Le Bloc québécois veut un référendum début juin

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Pour voter, il fallait être membre du Bloc le 24 mars dernier

Le référendum souhaité par le Bureau national du Bloc québécois se tiendrait les 1er et 2 juin 2018 entre ceux qui étaient membres en date du 24 mars, a indiqué lundi matin la chef Martine Ouellet.


Si les délégués du conseil général approuvent la démarche le 29 avril prochain, deux questions seront donc soumises aux membres :


1 — « Le Bloc québécois doit-il être, dans ses actions quotidiennes, et non pas seulement en théorie, le promoteur de l’option indépendantiste en utilisant chaque tribune et chaque occasion pour démontrer la nécessité de l’indépendance du Québec tant avec les militants, les citoyens qu’avec les médias et au Parlement d’Ottawa d’ici l’indépendance, tel qu’indiqué à l’article 1 du programme du Bloc ? » — Oui ou non.


2 — « Acceptez-vous de renouveler votre confiance envers Martine Ouellet, chef du Bloc québécois ? » — Oui ou non.


Mme Ouellet a réitéré qu’un résultat de 50 % + 1 serait à son avis suffisant pour remporter le vote de confiance. « À 50 % +1, si on peut créer un nouveau pays, on peut certainement élire un chef », a-t-elle soutenu en conférence de presse à Montréal — où le président du parti, Mario Beaulieu, brillait par son absence.


Seuls les membres en règle en date de samedi dernier pourront s’exprimer. « On ne fera pas une grande campagne d’adhésion, parce que ce qui a été remis en question par les sept députés démissionnaires, c’est ce qui a été adopté par les membres [en 2014]. On souhaite reconfirmer la position des membres qui sont déjà là », a justifié Mme Ouellet.


Elle a aussi parlé de la volonté d’éviter que le référendum « soit instrumentalisé » par ses opposants, qui auraient pu tenter de recruter de nouveaux membres.


Pas de débats ?


Pour l’heure, le Bureau national n’entend pas organiser de débat permettant de débattre des subtilités de la première question. Ce sera aux associations de circonscription d’organiser des débats si elles le souhaitent. « Chaque exécutif a accès aux membres, ils vont s’organiser », a dit Mme Ouellet.


Une chose est claire : « Le Bureau national est clairement sur l’option du Oui » par rapport à la première question, a soutenu la chef.


Martine Ouellet estime que ceux qui voudront voter « Non » à cette question sont « ceux qui ne veulent pas que [le Bloc parle d’indépendance] dans ses actions quotidiennes, avec les médias, au Parlement, donc sur chaque tribune et chaque occasion ».


« C’est ce qui a été remis en cause » par les députés démissionnaires, croit Mme Ouellet. « Ils ont exprimé un profond désaccord sur la mission du Bloc qui est inscrite à l’article 1. Pour nous, ce n’est pas incompatible de faire la défense des intérêts du Québec et la promotion de l’indépendance. […] Pour les démissionnaires, ça va de parler d’indépendance dans les forums militants et sur les réseaux sociaux. Mais quand vient le temps de parler avec les médias et d’être présent à Ottawa, eh bien, ils se cantonnent dans le rôle plus traditionnel des intérêts du Québec. »


Le débat s’annonce particulier : le programme du Bloc dit bien à l’article 1.2 que « le Bloc Québécois utilise chaque tribune et chaque occasion pour démontrer la nécessité de l’indépendance du Québec et ainsi contribuer à renforcer le mouvement indépendantiste québécois ». Mais il souligne aussi à l’article 9.1 que « le Bloc Québécois défend les valeurs et les intérêts du Québec »…


Beaulieu absent


Signe des divisions qui grugent le parti, Martine Ouellet n’était entourée lundi matin que de deux députés (le couple formé de Marilène Gill et de Xavier Barsalou-Duval) et de deux membres du Bureau national.


Il y a deux semaines, dans les mêmes locaux du Bloc à Montréal, plusieurs membres du Bureau national accompagnaient Mme Ouellet lors du point de presse annonçant la tenue d’un référendum (qui ne devait initialement pas contenir de question sur son leadership). La vice-présidente, Kédina Fleury-Samson, le président Mario Beaulieu et Camille Goyette-Gingras, présidente du Forum jeunesse du Bloc, étaient notamment présents.


« On s’est parlé ce matin, Mario et moi, a dit la chef. Il ne souhaite pas commenter les différentes démarches parce que, comme président du parti, il souhaite pouvoir représenter l’ensemble des membres. »


Mme Ouellet a refusé de confirmer que M. Beaulieu lui a demandé de démissionner vendredi. « Les discussions du Bureau sont confidentielles », a-t-elle dit.


> La suite sur Le Devoir.



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