Que le débat ait été mal lancé, initié pour des raisons de calcul politique ou autre, qu’importe, l’important est d’avoir le débat. Le pire aurait été de ne pas l’avoir.
En 1971 la population du Québec était de 6,1 millions. La population d’immigrants était minime. D’ailleurs la décennie 1971-80 est marquée par un imposant solde négatif immigrant(te)-émigré (e). Ce résultat a plusieurs composantes. Plusieurs immigrants internationaux ayant choisi le Québec comme terre d'accueil repartent après quelques années vers d'autres provinces. Ce qui fait du Québec qu'une étape dans le parcours de ces immigrants. L'émigration des anglophones du Québec vers le Canada anglais a été un phénomène très important dans le passé. Il explique en bonne partie l'imposant solde négatif qu'on observe dans la décennie 1971-1980, époque marquée par la montée du mouvement souverainiste québécois et l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement du Parti québécois en 1976.
En 1996 elle se chiffre à 7 millions (une croissance annuelle de ,6% depuis 1971) et compte 665,000 immigrants, soit 9%.
En 2001 elle se chiffre à 7,1 millions (une croissance annuelle de ,2% depuis 1996) et compte 707,000 immigrants, soit 10%.
En 2006 elle se chiffre à 7,4 millions (une croissance annuelle de ,8% depuis 2001) et compte 851,000 immigrants, soit 12%.
En 2011 elle se chiffre à 8 millions (une croissance annuelle de 1,6% depuis 2006) et compte 886,000 immigrants, soit 11%.
Voilà maintenant quand le débat prend toute son importance :
• En 2056, elle se serait, selon estimé de référence, de 9,2 millions (une croissance annuelle de ,3% depuis 2011) et compterait 2,116 immigrants, soit une augmentation annuelle de 3% ou 30,000 par année à partir de 2011 et représenterait 23% de la population québécoise. Notons qu’en 2009 le nombre d’immigrants a été de 49,490;
• La population non immigrante serait donc en 2056 de 7,1, soit la même qu’en 1996;
• L’augmentation de la population du Québec de 2,2 millions entre 1996 et 2056 proviendrait uniquement d’immigrants;
Je crois que pour aller au fond du débat, et d’avoir le vrai débat, nous devons mettre sur la table la perspective démographique du Québec à long terme. Il est également de mon avis que c’est la responsabilité du gouvernement du Québec de nous fournir ces informations dans un format accessible à toutes(s) les Québécoises(s).
Sources: Situation des immigrants au marché du travail québécois: bref portrait statistique http://www.camo-pi.qc.ca/pdf/pdf_site/CAMO_rapport-synthese_vf2LR.pdf Perspectives démographiques du Québec et des régions, 2006-2056 http://www.stat.gouv.qc.ca/publications/demograp/pdf2009/perspectives2006_2056.pdf
Pensons à l'avenir
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
16 septembre 2013Dans le contexte d’une telle évaluation démographique, appuyée par le poids lourdement économique, clairement déficitaire en fait, que représente l’immigration selon les dernières données fédérales budgétaires, le gouvernement Marois devrait faire une sortie publique, assistée de son argentier Nicolas Marceau et annoncer, uniquement pour ces raisons démographico-économiques, la fermeture du tourniquet d’entrée des immigrants au Québec et proclamer un moratoire jusqu’au redressement de la situation de manière favorable à la nation et aux finances publiques du Québec.
La fixation du déficit zéro constitue un argument de plus pour l’application de ces mesures d’urgence restrictives. Il y a là un autre rapport de force, parallèle à celui déclenché par la Charte des valeurs québécoises, à portée de main pour cette gouvernance souverainiste, tant face aux fédéralistes d’Ottawa que face à ceux du Québec, sans oublier ce parti multiculturalisant à idéologies métissées et variables, Québec Solidaire, courtisant désormais à visage découvert les groupes islamiques extrémistes.
Le peuple, à défaut d’être éduqué et informé systématiquement et médiatiquement (même "Notre" Télé-Québec est privatisé!), doit sentir un vent d’appui pour trouver sa sortie d’un immeuble en ruine vers sa seule maison de liberté et d’auto-nomie.
ChristianP
Jean-Claude Pomerleau Répondre
16 septembre 2013"La démographie c'est le destin" (Auguste Comte)
Le pourcentage de francophones au Québec est en constante baisse.
« Comme le rapporte le mathématicien Charles Castonguay dans « Le français dégringole » (Renouveau québécois, 2010), le recensement de 2006 est porteur de mauvaises nouvelles à cet égard. Dans l’ensemble du Québec, le poids des francophones passe pour la première fois sous la barre des 80 % en se situant à 79,1 %. Dans la région de Montréal, il est à 65 % et dans l’île, à 49 %. ».
http://www.ledevoir.com/culture/livres/324191/essais-quebecois-ce-que-croit-jacques-henripin
...
(*) Ouvrez le lien (1). Appuyer sur l’onglet : « Commencer » et regarder la composition de la population par groupe d’âge évoluer avec les années. La pyramide des âges s’inverse, les vieux forment maintenant la majorité. L’écho de la vague des Baby Boomers, est la ligne portante des transformations sociétales.
(1) http://www.stat.gouv.qc.ca/donstat/societe/demographie/pyramide_age.htm
JCPomerleau