Langue sale

Tribune libre

1. Rapide tour d’horizon
L. est Russe. Elle a habité une dizaine d’années en Espagne où elle a fait la connaissance d’un Portugais qui allait devenir son mari. À Madrid et à Barcelone où ils ont vécu, l’espagnol a été la langue parlée à la maison et au travail. À Montréal, si la langue parlée à la maison demeure l’espagnol, celle du travail est l’anglais. L. estime que c’est une chance pour son mari, qui est ingénieur chez Bombardier, d’occuper un emploi dans cette entreprise sans connaître le français. Bien que L. étudie le français, étant donné que la majorité des amis qu’ils fréquentent parlent anglais, l’anglais est aussi pour eux, la langue de l’amitié.
L. est Lituanienne. Il a habité près de dix ans an Allemagne où elle a appris l’allemand. Elle a par la suite vécu au Chili où elle s’est mise à l’espagnol. Le mari de L. est Chilien. Leurs trois enfants parlent espagnol. Ils viennent d’arriver à Montréal.
M. est Brésilienne. Il est resté dix ans au Japon où, afin de pouvoir travailler, avoir une vie sociale et amoureuse, elle a appris le japonais. Elle s’est installée au Québec il y a deux ans.
I. est née en Hongrie. Elle a vécu en Israël et à Londres. Elle a connu son mari, un Québécois, en Inde. Même si I. étudie le français et se débrouille bien, son mari s’adresse à elle en anglais.
2. Visite de quartier – Rosemont La Petite-Patrie
Depuis le décès de son directeur, le Copie Express de la rue Saint-Denis a embauché un employé originaire de Pondichéry et une Canadienne. Avec le nouveau directeur, d’origine vietnamienne, la langue de travail est devenue l’anglais.
Le dépanneur du coin, baptisé Le Pick-up, a été récemment acheté par des Canadiens. Ils ont installé des tables de pique-nique et ça pique-nique en anglais au Pick-up au son de la radio anglaise.
L’autre dépanneur est tenu par des Sri Lankais bilingues qui exploitent leur commerce en tamoul et en anglais.
Chez Cortina chaussures, les propriétaires passent indifféremment de l’anglais à l’italien. Ils ont, si nécessaire, recours au français pour vendre leurs derniers modèles.
Au supermarché Milano, les employés et les propriétaires s’interpellent en anglais ou en italien tout comme chez Motta. La radio déverse de l’anglais à cœur de jour.
À l’Agence de voyage Nolitours du boulevard Saint-Laurent, on vous accueille d’un enthousiaste «Hy, may I help you?».
Le plus récent magasin à s’établir sur la rue Mozart est le Red Deco, un bric-à-brac japono-thaïlando-chinois.
Chez le marchand d’épices Anatol, c’est le grec et l’anglais qui dominent.
Le plus récent salon de coiffure à ouvrir ses portes sur le boulevard Saint-Laurent a pour nom The Queen of the world.
Lorsque la gérante du magasin Rossy est dans les parages, les employées, principalement Sud-américaines et Sri lankaises, sortent leur anglais.
L’emballeur du supermarché Métro ne parle pas français. Le caissier lui parle dans un anglais approximatif pour éviter que l’emballeur progresse trop rapidement en français.
La blonde du gars d’à côté est Canadienne. L’été, ils prennent leurs repas dehors dans la cour et en anglais.
Les voisins d’en face sont des Italiens de deuxième et troisième génération. Ils parlent anglais.
Les Français ont vendu leur triplex à des Canadiens. Plein de joyeux bambins canadiens jouent dans le parc adjacent à leur maison.
Après avoir fait ses études secondaires au Collège français, la jeune Québécoise d’origine indienne de la rue voisine poursuit ses études à Vanier College.
Du jour au lendemain, la Chocolaterie Joane L’Heureux a changé de propriétaire. Ce sont des Canadiens qui ont acheté l’établissement.
Le fleuriste Michel du marché Jean-Talon met la radio en anglais pour attirer la clientèle.
Les parents de la petite voisine sont au Québec depuis plus de vingt ans ce qui ne les empêche pas de ne pas parler français. Ils préfèrent baragouiner l’anglais, ce qu’ils font très bien.
S. parle anglais à son frère de trois ans. Elle dit que c’est parce qu’il ne comprend pas le français.
Au bureau de poste compte un nouvel employé. C’est un Canadien. Depuis son arrivée, la radio est mise en permanence sur un poste anglais. Au Multimag, c’est pareil.
Les propriétaires du bar laitier Pile ou Glace, des Français de Montpellier, donnent des noms anglais à leurs glaces et sorbets. Un Grapefruit, c’est tellement plus rafraichissant.
Pour le marchand d’œufs, parler anglais au marché Jean-Talon lui permet de le pratiquer.
Pour travailler à la Caisse populaire Desjardins, il faut savoir l’italien, l’anglais et le français. Les employés communiquent entre eux en anglais à l’exemple des serveurs des restaurants. Les congés fériés sont annoncés dans «les deux langues».
3. Questions
Comment se fait-il que les étrangers apprennent l’espagnol en Espagne et au Chili, l’allemand en Allemagne et que, ici au Québec, alors le français est la langue officielle et celle de la majorité, des gens vivent sans en connaître un mot et sans s’énerver le poil des jambes? Le français, c’est comme une option sur un char. Ce n’est pas nécessaire. En fait, c’est même superflu.
Pourquoi est-ce perçu comme un crime, une atteinte à la dignité, de vouloir exiger des immigrants qu’ils apprennent le français? Pourquoi doit-on financer les institutions de langue anglaise que fréquentent non seulement les Anglais, mais les Québécois et les immigrants? Pourquoi les Québécois ne sont-ils pas plus fiers de leur langue? Pourquoi, lorsqu’un Québécois, qu’il soit joueur de hockey ou politicien, ne parle pas anglais, en fait-on tout un plat? Pourquoi le fait que la majorité des Canadiens ne parlent pas français ne surprend ni ne choque personne? Comment expliquer l’absence de réaction de la part des Québécois quand leur Premier ministre s’exprime en anglais dans un Forum français? Comment accepter l’idée que l’on chante en anglais au 400ième anniversaire de la fondation de la ville de Québec et lors de la Fête nationale des Québécois? Pourquoi les Québécois qui exigent qu’on leur parle français sont-ils considérés comme des individus racistes tandis que les personnes qui vivent au Québec sans parler français, elles, ne le sont pas? Comment les Lituaniens qui ne sont que 3,5 millions à parler lituanien dans le monde, ne rechignent pas à le faire? Connaissez-vous beaucoup de Polonais qui se flattent de parler russe?
Nous sommes responsables de nos actes. Pourquoi choisir de se faire hara-kiri?

