Le Grand Arrangement

Chronique de Raymond Poulin

Ben voilà! On va préparer les États généraux de l'Indépendance indécise,
l'UDIQ veillera au grain afin que se réalise, sinon l'unification, du moins
l'unité des indépendantistes, le RRQ jouera le rôle du taon socratique
envers le PQ, le PQ attendra que l'unité signifie la rentrée au bercail de
tout le monde, le PI maintiendra la séparation du bon grain et de l'ivraie
entre indépendantisme et péquisme, Bruno Deshaies et Gilles Verrier
frapperont des médailles qu'ils épingleront aux personnalités jugées dignes
de la Chaire de l'Indépendance, le chassé-croisé de péistes redevenant
péquistes, de péquistes s'udiquant, de riquains cherchant à la lanterne
d'autres accointances zigzaguera de plus belle, et tout le monde continuera
de s'astiquer par commentaires quelquefois anonymes (on ne sait jamais, Big
Brother is watching you
).
Pendant que s'entrechoqueront les particules élémentaires souverainement
séparées, fédérastes, fédépathes, centralisateurs ottawesques et
fédéralistes fatigués mais non encore décrochés continueront de nous
mentir en se mentant ou de nous manipuler en se bidonnant, et les
confédéralistes (en un seul mot) brasseront la sauce à petit feu sous la
gouverne du maître-queux Gilles Bousquet.
En 2058, au quatre cent cinquantenaire de Quebec sans accent aigu, les
enfants, petits-enfants et arrière petits-enfants, c'est selon, des Nestor
Turcotte, Georges-Étienne Cartier, Andrée Ferretti et autres irréductibles
immortalisés dans Vigile formeront la chorale qui entonnera le Maple Leaf
Forever
à la clôture de la grand-messe évangélique célébrant la naissance
du Unified Bloke Empire dans sa nouvelle capitale.
Raymond Poulin
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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4 commentaires

  • Georges-Étienne Cartier Répondre

    17 décembre 2007

    Bon !
    Où veut on en venir au fait ? Qu`est ce qu`on veut tous ?
    Si peu de contributeur de Vigile ont une âme de serviteur,il me semble exister entre nous un dénominateur commun: nous pouvons et voulons tous au moins servir à quelque chose qui soit au dessus du médiocre, de l`acculturation, de la digestion lente de notre peuple par la grosse bête: faire naître un Pays! Un vrais !
    Et après, ils feront bien ce qu`ils voudront avec ! On saura bien se tasser. Mais après seulement !

    Or il appert qu`on ne cesse de nous faire et refaire et refaire encore et sans cesse le coup de Lévesque à Bourgeault: le plus infâme gaspillage de volonté et de compétence des 40 dernières années par les peureux douloureux, les colonisés torturés, les prudents souffrants !

    La question est donc, la seule question qui compte: que faire EN PRATIQUE pour sortir de ce piège là qui nous réduit et condamne au parlottage ( ceci dit en rêvant que ce texte même n`en soit pas qu`un de plus... ?
    Une idée me taraude : un journal, une radio, des armes pour AGIR sur le cours des choses, pour cesser de subir en se lamentant et ratiocinant...Indépendants du PQ et de ses soi-disant poids lourds, PAS CONTRE lui MAIS PAS À SA MERCI ! Il se pourrait semble-t-il qu`un imprimerie ou deux soient éventuellement à vendre...
    Sinon, BAH...???
    En tout cas, l`aspiration à la sainteté et à la canonisation de ma méditation par l`opinion des "people" : très peu pour moi !
    Et vous ?

