Le BLOC dans le pouvoir!

Est-ce possible?

Tribune libre

Scénario pour octobre 2015: Un gouvernement minoritaire NPD avec 125 sièges (37 %), avec comme opposition officielle le PC 106 sièges (31,4 %), le PLC avec 40 (11,8 %) & le Bloc avec 48 (14,2 %)(Note 1).

Ainsi le NPD a besoin soit du PC ou le Bloc pour obtenir plus de 50 % du vote à la Chambre. Il faut se rappeler que le nombre de sièges du Bloc entre 1993 et 2008 a varié entre 38 et 54.

Pour atteindre un nombre de sièges de 48, selon les élections précédentes, le vote des Québécois doit être de plus de 40 % . Selon un récent sondage CROP (20 juin 2015), l'intention de vote des Québécois.e est actuellement de 25 %, soit un gain de 12 % depuis le retour de M. Duceppe.

Nous pouvons facilement imaginer les conséquences d'un tel scénario sur l'enjeu des sables bitumineux, de leur développement et de leur exportation via le projet Énergie Est de la TransCanada Corporation. Le PC est pour, le NPD n'est pas clairement contre ce projet, et le Bloc, lui, y est clairement opposé.

Michel Seymour (Huffington Post, 18 juin 2015) exprime un autre scénario : « ...sachant que le Bloc risque de diviser le vote et de réduire les chances de voir le NPD déloger les conservateurs, certains se demander si les bloquistes ne sont pas, avec le retour de Gilles Duceppe, en train de pratiquer la politique du pire, c'est-à-dire favoriser la réélection de Harper dans l'espoir de révulser davantage les Québécois à l'égard du Canada.

Mais cette révulsion risque de se retourner contre les bloquistes eux-mêmes et, plus généralement, contre les souverainistes si, d'aventure, ils empêchent le NPD de prendre le pouvoir. Les bloquistes seront blâmés d'avoir contribué à la réélection de Harper » et la réalisation du projet Énergie Est.

Comme le souligne adéquatement M. Seymour dans le même article «Les tergiversations politicailleuses de Thomas Mulcair en ce qui a trait à Énergie Est ont quelque chose de révoltant. Si le NPD ne se montre pas ouvertement défavorable au projet, on ne pourra militer avec ferveur en leur faveur.

À un tournant crucial de l'histoire de l'humanité, on ne peut pas accepter qu'un calcul électoraliste instrumentalise les enjeux environnementaux. Il est impensable que l'on entretienne l'ambiguïté dans le seul but de se ménager des appuis dans l'Ouest canadien». Si le NPD s'oppose clairement au projet ÉnergieEst, il gagne le Québec et perd l'ouest.

(Note 1)En avril 2015, LE PC avait 160 sièges (51,9 %), le NPD 95 (30,8 %), le PLQ 36 (11,7 %) le Bloc 2 (.6 %), les indépendants 8 (2,6 %) et les autres 4 (1,2 %).


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4 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    29 juin 2015

    Défendre les intérêts du Québec ? Cela aurait du sens si le gouvernement Couillard donnait son appui au Bloc.On est loin du compte.
    Ce n'est pas "quoi" défendre qui devrait intéresser Duceppe, c'est "qui".
    Y a-t-il des indépendantistes pour croire que Mulcair ou Trudeau s'apprêtent à Nous défendre ? L'ont-ils déjà fait une seule fois ?

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juin 2015

    Vive Duceppe et vive le Bloc Québécois !!!
    Duceppe est très solide sur la scène fédérale et son retour est un geste patriotique. Il fait peur aux autres partis fédéraux.
    Le retour du Bloc ramènera à l'avant plan les intérêts du Québec au fédéral et les contradictions et intérêts divergents du fédéralisme qui nuisent pour faire avancer la nation du Québec sur les plans culturelles et économiques.

  • Normand Paiement Répondre

    28 juin 2015

    Monsieur Aubin,
    Comme je l'ai écrit précédemment (http://service.vigile.quebec/La-pertinence-du-retour-de-Gilles), que nous importe au fond de savoir qui formera le prochain gouvernement à Ottawa (qu’il soit minoritaire ou majoritaire) ? Ça ne changera rien au fait que nous continuerons de dépendre du bon vouloir des autres.
    Seul le Bloc, s'il dispose d'un nombre significatif de députés, sera en mesure de s'opposer ouvertement et efficacement au projet de pipeline Énergie Est et aux politiques centralisatrices du gouvernement d'Ottawa. Mais, s'il espère brouiller les cartes et retrouver quelque peu de sa vigueur d'antan, le Bloc ne devra pas se contenter d'aller simplement défendre les intérêts du Québec à Ottawa.
    Il doit surtout s'engager à y préparer le terrain pour le jour où les Québécois et Québécoises décideront majoritairement de faire du Québec un pays.
    Espérons par conséquent que Gilles Duceppe aura compris quelle est la mission véritable du Bloc et que les membres du PQ sauront l'appuyer le moment venu.
    Cordialement,
    N. Paiement

  • Lise Reid Répondre

    27 juin 2015

    Pour les indépendantistes il n'y a qu'une seule stratégie c'est de voter avec cohérence et conviction c'est à dire de voter Bloc Québécois.