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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


Chapitre 1
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Chapitre 2
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Chapitre 3
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13 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juillet 2009

    M. Yvan Parent qui m'écrit : «Si vous n’avez rien d’intelligent à dire, de grâce, taisez-vous IP ! »
    Un petit manque de politesse élémentaire ici. S'il y a quelque chose de faux dans ce que j'ai écrit, faudrait écrire ce que c'est à la place d'inutiles insultes à une personne qui a une opinion différente de la vôtre qu'il vous est difficile de supporter, il semble bien.
    Je sais bien que je fais partie de la minorité dans Vigile. Je crois au PQ et à ses chefs et leur fait confiance. Je crois qu'une vraie confédération d'États souverains seraient LA solution constitutionnelle possible...point.
    Faut pas juste placer la faute sur le fédéral. Nous devons prendre nos responsabilités comme d'aider le PQ à battre le PLQ que les Québécois ont élu M. Parent. Si vous voyez tous les torts du même bord, nos solutions ne vont pas venir de si tôt parce qu'il est beaucoup plus facile de se changer que de changer les autres.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juillet 2009

    M. Bousquet,
    Si vous ne comprenez pas le sens des messages qui sont véhiculés dans Vigile, si vous êtes incapable de sentir le sens profond des interventions, SVP, arrêtez de dire des inepties et de poser des questions qu'un enfant de cinq ans pourrait poser, pas un adulte, Vous n'êtes pas obligé de mettre des fausses notes à tous les textes qui sont publiés ici, dans Vigile. Si vous n'avez rien d'intelligent à dire, de grâce, taisez-vous
    IP!

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    11 juillet 2009

    Je crois que beaucoup de Québécois qui courbent l'échine, sur le plan linguistique (entre autres) ne le font pas parce qu'ils veulent bien se faire hara kiri, mais parce qu'ils ne sont pas vraiment conscients du processus qui est en train de se faire, au Québec, et particulièrement à Montréal. Les pauvres!
    De plus, j'observe un certain manque de courage, et d'amour propre, chez mes frères et soeurs québécois, qui ne font pas du tout l'effort d'exiger le respect qu'on leur doit... au nom de l'ouverture sur le monde, et dans un cadre de rectitude politique presque paralysante.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    11 juillet 2009

    Monsieur Steve,
    J'appuie cette attitude.
    Moi, j'ai commencé à voir un Colombien il y a quelques années pour l'aider à comprendre notre français dans les commerces, qu'il ne comprenait pas après son cours de français officiel...
    À la marche des indépendantistes non partisans, le 24 mai dernier, il s'enthousiasmait de nous accompagner. Il a invité un ami latino à déjeuner avant la marche. Après le dej, le même latino n'a plus le goût de l'accompagner dans "un groupe de Québécois qui n'aiment pas les étrangers"... Mon ami avait les arguments pour répliquer mais l'autre est parti.
    Mon ami Colombien milite toujours pour notre cause et à la Fête nationale, il s'est fait accompagner de Colombiens, avec qui j'étais allé manifester au Centre contre la présence à Montréal de leur prés Uribe, narcopoliticien dont Harper se fait complice pour un projet de libre échange...

