Le crucifix retiré du Salon bleu de l'Assemblée nationale

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Une trahison de la CAQ qui avait promis de le laisser en place


Le crucifix du Salon bleu a été retiré aujourd'hui. Installé par Maurice Duplessis, le Christ en croix toisait les parlementaires québécois depuis 1936.





Photo courtoisie, Assemblée nationale




«L’Assemblée nationale a procédé au retrait du crucifix présent dans la salle de l’Assemblée nationale», a indiqué l’institution dans un bref communiqué de presse. 





Photo courtoisie, Assemblée nationale




  





Photo courtoisie, Assemblée nationale




Cette opération a été effectuée en douce, mais la scène a été enregistrée par les caméras du service de télédiffusion des débats et elle a ensuite été partagée. 





Photo courtoisie, Assemblée nationale




  





Photo courtoisie, Assemblée nationale




Les images filmées montrent un employé qui monte dans un escabeau et, muni de gants blancs, retire délicatement le crucifix de bois du mur où il était installé. Le crucifix était suspendu au-dessus du trône du président de l'Assemblée nationale. 





Photo courtoisie, Assemblée nationale




Patrimoine


 «Ce crucifix, installé en 1982, remplaçait celui mis en place en 1936. Afin de les mettre en valeur et de souligner leur importance pour le patrimoine parlementaire québécois, ils seront exposés dans une vitrine muséale aménagée au cours des prochaines semaines dans l’une des niches du parquet de la salle de l’Assemblée nationale», indique l’Assemblée nationale. 





Photo courtoisie, Assemblée nationale




Après plusieurs années de débat et à la suite de l’adoption de la loi 21 sur la laïcité de l’État, les parlementaires ont accepté de retirer l’objet religieux.


Les dévots pourront toujours venir contempler les crucifix à l’Assemblée, car ils resteront «accessibles et seront accompagnés d’un court texte résumant leur parcours». 


Volte-face


La question du retrait du crucifix dans certains endroits symboliques, comme le salon bleu du parlement, mais également dans les tribunaux, est controversée.


À son arrivée au pouvoir, la Coalition avenir Québec souhaitait conserver ce symbole religieux, car le parti lui conférait une valeur patrimoniale et historique. De même lors de la campagne électorale.


En mars dernier toutefois, les partis se sont entendus pour que la croix chrétienne soit retirée du salon bleu.


François Legault associait alors ce geste à un compromis pour obtenir davantage d’appuis dans la population québécoise pour son projet de loi sur la laïcité. 








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Aussi dans les palais de justice


Le gouvernement Legault a également fait volte-face dans le cas des représentations du Christ dans les salles d’audience des palais de justice. 


Dès l’adoption du projet de laïcité de la CAQ, qui interdit notamment aux juges et procureurs de la Couronne de porter des signes religieux, les représentations du Christ en croix encore fixées aux murs des salles de justice de la province ont été décrochées. 


« L’intention est d’ajuster effectivement la neutralité de la salle de cours avec la neutralité exigée du juge », avait expliqué la procureure générale du Québec Sonia LeBel.


« Notre histoire à la poubelle »


L’ex-maire de Saguenay Jean Tremblay, qui s’est longtemps battu pour conserver la prière au conseil municipal, a dénoncé la décision des élus provinciaux. «C’est notre histoire qu’on met à la poubelle», a-t-il dénoncé sur les ondes de TVA Nouvelles. 


Le député caquiste Christopher Skeete estime de son côté qu’il s’agit d’une démonstration que la «laïcité est à l’œuvre» et que ce n’est «pas juste pour les autres».