  • Archives de Vigile Répondre

    17 décembre 2007

    M. Poulin écrit : «N’avez-vous jamais remarqué qu’une véritable confédération, le ROC n’en a jamais voulu ?
    Vous avez raison mais, le ROC veut encore moins de l'indépendance du Québec. Si un référendum sur une confédération allait chercher 60 % de OUI au Québec les chances de réussite serait beaucoup plus grande pour la négocier qu'un 50,4 % de OUI miraculeusement gagné pour une souveraineté pure qui, comme en 1995, avait pris 3 grands pour y arriver " Messieurs Parizeau, Bouchard miraculé et Dumont". La chance de réunir de nouveau un autre trio aussi fort me parait assez faible et, avec juste un peu plus de 50 % de OUI, allô les problèmes de légitimité et de partition !
    Vous ajoutez : «D’ailleurs, tant mieux : une confédération véritable entre un pot de fer et un pot de terre, ça ne fait jamais l’affaire du pot de fer et ça finit par briser le pot de terre».
    Le Canada est un pot de terre à côté du pot de fer des États-Unis qui ne l'a pas encore cassé même si le Canada se croit obligé de donner un peu la patte quand le maître américain le lui demande mais il refuse aussi à l'occasion quand un principe est assez fort pour le faire résister. L'Indépendance des nations n'est plus aussi pure et dure que par le passé, il suffit de regarder.
    Ce ne sont pas les partisants de la confédération ni de l'autonomie qui empêchent l'indépendance de se réaliser, c'est la peur économique et le sentiment d'un certain nombre de Québécois qui, bien qu'ils se sentent nationalistes, ne considèrent encore Canadiens comme leurs ancètres qui appelaient les autres du Canada, les Anglais.
    La souveraineté pure et dure ne se fera pas comme ça parce qu'il manque et qu'il va manquer pendant très longtemps d'indépendantistes purs et durs qui prônent la monnaie québécoise et le kit au complet pour avoir ainsi aucun lien avec le ROC, considéré souvent, comme l'ennemi à abattre.
    Le PQ avait placé la barre de la souveraineté-association en 1980 et celle de la souveraineté-partenariat en 1995 à, environ 4 pieds de haut pour faire sauter les Québécois vers la souveraineté et, aux 2 occasions, plus de 50 % se sont enfargés dedans. Les purs et durs du PQ ont depuis fait enlever l'association du programme en laissant seulement la souveraineté, ce qui, à mon avis, placerait la barre à 6 pieds de haut. Ça me surprendrait que les Québécois soient intéressés à sauter cette barre en plus grand nombre, ce qui leur demanderait un effort plus grand encore à moins qu'Ottawa commence à torturer les Québécois entre-temps.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 décembre 2007

    En suivant le texte, monsieur Bousquet, n'avez-vous pas remarqué que ce qui arrive en 2058 se produit en dépit et peut-être à cause des confédéralistes, qui auront trop bien brassé la sauce?
    N'avez-vous jamais remarqué qu'une véritable confédération, le ROC n'en a jamais voulu? D'ailleurs, tant mieux: une confédération véritable entre un pot de fer et un pot de terre, ça ne fait jamais l'affaire du pot de fer et ça finit par briser le pot de terre.
    Sans rancune?

  • Archives de Vigile Répondre

    17 décembre 2007

    J'ai eu un grand plaisir à lire votre article qui décrit assez fidèlement la situation actuelle des nationalistes québécois qui vont du dur au mou dans leurs choix constitutionnels autres que le statut quo Libéral fédéral et provincial. Ça m'a fait bien rire en plus.
    Dans un coin. on a les indépendantistes/séparatistes qui ne veulent pas trop d'association avec le ROC du genre de Mme Ferretti et Messieurs Cartier et Turcotte et les purs et durs connus du PQ qui ne sont jamais satisfaits de leurs chefs qu'ils accusent rapidementd'être des fédéralistes déguisés ou des souverainistes trop mous et pas assez pressés. Ce coin là pourrait rejoindre 35 % de supporters québécois jusqu'en 2058 comme vous le mentionnez.
    Dans un autre, les Péquistes mous, les Adéquistes nationalistes et les adeptes d'une vraie confédération qui cherchent une solution faisable à court terme à la place d'une chimérique. Une solution qui pourrait rejoindre 60 % de supporters québécois "pour minimiser le danger de partition du territoire" à la condition que le PQ et l'ADQ se concertent en plaçant les intérêts de la nation québécoise avant leur intérêt politique "ce qui peut être aussi chimérique".
    Cette solution de vraie fédération n'est pas loin de la Souveraineté-association du PQ et du programme politique de l'ADQ qui prône la collection de tous les impôts et de toutes les taxes sur le territoire québécois plus la nationalité et une constitution québécoise et un plus grand rôle international pour le Québec qui passerait ainsi de Province à État.
    Si la solution ne vient pas du PQ/ADQ, elle viendra autrement ou on aura la solution Charest jusqu'en 2058. C'est la seule façon de décider les nationalistes qui ne veulent pas abandonner leur citoyenneté canadienne de les intéresser à détenir la double nationalité québécoise/canadienne qui viendrait avec une vraie confédération.
    En attendant les développements, faudrait pas être trop stressés, chaque jour est important, même dans la fédération centralisée.