Le déséquilibre fiscal est disparu au Canada, comme par magie. Pouf! Disparu, nous dit notre bon ministre des Finances, Carlos Leitao. Voilà qui constituait tout un cadeau de Noël offert au nouveau gouvernement libéral à Ottawa. Le Québec qui retire d’un seul coup toute la pression soigneusement maintenue par les provinces depuis des années. Pourtant, il y a à peine un an, le même ministre et le bon gouvernement des docteurs affirmaient haut et fort l'existence de ce déséquilibre.
Dans une étude commandée au Conference Board par le Conseil de la fédération, un organisme qui regroupe toutes les provinces et les territoires, on apprenait que d’ici 20 ans le gouvernement fédéral aurait effacé sa dette, tandis que les provinces seraient en faillite technique. Cette étude date de 2014.
Il s’agit de projections à long terme, qui sont corroborées par les différentes études similaires du Directeur parlementaire du budget fédéral. Selon ces projections, dans 20 ans le gouvernement fédéral disposera d’un surplus budgétaire de plus de 100 milliards de dollars. Je parle d’un surplus annuel. La raison en est fort simple : les dépenses du gouvernement fédéral augmenteront moins rapidement que ses revenus. C’est le cas pour les prestations d’assurance-emploi ou fiscales pour enfant. Et surtout, à mesure que le ratio dette/PIB diminue, les paiements sur la dette seront de moins en moins lourds.
Du côté du Québec et des provinces, c’est le contraire. Les dépenses liées au vieillissement de la population sont appelées à augmenter plus rapidement que les revenus, notamment et surtout en santé. Le résultat, c’est que face au surplus de 100 milliards d’Ottawa, les provinces cumuleront des déficits de 172 milliards de dollars en 2035, soit dans 20 ans d’ici. Non seulement y-a-t-il un déséquilibre fiscal, mais celui-ci est plus abyssal que jamais. Or, rien, absolument rien de fondamental n’a changé depuis cette étude de 2014.
En affirmant que le déséquilibre fiscal n’existe plus, Carlos Leitao a commis une immense bourde, comme l’a dit Pierre-Karl Péladeau. Le gouvernement Couillard s’est mis à genou devant Ottawa, a déclaré de son côté François Bonnardel de la CAQ.
En effet.
Sur cette triste note, permettez-moi de vous souhaiter un joyeux Noël et tout plein de réjouissances.
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