Le CHUM et les chialeux

Pratte y croit...



Il y a ceux qui rêvent encore à Outremont. Ceux qui voudraient un seul superhôpital à Montréal plutôt que deux. Ceux qui ne veulent pas d'un PPP. Il y a les médecins qui réclament plus de bureaux ici, plus de civières là. Il y a les partis de l'opposition qui ne veulent pas rater l'occasion de mettre le gouvernement dans l'embarras. Et il y a tous ceux qui s'amusent à désespérer des nombreux retards et augmentations des coûts.
Le nouveau CHUM semble n'avoir que des détracteurs. Y a-t-il quelqu'un, parmi tous ces oiseaux de malheur, qui garde à l'esprit l'importance capitale de ce projet? Rappelons-le pour ceux qui l'auraient oublié: si le nouveau CHUM doit absolument voir le jour, c'est d'abord et avant tout pour les patients qu'on soigne aujourd'hui dans un environnement malsain, indigne d'un pays civilisé. C'est aussi pour les médecins et chercheurs, qui doivent disposer d'installations de calibre mondial afin de continuer d'exceller pour le bien des malades, de la science et du Québec. Ces objectifs ne valent-ils pas qu'on arrête de chialer et qu'on mette l'épaule à la roue?

Le premier ministre du Québec, Jean Charest, a annoncé hier le lancement de l'appel de propositions pour la construction du nouveau CHUM. Les deux consortiums qualifiés auront un an pour préparer leur projet. Le gagnant de la course sera choisi en juin 2010 et les travaux commenceront en septembre 2010.
Selon M. Charest, cette annonce constitue «une étape décisive». Dans le climat économique actuel, et compte tenu de l'histoire rocambolesque du projet, le scepticisme reste grand. Les consortiums auront-ils les reins financiers assez solides? Le gouvernement devra-t-il assumer une plus grande part du risque, ce qui réduirait les avantages supposés de la formule PPP? Enfin, la croissance des coûts donne littéralement le vertige: depuis 2006, on est passé de 1,1 milliard à 1,6 milliard pour le CHUM. En dollars de 2018, l'établissement hospitalier et son centre de recherche auront coûté 2,5 milliards. Et ce n'est sans doute pas fini.
Néanmoins, le premier ministre a fait hier un geste important en mettant tout le poids de son gouvernement derrière le projet. Non seulement a-t-il personnellement fait l'annonce de l'appel de propositions; une dizaine de ministres étaient sur place, de même que les gestionnaires du CHUM, le représentant des médecins, le maire de Montréal, le maire de l'arrondissement Ville-Marie, etc. De plus, le gouvernement a décidé d'adopter un décret qui évitera la tenue de nouvelles consultations publiques. Enfin, un peu de leadership!
Le président du conseil des médecins du CHUM, Paul Perrotte, a déclaré que «tous les membres du CMDP sont en faveur du projet» et soutenu que les discussions en cours portaient sur des «petits détails». Voilà une autre bonne nouvelle.
En somme, on a rarement vu autant de gens prendre fait et cause pour le nouveau CHUM.
N'en doutons pas, il y aura encore bien des obstacles sur le chemin du nouveau CHUM. Nous faisons néanmoins le voeu qu'à compter de maintenant, pour le bien des dizaines de milliers de personnes soignées au CHUM, chacun oeuvrera à l'avancement du projet de façon constructive au lieu de privilégier ses intérêts idéologiques, politiques ou corporatistes.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

  • 308 193

[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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