Le Canada revu et corrigé

Le Canada de Justin Trudeau devra, en cette année de réjouissance d’un océan à l’autre, composer avec la politique isolationniste du futur président «tweeteux», Donald Trump.

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Les rêves brisés






Il y a des réalités dont on se doit de marteler la vérité. Le Canada fut découvert par les Français. Ce fut donc une possession française jusqu’à la conquête de 1759.




Pour tous ceux qui l’ignorent, d’autant plus nombreux que les nouvelles cohortes d’étudiants n’apprennent rien – ou presque rien – de l’histoire du pays, pour ces amnésiques, donc, que représente le 150e anniversaire de la Confédération?




Précisons d’abord que le Canada n’est pas une confédération, car si tel était le cas, les provinces seraient des États souverains. Or, depuis 1867, nous vivons dans des États fédérés où la souveraineté provinciale est limitée par la Constitution canadienne. Voilà pour les faits.




Le Canada d’aujourd’hui




Quel Canada fêtons-nous avec pompe et parcours ensoleillés? Le Canada de Justin Trudeau, donc rajeuni, métamorphosé, abandonnant son puritanisme sous la pression conjuguée de son leader narcissique et de nouveaux Canadiens nés et éduqués dans des pays à l’opposé des pays anglo-saxons puritains. Un Canada plus sexy, mais aussi allégé, à la politique ouverte, certes, mais ouverte à tous les courants d’air. Un Canada qui, n’en déplaise aux souverainistes aveuglés, n’est plus le pays des «maudits Anglais». Le pouvoir des wasps, ces «White Anglo-Saxon Protestants», ayant peu à peu fondu comme neige au soleil.




La moitié des Canadiens d’aujourd’hui sont nés à l’étranger. Dans des pays qui sont souvent à l’opposé de notre culture judéo-chrétienne. Des Canadiens nouvelle mouture, à la mémoire inscrite ailleurs, qui se fichent de Montcalm et de Wolfe et qui se demandent en leur for intérieur pourquoi la minorité francophone possède des privilèges en matière de langue qu’eux aimeraient bien obtenir pour leurs propres communautés culturelles.




Des Canadiens que Trudeau le jeune ne cesse de vanter, de bichonner et de protéger de son autorité personnelle, même lorsque leurs comportements posent problème. Une femme en burqa qui vote, la ségrégation entre hommes et femmes dans une mosquée que le premier ministre visite sans broncher, voilà le Canada actuel.




Une politique ambiguë




Un Canada qui oscille entre le chaud et le froid. Un Canada plus écolo, mais qui consent par ailleurs à ce que certains pipelines soient construits, mais pas d’autres. Un Canada à la paix tatouée sur la queue du castor qui l’incarne, mais qui fournit de l’équipement aux objectifs guerriers à l’Arabie saoudite.




Un Canada où la rectitude culturelle s’est complexifiée avec l’accentuation de la politique multiculturelle et de l’interprétation élargie de la charte des droits par les tribunaux et dans une certaine opinion publique.




Le Canada de Justin Trudeau devra, en cette année de réjouissance d’un océan à l’autre, composer avec la politique isolationniste du futur président «tweeteux», Donald Trump. L’ALENA, dont le premier ministre Trudeau accepte de discuter certains aspects, risque d’éclater avec «l’achat chez nous» de Donald, le chevalier protectionniste. D’ailleurs, ce dernier sera-t-il invité à venir partager nos réjouissances nationales? Si oui, il faudra tripler le budget de la sécurité canadienne.




Tout étant relatif, les Canadiens d’aujourd’hui ont de nombreuses raisons de s’accommoder facilement de leur pays. Au fond, ce sont les Québécois francophones qui sentent le tapis leur glisser sous les pieds. Car le concept des deux nations, de la société distincte, du bilinguisme et de l’unilinguisme québécois appartient à des rêves presque tous brisés.



 




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