Le <i>Calgary Herald</i> et les démons souverainistes

une chose qu’on trouve fréquemment dans les médias canadiens lorsque vient le temps de faire la morale aux québécois : une bonne dose de mauvaise foi, beaucoup de raccourcis intellectuels et un mépris colonialiste évident !

Loi 104 - Les écoles passerelles - réplique à la Cour suprême


Bien que nous soyons depuis fort longtemps habitués à ce genre de discours, je suis resté une fois de plus abasourdi, éberlué et stupéfait, comme la plupart des souverainistes j'imagine, en lisant l'éditorial de Naomi Lakritz du Calgary Herald intitulé : « Spoiled brat separatists dishonour Van doos » et repris sur vigile.net le dimanche 25 octobre.
Avant même d’avoir expliqué au préalable en quoi consiste la loi 104, la madame y va sans plus tarder de son verdict final dès les premières lignes du texte : « The Supreme Court of Canada has shot down a regressive, and repressive, language law in Quebec and the separatists have retaliated by muttering about sovereignty. ».
Bref, les lois linguistiques québécoises sont régressives et répressives, et les méchants séparatistes en sont sans surprise les grands coupables, eux qui sont retournés grogner en faveur de la souveraineté. En d’autres mots, heureusement que la Cour suprême du Canada était là pour défendre le pays contre ces ignobles bêtes revanchardes et affamées d’injustice sociale...
Un peu plus loin dans le texte, après avoir fait la morale à Pauline Marois en tentant de lui faire porter le chapeau d’un insignifiant petit dictateur en faveur du viol des droits humains (rien de moins !), Mme. Lakritz s’en prend cette fois à Gilles Duceppe, car celui-ci a osé appeler un chat un chat en déclarant face au jugement que : « c’est la Cour suprême d’une autre nation, la nation canadienne qui vient de décider à notre place... ».
Elle poursuit en disant : « Another nation, indeed. But certainly one whose federal funding, including transfer payments from other provinces, you are quite happy to accept. Not to mention a nation whose money you like using, whose postal service suits you just fine, whose investments are always welcome and whose military keeps you safe. ».
Encore et toujours le bon vieux préjugé des transferts aux provinces. Je suis littéralement plus capable de l’entendre celle-là, comme si le gouvernement canadien nous donnait quoi que ce soit ! Bon sang, il prend (pour ne pas dire vole) mon argent dans mes poches et me le redistribue au compte-goutte, toujours à condition que, le plus visiblement possible, et électoralement payant bien sûr.
Après vient le tour du service de la poste ? Faudrait remercier le Canada pour la poste maintenant ? Comme si un Québec souverain aller être trop con pour s’imprimer des timbres, engager des facteurs et s’organiser un service postal !
Ensuite les investissements. Quels investissements ? Parle-t-elle des gros chèques en carton des députés de Stephen Harper, avec le gros logo du parti conservateur bien en évidence dessus, mais dont l’argent vient du gouvernement donc des contribuables ? Ou encore du plan d’action économique du gouvernement (des projets de plus d’un million), duquel on apprenait la semaine dernière que le Québec, avec 23 % de la population du pays, n’a reçu à date que 7 % des sommes, contrairement à l’Ontario, avec 39 % de la population du pays, qui a reçu jusqu’à maintenant 54 % de l’argent disponible ?
Sans oublier l’armée. Sujet patriotique par excellence au Canada. La fameuse armée canadienne, grande responsable de la sécurité du Québec. Parce qu’il est évident que si personne n’a encore tenté d’envahir le Québec, c’est précisément parce que l’armée d’Ottawa nous offre sa rassurante protection. Peut-être a-t-elle oublié que nous finançons l’armée autant que n’importe qui dans ce pays. Et personnellement, savez-vous quoi, madame Lakritz ? Les gens qui me font le plus peur sont probablement les canadiens eux-mêmes...
Mais le comble de l’idiotie démagogique de ce texte vient juste après, d’où est d'ailleurs tiré le titre de cet exercice de démonisation anti-québécois.
Madame nous dit, le plus sérieusement du monde, que Marois, Duceppe et Mario Beaulieu (président de la SSJB), devrait avoir honte de prétendre que le Québec est à la merci des institutions fédérales contrôlées par le canada anglais, telle que la Cour suprême. Et ce parce que, attachez-vous bien, parce que les militaires québécois du Royal 22e Régiment combattent en ce moment même en Afghanistan et certain d’entres eux ont y ont même trouvé la mort...
Quel est le rapport entre la loi 104 (et par extension la loi 101) et le Royal 22e Régiment ? Je cherche encore un quelconque début de réponse... Par contre, une chose qu’on trouve fréquemment dans les médias canadiens lorsque vient le temps de faire la morale aux québécois : une bonne dose de mauvaise foi, beaucoup de raccourcis intellectuels et un mépris colonialiste évident !


