Nos sociétés individualistes d’aujourd’hui, dans lesquelles la consommation et l’argent sont les seuls nouveaux dieux devant qui s’incliner, tendent à vouloir nous enfermer dans nos égoïsmes, en nous faisant abdiquer tous repères, y compris ceux des religions, sous le prétexte que ces dernières n’ont voulu qu’une seule chose, nous oppresser et diriger nos consciences. Facile sans doute de nous affirmer que c’est un passé totalement révolu, sans possibilité de retour…
Catherine Tekakwitha cette jeune Annierronnon était née en 1656, à Ossernonon*, en plein territoire des Annierronnons (appelés Mohawks par les Anglais), situé dans l’état actuel de New York, son père était Agnier ( cette diminution de leur nom avait été donnée par les Français) et sa mère algonquine. Cette dernière avait été élevée et éduquée dans la foi catholique par les pères missionnaires qui avaient pu s’avancer jusque dans ces territoires hostiles aux Français de Nouvelle-France.
Cependant une épidémie de petite vérole emporte ses parents et son jeune frère alors qu’elle-même n’avait que quatre ans. Elle en gardera de graves cicatrices et une diminution importante de la vue. Elle se raccroche à sa foi catholique malgré l’entourage du reste de sa famille qui s'y oppose, oncles, tantes et cousins.
Certains Agniers, rejetés par les leurs qui leur reprochaient de s’être convertis au catholicisme, s’étaient rapprochés des Français pour pouvoir vivre leur foi dans ce village de la Nouvelle-France à Caughnawaga (Kahnawake), auprès des jésuites.
Catherine se joint alors à un autre groupe d’Agniers qui désire les rejoindre, au cours de l’année 1677. Elle meurt le 17 avril 1680 à l’âge de 24 ans à cause de sa santé fragile… Elle sera enterrée à Laprairie et repose aujourd’hui à l’église de la mission Saint-François-Xavier de Kahnawake.
Catherine reste à jamais le symbole de ce rapprochement entre la culture française et les cultures autochtones, sur le sol de l’Amérique du Nord. L’Histoire du passé entre les Amérindiens et les Français du 17ème siècle démontre comment ces deux peuples se sont rapprochés beaucoup plus que ce qui était pensable, à tel point que le métissage a eu lieu.. et certains anthropologues peuvent affirmer combien aujourd’hui sont nombreux ceux qui ont des racines amérindiennes.
Les choses se sont passées tout autrement avec le colonisateur anglo-saxon, et l’histoire a pu constater comment toute une nation métisse a été durement écrasée autrefois au Manitoba.
Si la Nouvelle France a pu être ce qu’elle a été, si elle a pu avancer et gagner sur tout le continent nord-américain, c’est grâce à l’aide de ses alliés, de ses frères les Amérindiens, tous passionnés de chasse, de pêche, de vie au grand air au milieu des lacs et des bois…
Un grand nombre d’entre eux avaient appris le français, mais plus tard, le gouvernement fédéral les a anglicisés et a tout fait pour séparer ces deux peuples.
Le passé ne doit-il pas servir à faire renaître cette ancienne et magnifique amitié ? Le jour où l’ancienne alliance perdue renaîtra, ceux qui espèrent que vous l’avez tous oubliée comprendront qu'ils vous connaissent bien mal !
*Ossernonon : village où eut lieu le martyre d’Isaac Jogues, René Goupil et les tortures de Guillaume Couture
Le chemin de sa route a été long
Mais aujourd’hui, n’est-ce pas un signe d’espoir?
Chronique de Marie-Hélène Morot-Sir
Marie-Hélène Morot-Sir151 articles
Auteur de livres historiques : 1608-2008 Quatre cents hivers, autant d’étés ; Le lys, la rose et la feuille d’érable ; Au cœur de la Nouvelle France - tome I - De Champlain &agr...
Cliquer ici pour plus d'information
Auteur de livres historiques : 1608-2008 Quatre cents hivers, autant d’étés ; Le lys, la rose et la feuille d’érable ; Au cœur de la Nouvelle France - tome I - De Champlain à la grand paix de Montréal ; Au cœur de la Nouvelle France - tome II - Des bords du Saint Laurent au golfe du Mexique ; Au cœur de la Nouvelle France - tome III - Les Amérindiens, ce peuple libre autrefois, qu'est-il devenu? ; Le Canada de A à Z au temps de la Nouvelle France ; De lettres en lettres, année 1912 ; De lettres en lettres, année 1925 ; Un vent étranger souffla sur le Nistakinan août 2018. "Les Femmes à l'ombre del'Histoire" janvier 2020 lien vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=evnVbdtlyYA
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
10 commentaires
Marie-Hélène Morot-Sir Répondre
23 octobre 2012Monsieur Claude jean, une fois encore merci de tous vos liens qui apportent de plus amples renseignements.
