdPdrc&hl=fr&sa=X&ei=GQMEUIi7HKaS6wG15azkBg&ved=0CFEQ6AEwAw#v=onepage&q=La%20Magie%20de%20Charles%20Amand&f=false

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juillet 2012


    Comme vous avez raison ! N'allez surtout pas à Saint-Eustache...
    Michel Rolland

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    15 juillet 2012

    Cher Denis, il y a de quoi être tristes, si ce n'est furieux de ces détournements de l'Histoire, rappelons-nous aussi le petit "musée" de ce moderne hôtel Wendat à Lorette et les inepties, pour ne pas dire les grossières erreurs utilisées,les faits manquants ou tout simplement remplacés par des faits plus anodins...afin que personne ne se souvienne et que ce ne soit que de simples attrape touristes..

  • Serge Jean Répondre

    15 juillet 2012

    Il est en effet humiliant et insultant de découvrir que notre histoire est gérée par une bande de crétins.
    Jean