Le crucifix au coeur des discussions au caucus du PLQ

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Le PLQ sombre dans l'opportunisme le plus crasse

La volonté du Parti libéral de garder le crucifix à l'Assemblée nationale rapportera des votes dans les circonscriptions rurales.

C'est du moins ce qu'estiment certains députés libéraux. Réunis mardi à Saint-Félicien, au Lac-Saint-Jean, en vue de préparer la prochaine rentrée parlementaire, ils ont commenté la position de leur parti sur la charte des valeurs, une semaine après le départ fracassant de leur collègue Fatima Houda-Pepin sur cette question.
Le chef Philippe Couillard a clairement fait savoir que son parti veut maintenir le crucifix au-dessus du siège du président au Salon bleu. Des élus des circonscriptions hors des grands centres urbains ont avoué candidement que cette position sur le crucifix pourra ramener des électeurs au PLQ.
Les gens dans les comtés ruraux «veulent garder leurs symboles», a déclaré député de Maskinongé, Jean-Paul Diamond, en point de presse, avant d'aller à la séance du caucus du PLQ, dans un hôtel de Saint-Félicien. Il a même ajouté que la plupart des gens dans sa circonscription appuyaient le projet péquiste de charte.
Son collègue de Mégantic, Ghislain Bolduc, a renchéri. À ses yeux, l'intention des libéraux de garder le crucifix en Chambre se traduira par un appui important des électeurs en région.
«Ce sera important parce que les gens estiment que le crucifix les représente et exprime d'où ils viennent, a-t-il dit en anglais. Donc, oui, je pense que cela aura une portée positive.»
D'autres de leurs collègues sont beaucoup plus réservés. Selon le leader parlementaire, Pierre Moreau, il n'est pas question d'électoralisme. «Ce n'est pas pour récolter des votes», a-t-il assuré.
Le whip du parti, Jean-Marc Fournier, a aussi écarté quelque forme d'opportunisme électoral que ce soit en vue de racoler des électeurs en région.
«Ce n'est pas une question d'aider (le PLQ en région) ou de ne pas aider, c'est une question de réflexion. (...) Pour nous, les vêtements ne sont pas la vente d'une foi (sic), les symboles ne sont pas la vente d'une foi. Cela fait partie du Québec d'aujourd'hui.»
Quant au chef Philippe Couillard, la question de la charte est «classée». Il dit vouloir maintenant parler de «choses réelles», comme l'économie, et non de «choses théoriques», comme la charte, «une fiction» qui nécessitera 250 heures de travaux parlementaires, a-t-il déploré.
Les libéraux ont dévoilé la semaine dernière leur position sur la charte, au terme d'un accouchement laborieux et de plusieurs revirements. Outre le maintien du crucifix, la nouvelle politique en matière de neutralité religieuse de l'État du PLQ prône clairement un autre principe: pas question d'interdire à qui que ce soit de porter des signes religieux, pas même pour les employés de l'État ayant un pouvoir coercitif: juges, policiers, gardiens de prison.
Sur ce dernier point, la députée Fatima Houda-Pepin, la seule élue musulmane à l'Assemblée nationale, a exprimé sa dissidence et ne fait désormais plus partie du groupe parlementaire libéral.
Le PLQ ne met qu'une seule limite au principe de liberté en matière de signes religieux: que le visage soit découvert. Quelques exceptions: la burqa et le niqab, symboles vestimentaires de l'oppression des femmes en certains pays, seraient totalement bannis des bureaux gouvernementaux. Quant au tchador, le parti révise encore une fois sa position en interdisant de le porter si on est une employée de l'État, même si ce long voile noir laisse le visage découvert.


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