Monsieur Lemay, je ne voudrais pas que vous vous soyez mépris.. J’en serais désolée ! Ce texte voulait simplement rappeler combien l’alliance franco amérindienne a été forte au 17ème siècle, y compris avec de nombreux membres de cette Nation Odinossonis plutôt hostile aux Français de Nouvelle France, mais plus particulièrement avec la tribu des Annierronnons, elle-même..
Rappelons-nous de la Grande Paix de Montréal du 4 août 1701…
De plus, à l’époque précise de Catherine Tekakwitha il n’y avait en Nouvelle France, à part des Français, pas beaucoup de personnes arrivants d’autres pays.. C’est pourquoi l'Histoire les retient davantage.
Lorsqu’il est évoqué des faits historiques dus aux anglo saxons, mais aussi bien aux Français qu’à d’autres nationalités, ce sont toujours les gouvernants qui sont sous-tendus et jamais les individus, bien évidemment..
Archives de Vigile Répondre
22 octobre 2012Chère dame, Avec tout le respect que je vous dois, parce que j apprécie vos commentaires, vous devez prendre conscience que certains de nous sont métissés avec des italiens, britanniques, plusieurs écossais et surtout irlandais et même si nous sommes en train de vouloir faire un pays
je ne suis pas sure que mon grand-père apprécierait vos commentaires toujours contre les anglais. Inutile de toujours faire une comparaison qui n apporte rien au débat.
Nous sommes très fiers de nos racines françaises mais ne sommes pas pret a renier nos autres ancêtres. J ai un fils rouquin qui a tous les gènes irlandais de mes ancètres. Vous ètes pursang français, je ne le suis pas. Je ne veux pas que mes enfants aient honte de leurs autres ancètres.
Archives de Vigile Répondre
22 octobre 2012Inventaire des lieux de mémoire de la Nouvelle-France
Monument Kateri Tekakwitha
http://inventairenf.cieq.ulaval.ca:8080/inventaire/oneLieu.do?refLieu=1476&sortPropRepere=auteur&ascRepere=true
Archives de Vigile Répondre
22 octobre 2012Quelques centaines de pèlerins se sont réunis à Kahnawake, dimanche matin, pour adorer la nouvelle Sainte Kateri Tekakwitha.
Dès 8h, les fidèles ont défilé dans l'église de la mission Saint-François-Xavier où se trouve le tombeau de celle qui avait été canonisée à Rome par le pape Benoit XVI quelques heures plus tôt.
Pour en savoir plus consulter le lien suivant:
http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/regional/montreal/archives/2012/10/20121021-102901.html
Archives de Vigile Répondre
22 octobre 2012Première femme amérindienne proclamée sainte en Amérique du Nord
Étroitement liée à la Nation huronne-wendat, l’église Notre-Dame-de-Lorette a été le théâtre, dimanche matin à Wendake, d’une messe solennelle pendant laquelle plus de 250 personnes ont rendu un vibrant hommage à Kateri Tekakwitha, la première femme amérindienne proclamée au rang de sainte en Amérique du Nord.
Pour en savoir plus consulter le lien suivant:
http://www.quebechebdo.com/Actualit%C3%A9s/2012-10-21/article-3104289/Wendake-rend-hommage-a-Kateri-Tekakwitha/1
Archives de Vigile Répondre
22 octobre 2012Voici une vidéo allant dans le sens de votre article du groupe Loco Lacass
http://www.youtube.com/watch?annotation_id=annotation_457690&feature=iv&src_vid=CvlYBsaZKiI&v=sLscnMn_6iQ
Vive l'alliance en Nouvelle-France entre Autochtones et Francophone!