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3 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    26 octobre 2009

    Si ces éructations calgariennes vous semblent venir de loin, sachez que le plus grand démolisseur de la loi 101 vit ici, à Montréal. Me Brent Tyler voue sa carrière à l'extinction du français en Amérique. Et il y arrive par petites bouchées. La plus récente la semaine dernière. Et personne au Québec ne se sent de mandat pour le faire reculer! Personne, sauf le RRQ !
    Le Réseau de Résistance du Québécois, avec le MSQ, nous convie à un petit tintamarre devant le bureau de cet avocat raciste, ce mercredi 28 octobre, 12 hres. Au 83 rue Saint-Paul O. Montréal
    Faut être nombreux parce qu'il sort avec des gardes du corps.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 octobre 2009

    Monsieur Trottier,
    Calmez-vous, de « grâce »! Ils ne sont juste pas intelligents. Il faut leur donner un fusil afin qu'ils aillent défendre leur nation et nous laisser « tranquillement » (notre révolution) parler d'amour, de liberté, de justice et d'équité. Les anglophones ne peuvent comprendre ces mots, surtout s'ils sont prononcés en français!!!

  • Laurent Desbois Répondre

    26 octobre 2009

    Quelques petites réflexions à nos compatriotes bilingues de Calgary et fières porte-paroles du commandant Bailey du camp de Shilo, au Manitoba.
    Shame on all those who are sitting comfortably at home in Alberta, mouthing vile separatist sentiments, while our soldiers are losing their lives representing «another nation.".
    The Royal 22e Régiment is an infantry regiment and the most famous francophone organization of the Canadian Forces. The regiment is nicknamed the Van Doos, a mispronunciation of vingt-deux ("twenty-two" in French.)
    http://forums.army.ca/forums/index.php?topic=66910.0
    --------------------------
    Octobre 1970 et le 22e
    par René Marcel SAUVÉ,
    Officier du Royal 22e Régiment
    http://www.vigile.net/Quelques-lecons-de-la-crise-d
    ________________________________________
    une proportion élevée de soldats, sous-officiers et officiers subalternes du Régiment étaient souverainistes depuis plusieurs années,
    Et que dire du Général Dollard Ménard,
    Ce héros du débarquement de Dieppe a été une légende vivante et candidat désigné pour commander les Fusilliers Mont-Royal lors du raid sanglant de Dieppe.
    Amer, désabusé, Dollard Ménard fit de nouveau les manchettes mais dans la controverse, notamment lorsqu’il intenta un procès en diffamation aux généraux Jean-Victor Allard et Jacques Dextraze après la campagne du référendum de 1980. Raillé par ses compagnons d’armes à cause de ses prises de position en faveur du « oui », le vieux guerrier montra les dents et obtint finalement des excuses publiques. Une autre controverse éclata à l’occasion du 50e anniversaire de Dieppe. Cette fois-ci, le héros de Jubilee s’indigna de ne pas avoir été invité aux commémorations.
    http://www.action-nationale.qc.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=231&Itemid=36
    Et que dire de son élève officier, Pierre Bourgault
    Un jour, raconte le général Dollard Ménard, un élève officier vient le voir à son bureau. Le jeune militaire se dit furieux d'être victime d'une injustice. «Pierre Bourgault était venu me voir parce qu'il avait parlé français dans le "mess". Le commandant de son école d'artillerie n'aimait pas ça. Il lui avait dit: "Écoutez, ici, on parle anglais."»
    http://www.ledevoir.com/2007/09/01/155285.html