Si mon décompte est bon, nous sommes rendus à 20 députés libéraux qui tirent leur révérence.
Plusieurs de ceux-là sont en politique depuis peu ou ont des enfants déjà grands.
On a donc du mal à les croire quand ils invoquent l’épuisement ou les raisons familiales.
La vérité toute simple est qu’ils sentent la soif de changement et voient se dessiner la possibilité d’une cuisante défaite.
Tâtonnements
Comment le PLQ peut-il à la fois répondre à ce désir de changement et gérer au mieux tous ces départs ?
Il dira que ces départs sont une formidable occasion de renouveler son équipe : un nouveau PLQ pour un nouveau Québec !
Vous voulez du changement ? Il est sous vos yeux : un PLQ « progressiste », « amélioré », extra-puissant, avec agent de blanchiment, assouplisseur et chasse-taches inclus.
Vous trouvez cela ridicule, trop gros ? Les stratèges du PLQ aussi.
Ils sentent bien qu’il y a des limites à rire du monde. Il faut trouver autre chose.
En fin de semaine, le PLQ a donc mis un nouveau type d’appât au bout de l’hameçon.
C’est maintenant Donald Trump qui pourrait devenir une pièce dans le plan de match libéral.
Cet hurluberlu crée des turbulences économiques ?
Il faut donc une paire de mains sûres sur le volant. Ce n’est pas le temps de le confier à des apprentis pilotes, n’est-ce pas ?
En 48 heures, nous sommes passés du « nouvel-avion-avec-un-nouvel-équipage-et-une-destination-soleil-exotique-que-vous-allez-adorer » à « on-ne-change-pas-de-pilote-au-dessus-de-l’océan-et-le-bon-commandant-saura-nous-ramener-sains-et-saufs-à-la-maison ».
Pas fous, les stratèges libéraux comprennent que la carte de la continuité ne va pas de soi non plus : elle implique que le PLQ traînera avec lui le sympathique Gaétan Barrette, Bombardier, les « chums » aux drôles d’odeurs, etc.
Les autres partis ont choisi leur positionnement, qu’on y croit ou pas, qu’on le trouve habile ou pas.
La CAQ dit : nous sommes les mieux placés pour vous débarrasser du PLQ.
Le PQ dit : nous allons remettre l’État à votre service.
Le PLQ, lui, tâtonne encore : est-ce que ce sera le changement ET la continuité ?
Le PLQ est comme un randonneur égaré en forêt qui cherche du réseau pour utiliser son cellulaire.
Peur
Je fais une prédiction sans mérite parce que très facile.
Quand une équipe de hockey va mal, elle essaie de se concentrer sur le jeu de base.
C’est la même chose en politique.
Le jeu de base du PLQ depuis 50 ans, c’est de faire peur au monde.
Jadis, il faisait peur avec la « menace séparatiste ».
Maintenant, il fera peur en dépeignant ses adversaires comme des amateurs et des crypto-racistes.
Marwah Rizqy, recrue du PLQ, présente déjà un gouvernement caquiste comme « une petite noirceur ».
Et ça ira en augmentant d’ici le 1er octobre.