Le coeur à gauche

En réponse à M. Pérez

Chronique de Pierre Gouin

On peut constater que des pays qui sont en crise actuellement ont été dirigés par des gouvernements de gauche et on peut mettre en cause les politiques économiques de ces gouvernements. Cependant la crise mondiale actuelle est certainement attribuable aux excès d’un système capitaliste mal réglementé qui semble bien convenir aux gens de droite. Je comprends qu’on s’inquiète des nombreux échecs de gouvernements de gauche d’autant plus que les mouvements de gauche prennent souvent le pouvoir en faisant miroiter des solutions miracles. Heureusement, les québécois se méfient de toute idéologie, qu’elle soit de gauche ou de droite.
La plupart des partis nationaux de gauche, une fois au pouvoir, commettent des erreurs fatales. Il est pratiquement impossible d’appliquer avec succès des politiques économiques d’inspiration sociale-démocrate dans un monde dominé par un système capitaliste global. Le pays qui s’y risque devient l’ennemi du système et le système va le tenir en échec. Les luttes visant à mettre le système économique au service de l’humain doivent être menées de façon concertée au niveau international. Une autre erreur fatale est de supposer qu’il ne faut pas se préoccuper des déficits et de la dette publique. Cette solution de facilité, qui semble attirer certains militants de la gauche au Québec, ne peut mener qu’à la faillite.
Malgré les contraintes à respecter il est possible, même au Québec, de gouverner avec des convictions sociales-démocrates et de s’en tirer beaucoup mieux qu’avec les solutions proposées par nos tenants de la droite, lesquelles s’appuient sur des analyses budgétaires tout à fait grossières. Gouverner avec des convictions de gauche sans détruire le Québec c’est possible, et même, en assurant son développement. Le Parti québécois l’a fait jadis.


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4 commentaires

  • Pierre Gouin Répondre

    29 novembre 2010

    Je vous trouve bien pessimiste Monsieur Pérez. Je pensais à une concertation pour faire la lutte aux pouvoirs financiers, certainement pas une concertation qui les incluerait. L’intervention du Médac réclamant un retrait des paradis fiscaux de la part des banques canadiennes est un geste plus que symbolique qui attire l’attention du public sur des pratiques inacceptables et qui s’inscrit dans une lutte internationale aux pouvoirs financiers. Je ne peux pas accepter d’être impuissant face à la mort de la démocratie et face au contrôle de la société humaine par le système financier mondial, un contrôle duquel un Québec indépendant ne pourrait se soustraire. On ne pourra pas vivre seul avec notre petit bonheur.
    Merci de votre commentaire.
    Cordialement,
    Pierre Gouin

  • Jean-Louis Pérez-Martel Répondre

    26 novembre 2010

    Monsieur Gouin,
    Le “cœur” dans l’action politique pour qu’il puise être efficient, solidaire et digne de ce nom doit toujours se positionner au centre idéologique du nationalisme-patriote. La réussite du Québec dans de multiples secteurs socioéconomiques à travers son parcours historique est le témoignage le plus révélateur de ce triomphe collectif. Ce parcours auquel ont participé, entre autres, l’UN, le PLQ de Jean Lesage/Robert Bourassa et le PQ hors du multiculturalisme, l’a prouvé quand l’intérêt national du Québec était la priorité de ces partis.
    Concernant ce que vous affirmez « Les luttes visant à mettre le système économique au service de l’humain doivent être menées de façon concertée au niveau international. », je vous dirai que les Fonds souverains de la Chine, des régimes théocratiques du Golf persique et les capitaux évadés provenant de l’économie au noir des pays occidentaux et déposés dans les paradis fiscaux ―fonds et capitaux évadés― équivalant à environ 25 000 milliards de dollars, ne se prêteront jamais à une concertation « … visant à mettre le système économique au service de l’humain… ». Car l’objectif de ces pouvoirs financiers est d’assujettir au maximum possible l’économie du monde libre.
    Cordialement,
    Jean-Louis Pérez

  • Pierre Gouin Répondre

    26 novembre 2010

    Je pense aussi que la gauche n'a aucune leçon à recevoir de la droite et qu'un gouvernement de gauche peut gérer sans déficit. Par contre, si quelqu'un de gauche ou de droite me dit que les déficits et la dette, il ne faut pas s'en faire avec ça, ou bien qu'on peut fixer ici les taux de taxation des entreprises sans tenir compte de ce qu'ils sont ailleurs,je ne vais pas le prendre au sérieux. Et je ne me sens pas moins socialiste pour ça.

  • Christian Montmarquette Répondre

    26 novembre 2010

    LA GAUCHE N'A AUCUNE LEÇON À RECEVOIR DE LA DROITE!
    Or donc,
    Monsieur Gouin l'économiste nous dit :
    " Une autre erreur fatale est de supposer qu’il ne faut pas se préoccuper des déficits et de la dette publique. Cette solution de facilité, qui semble attirer certains militants de la gauche au Québec, ne peut mener qu’à la faillite."
    Je ferai remarquer à Monsieur Gouin, que pour nous mener à la dette écrasante, à la faillite, au saccage environnemental, à l'économie de guerre et et aux crises économiques à répétition, la droite n'a jamais eu son pareil !
    Dans les circonstances, les pays bas et sociaux-démocrates s'en tirent infiniment mieux que tous les autres, n'ont pas de dettes et parviennent même à mettre des centaines de millions de côté comme en Finlande pour assurer les générations future du même sort enviable !
    La gauche n'a donc "AUCUNE LEÇON" à recevoir de la droite qui croit en l'autorégulation du marché comme Jojo Savard croyait ses cartes.
    Christian Montmarquette
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