Le bilinguisme à la Cour suprême pour les nuls

Cour suprême: le bilinguisme des juges

Depuis que le débat est relancé sur le bilinguisme à la Cour suprême, on pourrait croire que l’idée d’avoir deux langues officielles au Canada est purement symbolique.
C’est ainsi que plusieurs de ceux qui voient la nomination d’un titulaire bilingue à Rideau Hall comme une nécessité s’insurgent du même souffle contre l’idée d’instaurer un régime linguistique qui permettrait au plus haut tribunal du pays de fonctionner en français comme en anglais.
Le fait est, néanmoins, qu’en refusant de faire de la capacité de fonctionner dans les deux langues officielles un critère de sélection des juges à la Cour suprême, on instaure, de facto, l’anglais comme langue principale d’une institution nettement plus centrale à la vie publique canadienne que le poste de gouverneur-général.
Ce n’est pas seulement moi qui le dit mais plutôt une ancienne juge qui a vécu l’expérience et qui le raconte dans un reportage de Radio-Canada dont voici un extrait :
(Les caractères gras sont de mon cru.)

La plupart des commentateurs qui s’oppose à l’idée de favoriser les candidatures bilingues pour la Cour suprême font valoir que ce critère éliminerait un pourcentage élevé de candidats au poste de juges.
Le fait est qu’avec ou sans exigence de bilinguisme, la vaste majorité des étudiants en droit actuels ne seront jamais considérés pour un poste au plus haut tribunal au pays. Et que plusieurs candidats de valeur seront écartés pour des raisons ponctuelles de géographie ou encore d’équilibre hommes/femmes. À compétences égales, une foule d’autres critères entrent déjà en ligne de compte dans le choix d’un juge à la Cour suprême.
D’autres encore font valoir qu’en fonction du critère de bilinguisme, l’ancien juge Bora Laskin, considéré comme un des grands juristes de l’histoire canadienne, aurait été exclu des rangs des postulants à la Cour suprême. Mais selon la même logique, s’ils se présentaient en politique aujourd’hui, Lester B. Pearson et John Diefenbaker n’auraient aucune chance de devenir premiers ministres pour cause d’unilinguisme.
Peut-être serait-il plus logique de conclure qu’à l’instar des leaders politiques canadiens de demain, le prochain Bora Laskin fait partie de la génération montante des diplômés bilingues.


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