Le français n'est plus la 2e mais la 3e langue parlée à Winnipeg

L'inexorable déclin du français : les Canadiens français hors Québec sont en disparition


Dans la région métropolitaine de Winnipeg, le résidents dont la langue maternelle est le français représentent 4,1 % de la population alors qu'ils sont 4,9 % à avoir grandit avec le Tagalog, la langue des Philippines.





En 2006, 30 110 Winnipégois avaient le français comme langue maternelle. Cinq ans plus tard, ils ne sont plus de 29 675.



« La tendance globale au Canada et au Manitoba c'est vers une baisse des francophones langue maternelle [et] aussi francophones langue parlée [le plus souvent] à la maison », constate le politologue manitobain, Raymond Hébert.



Nombre_mb_fra Photo : Radio-Canada


Mais le français n'est pas pour autant en voie de disparition à Winnipeg, car le nombre d'individus qui parlent régulièrement le français à la maison a augmenté.





Certains interprètent cette tendance comme étant une preuve que les immigrants francophones sont de plus en plus nombreux à parler le français à la maison.



« Ils vont parler peut-être le wolof ou l'arabe, mais à la maison, mais y parlent aussi le français, puisqu'ils se sont intégrés à la communauté francophone », explique la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadiennes (FCFA), Marie-France Kenny.



Le Tagalog détrône le français



Les grandes villes canadiennes sont devenues des mosaïques multilingues, symboles de la diversité issue de l'immigration et Winnipeg n'échappe pas à cette tendance.



Le Tagalog, un idiome parlé aux Philippines, est la langue « non officielle » qui a connu la plus forte augmentation au pays selon le recensement de Statistique Canada, au point de surclasser le français au sein de la capitale manitobaine.




C'est une reconnaissance qui me remplit de fierté



Edwin Navarro, un ressortissant des Philippines installé à Winnipeg depuis 1993.



Le Manitoba a une des plus importantes populations de Philippins au pays. Les enfants des membres de cette communauté apprennent l'anglais en premier, mais de plus en plus ils s'initient aussi au français.



« Les enfants apprennent à parler les langues d'ici, le français, l'anglais et les autres langues », explique Edwin Navarro.



Intégrer les allophones



La proportion d'allophones, ces personnes dont la langue maternelle n'est ni le français ni l'anglais, est également en forte croissance.



Selon la Société franco-manitobaine, au lieu de les ignorer, il faut au contraire trouver des solutions pour les intégrer à la francophonie manitobaine.




Évidemment, ces gens-là seraient inscrits naturellement dans une école d'immersion. Ça, c'est un système que nous on gère pas, mais nous on serait prêt à collaborer avec les partenaires



Daniel Boucher, directeur général de la Société franco-manitobaine.



Marie-France Kenny de la FCFA estime que la connaissance du français ne se maintiendra au Manitoba que si la province recrute plus d'immigrants qui parlent déjà le français avant leur arrivée.



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