Archives de Vigile Répondre
22 octobre 2012La communauté autochtone compte une sainte : la Mohawk Kateri Tekakwitha, que plusieurs appellent déjà « la sainte de Kahnawake ». Hier, dimanche, le Vatican l'a canonisée. Surnommée le « lys des Mohawks », Kateri Tekakwitha a vécu au 17e siècle et est morte à 24 ans. Jean-Paul II l'a béatifiée en 1980, deux ans avant le frère André. Pour en savoir plus sur la femme qu'elle était, mais aussi sur les répercussions de cette décision de l'Église catholique, Catherine Perrin a joint Alain Crevier, animateur de l'émission Second regard, et Jacques Gauthier, collaborateur à l'émission Le jour du Seigneur. Selon eux, l'Église vient de faire un pas pour se réconcilier avec les Autochtones et enfin reconnaître leur culture.
Pour en savoir plus consulter le lien suivant:
http://www.radio-canada.ca/emissions/medium_large/2012-2013/chronique.asp?idChronique=251684
Archives de Vigile Répondre
22 octobre 2012Selon le dictionnaire Iroquois (1853) par Joseph Marcoux, S.J., son nom Iroquois de Tekakwitha veut dire “Une qui place des choses en ordre.” André Cuoq, S.J. auteur d’un lexique de la langue Iroquoise (1882), traduit le nom de Tekakwitha « À mettre tout en place. »
Pour en savoir plus consulter le lien suivant:
http://www.tekakwitha.info/fr/index.php
Archives de Vigile Répondre
22 octobre 2012Fille d’une mère algonquine et d’un père iroquois, Catherine Tekakwitha a embrassé le christianisme avec tant d’ardeur que, tout de suite après sa mort, elle a donné naissance à un culte fervent. Du moins, c’est ainsi que sa renommée a traversé les siècles. Aujourd’hui, les Amérindiens la révèrent comme leur sainte patronne, l’ensemble des catholiques comme la patronne de l’environnement, et elle est la première Autochtone d’Amérique du Nord dont on a proposé la candidature à la canonisation. Tekakwitha est venue au monde pendant une ère de cataclysmes pour les populations de l’Amérique du Nord, qui subissent l’invasion et la colonisation des Européens. Après s’être convertie au catholicisme, Catherine s’est engagée sur une voie d’ascèse et de mortifications intenses dans le but de capter une partie de la force spirituelle de ces nouveaux venus. C’est alors que son destin a croisé celui d’un jésuite, Claude Chauchetière, qui montrait également des tendances au mysticisme et qui voulait sauver les populations autochtones du péché et du paganisme. Mais, des deux, c’était Claude qui était le plus menacé par le désespoir. Il a vu en Catherine une sainte authentique, et c’est cette conviction qui a donné un sens à sa propre vie. Allan Greer trace ici la double biographie de Chauchetière et de Tekakwitha. Il fait l’inventaire de leur héritage culturel d’Amérique du Nord ou d’Europe. Il raconte les missions des Jésuites et leur prosélytisme, et comment celui-ci se marie aux convictions religieuses des Amérindiens. Il suit la légende de Catherine à mesure que celle-ci gagne le monde, en passant par les États-Unis, le Canada et le Mexique. Ce livre traite du corps et de l’esprit, de la maladie et de la santé, du célibat et de la sexualité, comme les ont vécus un homme et une femme, issus de mondes profondément différents, dans le lointain village mohawk de Kahnawake
Pour en savoir plus:
http://www.editionsboreal.qc.ca/catalogue/livres/catherine-tekakwitha-les-jesuites-1508.html
Archives de Vigile Répondre
22 octobre 2012Fille d'une mère algonquine et d'un père iroquois, Kateri Tekakwitha devient orpheline à l'âge de 6 ans. Cette petite rescapée de la vérole passera la première partie de sa vie parmi les Agniers des Cinq Nations, aux États-Unis, avant de rejoindre sa soeur en 1677 à Kahnawake, au Canada. Pour les Amérindiens, cette époque de la colonisation de l'Amérique est marquée par l'invasion européenne, l'arrivée des missionnaires et la confrontation avec les Blancs. C'est aussi l'ère des grands déplacements du peuple iroquois vers le nord.
Pour en savoir plus consulter le lien suivant:
http://www.radio-canada.ca/emissions/de_remarquables_oublies/serie/document.asp?idDoc=171466
Vie de Catherine Tekakwitha, vierge Iroquoise : décédée en odeur de sainteté à l'ancien village du Sault St-Louis, le 17 avril 1680 / par le r. p. Burtin.
Québec : L. Brousseau, 1894.; 109 pages
http://eco.canadiana.ca/view/oocihm.02007#oocihm.02007/7?r=0&s=1&_suid=1350919915218012539112706699623
Hommage à Kateri Tekakwitha!