Le collectif Refusons l'austérité est prêt pour un printemps houleux

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«Manifestations tous azimuts !»

(Québec) La mobilisation contre «les politiques d'austérité» du gouvernement Couillard s'appuiera sur des manifestations tous azimuts, prévoit un plan d'action dont Le Soleil a obtenu copie. «Ce n'est pas du bluff : on est prêt», confie un interlocuteur syndical.
Le plan d'action a été couché sur papier lors d'une rencontre tenue la semaine dernière. Une cinquantaine de représentants d'organisations membres du collectif Refusons l'austérité - la plupart syndicales - y ont pris part.
Une centaine de personnes à travers le Québec ont, de plus, été désignées jusqu'ici pour donner vie aux manifestations et rassemblements auxquels on songe.
Par exemple, le plan prévoit, pour le mardi 3 février, un «comité d'accueil pour le premier ministre lors de son passage au dîner de la Chambre de commerce de Montréal».
Le calendrier du collectif obtenu par Le Soleil court jusqu'en juin. Certains aspects du plan se préciseront et évolueront au fil du temps, comprend-on à sa lecture.
On parle ainsi «d'événements à définir dans le cadre de la rentrée parlementaire du 10 février» à l'Assemblée nationale.
Un «grand rassemblement des groupes de la société civile à Québec» est par ailleurs en gestation pour le 12 février.
On songe aussi à des rassemblements autour de la présentation du budget 2015-2016 de l'État québécois par le ministre des Finances, Carlos Leitão.
Une organisation membre du regroupement, l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), prévoit manifester le 2 avril afin de remettre à l'avant-scène de l'actualité des «enjeux» liés aux étudiants québécois.
«Il est possible que plusieurs institutions scolaires soient en grève cette journée», lit-on.
Le collectif Refusons l'austérité entend aussi être présent aux abords du sommet sur les changements climatiques que les premiers ministres provinciaux tiendront en avril dans la capitale. Ils y seront à l'invitation de Philippe Couillard.
Une autre date a été encerclée sur le calendrier. Celle du 1er mai, qui correspond à la Fête internationale des travailleurs.
On évoque un «cocktail d'actions» pour cette journée : «grève sociale, manifestation nationale, manifestations régionales, actions de perturbation économique». Ce ne sont pour l'instant que des idées lancées lors de la réunion de la semaine dernière, indique-t-on.
Le printemps érable bis?
L'objectif est très clair. Il est de faire revivre la large contestation qui s'était fédérée autour des associations étudiantes au printemps 2012 contre la hausse des droits de scolarité des étudiants universitaires.
Au coeur des politiques d'austérité dénoncées, le regroupement range les «offres méprisantes» soumises par le Conseil du trésor aux quelque 540 000 salariés des secteurs public et parapublic.
Le gouvernement Couillard leur propose un gel salarial les deux premières années de leur prochain contrat de travail et des hausses de 1 % annuellement les trois suivantes. Loin, très loin, des demandes des organisations syndicales, lesquelles réclament 4,5 % par année pendant trois ans.
Le collectif Refusons l'austérité reproche au gouvernement son désir de parvenir à l'équilibre budgétaire dès 2015-2016 et les conséquences qu'il y voit, soit le «démantèlement du modèle québécois».
Les membres du gouvernement libéral contestent le mot austérité. Ils privilégient les termes rigueur et redressement.
Les organisations derrière ce plan d'action sont la Confédération des syndicats nationaux, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, la Centrale des syndicats du Québec, le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec, le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec, la Centrale des syndicats démocratiques, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, la Fédération étudiante universitaire du Québec, la Fédération étudiante collégiale du Québec et l'ASSÉ.
On dit avoir confiance de voir les syndiqués de la base et la population en général suivre largement le mouvement.
Au gouvernement, on se dit convaincu d'avoir «la majorité silencieuse» de son côté.


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