En fin de semaine dernière, j’étais au conseil général du Parti libéral du Québec, à Drummondville, pour couvrir et commenter le premier rassemblement d’importance de ce parti depuis la dégelée encaissée le 1er octobre.
J’ai eu l’occasion de parler avec des anciens collègues, des militants de longue date, et des gens qui lisent Le Journal et qui écoutent La Joute et Qub radio. Des passionnés de politique.
Certains d’entre eux m’ont lancé cette boutade, l’air moqueur : « coudonc, t’es-tu rendu un caquiste ? » Ce qui me faisait bien rire. Il y a près d’une décennie que j’ai cessé mon implication politique. Je ne suis membre d’aucun parti, et bien que mon rôle soit de donner mon opinion, j’estime être juste dans cet exercice.
Mais quand même. Je jugeais bon de dialoguer avec ces personnes sur l’action du nouveau gouvernement. Chaque fois, c’était la même chose. « Ouin, c’est vrai que Legault n’est pas pire pantoute depuis qu’il est là », me disaient-ils. Et voilà.
Lune de miel
N’en déplaise à ses détracteurs, il faut reconnaître que le premier ministre s’acquitte fort bien de sa lourde tâche. Soyons honnêtes. Lors du dernier scrutin, les électeurs ont davantage voté contre le PLQ, pour sortir du pouvoir un parti qui était devenu une machine à gouverner déconnectée de la base. Il n’y a pas eu un tsunami d’amour destiné à François Legault.
Mais aujourd’hui ? Je suis persuadé que si la prochaine élection avait lieu demain matin, les Québécois voteraient massivement pour lui. Car ils aiment ce qu’ils voient.
Exemples nombreux
La force du nouveau PM, c’est de saisir et d’incarner avec brio l’humeur des gens qu’il représente. Les exemples sont nombreux. Prenez cette semaine, lorsqu’il a pris le risque de livrer le fond de sa pensée sur l’existence ou non d’un Dieu. Essentiellement, il a dit qu’il ne savait pas si Dieu existait. Qu’il n’avait pas de preuve en ce sens, mais qu’il se disait parfois que c’est difficile de croire que l’Univers, la vie, ou l’être humain seraient tous des fruits du hasard. Bref, il aimerait savoir que ça existe, mais il ne peut affirmer que c’est le cas.
On s’entend que cette définition de la foi se rapproche de celle de la majorité. C’est également la mienne.
Il y a eu aussi son comportement face aux inondations. Sa sensibilité face aux événements, mais aussi sa capacité à dire les vraies affaires, avec tact, soit qu’il y aurait des limites à toujours payer pour les sinistrés. Il y a eu ses commentaires sentis suite au décès tragique de la petite martyre de Granby. Sa volonté ferme de changer un système gravement dysfonctionnel.
François Legault fait bien les choses. C’est un fait observable, voire même quantifiable. Est-ce qu’il sera toujours bon ? Non ! Qui plus est, il aura éventuellement un bilan à défendre, alors que les attentes sont incroyablement élevées.
Mais pour l’instant, il ne s’agit pas d’être caquiste pour trouver que notre PM est bon et qu’il est au diapason des intérêts et des opinions des gens. Il s’agit simplement d’être réaliste.