Le Bloc va voter contre ce budget injuste et idéologique

Budget fédéral 2009 - réactions de Québec

« le bloc québécois va voter contre ce budget injuste et
idéologique, qui ne répond pas aux priorités du québec »
- Gilles Duceppe
Ottawa, mardi 27 janvier 2009 – « Ce budget est tout à fait inacceptable pour le Québec et pour une population qui, en période de crise économique, est en droit de s’attendre à des mesures adéquates et suffisantes de la part du gouvernement fédéral, qui en a pourtant les moyens. En temps de crise économique, nous nous serions pourtant attendus à ce qu’Ottawa prenne en compte les besoins exprimés par la population et ses représentants élus », a déclaré le chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, en réagissant au budget conservateur.
Le chef du Bloc Québécois a souligné qu’en prévision du budget, le Québec a été très clair à propos de ses besoins, adoptant même à l’unanimité une motion à l’Assemblée nationale. « Fidèle au mandat que les Québécoises et les Québécois nous ont confié, le Bloc Québécois a agi de façon responsable en présentant un plan détaillé, chiffré et réaliste, dès le mois de novembre. Ce plan reprend les grands consensus québécois et notre rôle est de les défendre ici, à Ottawa. Mais Stephen Harper a choisi de ne pas répondre aux demandes du Québec. Au lieu d’aider le Québec, le gouvernement Harper a décidé de le priver de moyens importants pour faire face à la crise. À l’inverse, le chef conservateur a choisi de répondre aux vœux de l’Ontario et de l’Ouest », a expliqué Gilles Duceppe.
« À titre d’exemple, le gouvernement offre des mesures principalement destinées à l’Ontario qui s’élèvent à près de 4 milliards de dollars. Le secteur automobile, qui est largement concentré en Ontario, recevra 2,7 milliards de dollars, tandis que le sud de l’Ontario recevra un milliard, un milliard pris au Québec. Les secteurs forestier et manufacturier du Québec, en contrepartie, ne recevront que quelques millions. La mauvaise foi des conservateurs est telle qu’ils nous reviennent encore une fois avec leur Fonds d’adaptation pour les collectivités, qui n’octroie au Québec qu’une infime fraction de l’argent consenti par emploi perdu à l’Alberta, même si c’est au Québec que la crise forestière frappe le plus », a lancé Gilles Duceppe.
Le chef du Bloc Québécois déplore en outre qu’une grande partie des travailleurs qui perdent leur emploi continueront à ne pas avoir accès au régime d’assurance-emploi. De plus, les travailleurs âgés sont encore une fois laissés pour compte.
« Le plafonnement de la péréquation fera perdre un milliard de dollars au Québec cette année – et jusqu’à deux milliards l’an prochain – pour la santé, l’éducation et la politique familiale. Cette décision aura donc des conséquences malheureuses pour la population québécoise. En plus, le gouvernement conservateur fait un cadeau à l’Ontario qui fera perdre 250 millions supplémentaires au Québec au chapitre de la péréquation.
« En accentuant le déséquilibre fiscal, le gouvernement Harper brise ses engagements passés tout comme il le fait en réitérant sa volonté de piétiner les compétences du Québec en valeurs mobilières et d’offrir des prêts aux municipalités. Il passe par-dessus la tête du gouvernement du Québec », dénonce toujours le chef du Bloc Québécois.
Gilles Duceppe ajoute que le refus des conservateurs d’éliminer les coupes en culture, un secteur très important pour l’économie québécoise, va continuer à faire souffrir toutes les régions du Québec, tout comme d’ailleurs leur refus d’éliminer les coupes infligées aux organismes de développement économique. Notons par ailleurs que ce budget Harper va à l’encontre de Kyoto et, ce faisant, à l’encontre des intérêts économiques du Québec et de l’environnement.
« On constate encore une fois que ce budget contient des choix idéologiques douteux. Au total, ce budget est donc nettement insuffisant et on a peine à imaginer ce qui serait advenu avec un gouvernement Harper majoritaire », a enchaîné le porte-parole du Bloc Québécois en matière de Finances, Jean-Yves Laforest.
« Les baisses d’impôt ne sont pas ciblées. Une famille qui gagne 150 000 dollars recevra plus qu’une famille qui en gagne 40 000. Ces baisses d’impôt n’aideront ni les gens qui perdent leur emploi, ni les compagnies qui ne font pas de profits. De l’aveu même des conservateurs, ils ont choisi avec les baisses d’impôt des entreprises, la mesure qui stimule le moins l’économie. C’est ça l’idéologie avant l’économie! Le gouvernement conservateur injecte 2 milliards dans le logement social, mais en réservant une grande partie pour la rénovation, c’est-à-dire en négligeant la construction de nouvelles unités. Les personnes âgées privées injustement du Supplément de revenu garanti, n’obtiennent pour leur part ni justice, ni amélioration de leur condition », précise Jean-Yves Laforest.
« Les riches et les grandes compagnies, qui mettent leur argent à l’abri des paradis fiscaux, pourront continuer à le faire en toute impunité. Les grandes pétrolières, qui siphonnent nos poches depuis si longtemps, continueront à bénéficier de généreux privilèges. Le gouvernement Harper en a rajouté en offrant des centaines de millions pour des projets de captage du carbone, encore une initiative qui va profiter aux pétrolières. Toujours en vertu de ce budget, les grandes banques, qui ont reçu une aide monumentale du gouvernement conservateur, n’ont aucune véritable obligation à respecter en contrepartie », a poursuivi le porte-parole adjoint du Bloc Québécois en matière de Finances, Robert Carrier.
« Le budget du gouvernement Harper va accroître encore davantage les inégalités sociales, comme en fait foi sa volonté de s’attaquer au droit des femmes en faisant de l’équité salariale un droit négociable. Ça, c’est l’idéologie avant les droits! Le Bloc Québécois va donc prendre ses responsabilités et voter contre ce budget injuste, idéologique et qui ne répond pas aux priorités du Québec. Nous invitons les députés libéraux et néo-démocrates à rejeter ce budget. Il est clair à la lecture de ce budget que la coalition demeure la meilleure option pour les gens, pour l’économie et pour le Québec », a conclu Gilles Duceppe.


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