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juillet 2009


    Des voisins de ma soeur viennent à peine d'arriver. Ils sont américains. Ils ont une petite fille de 6 ans. Ils vont l'envoyé à l'école française. Le 24 au matin je décide d'emmener ma soeur, ses enfants et ses voisins au défilé de la Fete Nationale. 80% de la discussion s'est passé en français. Ils ont adoré l'expérience, ils ont fait la connaissance de Felix Leclerc, de René Lévesque et les patriotes. La petite fille apprend le français aux contacts de mes neveux. Elle a demandé à sa maman de lui acheté un petit drapeau du Québec pour le faire flotter, comme les autres font flotter leur drapeau.
    En guise de reconnaissance pour cette belle journée d'acceuil ma soeur a reçu un gateau de leur part. Si nous n'avions pas été là et si nous laissions les anglophones s'occuper d'eux à notre place. Qu'arriverait-il ? Moi je préfère m'en occuper et occuper mon territoire. Il n'est pas question que ces gens, qui se trouvent chez nous, deviennent des amis de nos ennemis.
    M. est Sénégalais. Il est arrivé ici il y a 4 ans et il a décidé de faire venir sa famille. Il est fier de son français, il est fier de pouvoir s'intégrer facilement et déplore le manque de fierté des québécois. Il désire venir en aide aux nouveaux arrivants et leur apprendre le français. Sa femme et ses 4 enfants commencent à baragouiner le français. Bientot ils seront dans la cour d'école, ils discuteront avec d'autres enfants.
    Si nous désertons encore Montréal, si nous restons dans nos banlieues à regarder la télé et à se plaindre alors il est possible que des anglophones ou anglicisés les ''prennent en charges'' avec les conséquences que vous connaissez. Moi j'ai décidé de m'en charger. Leur intégration je vais y participer et je ne laisserai pas les autres le faire. Et vous, vous allez faire quoi ?
    Il y a 15 ans R. un libanais fraichement arrivés au Québec travaillait dans l'hotellerie. Un domaine ou la langue anglaise est prédominante et ou les employés sont anglophones ou anglicisés. Moi aussi j'y étais. Nous avons fait connaissance, nous avons travaillé ensemble, nous sommes devenus amis. Bref, j'étais le premier ''vrai'' ami et contact québécois.
    Il est resté au Québec, il s'est marié avec une libanaise, il a eu de belles filles qui sont aujourd'hui agées de 12 et 13 ans, elles sont québécoises, elles parlent québécois. Elles se souviennent de moi car lorsqu'elles étaient petites j'étais le seul qui parlait une autre langue que l'Arabe chez elles.
    R. et sa femme, qui ont été "reçu'' en anglais par le fédéral, ils s'identifiaient aux rouges mais après quelques temps en ma compagnie, les québécois sont devenus sympathiques, Gilles Duceppe leur préféré, ils ne votent plus rouges et ils sont sympathiques à la cause souverainiste. Bien sur ce n'est pas leur combat ultime mais ils ne discréditent pas cette idée, au contraire, ils ont meme mis à la porte une autre libanaise, représentante du parti libéral, parce qu'elle voulait leur faire croire qu'advenant l'indépendance les ethnies seraient malmenés. Lui et sa femme lui ont dit qu'ils connaissaient des indépendantistes et qu'ils n'étaient pas ce qu'elle prétend. Le lendemain, j'étais chez eux car ils tenaient à me raconter cet anecdote. 6 autres amis libanais étaient sur place.
    Si je n'étais jamais allé à leur rencontre, sur mon territoire, et que des anglophones ou libéraux s'en étaient occupés, que serait-il arrivé ? Ces gens sont venus chez moi alors je vais m'en occuper et ne pas les laisser dans les mains de nos ennemis.
    Est-ce suffisant? Bien sur que non. Par contre nous n'avons guère le choix d'agir ainsi, de court-circuiter la propagande fédérale et leur stratégie d'occuper notre territoire. Une bonne partie du travail est de notre ressort, d'etre présent et de ne pas laisser NOTRE territoire aux adversaires. OCCUPONs NOTRE territoire. Cessons de laisser toute l'espace à nos ennemis. Reprenons l'initiative. Sommes nous capable ? Moi je le suis et vous ?

  • Jacques Bergeron Répondre

    11 juillet 2009

    Pourquoi on apprend l'espagnol en Espagne et au Chili et l'allemand en Allemagne,alors qu'au Québec on apprend l'anglais.
    Tout simplement madame parce que «on n'apprend jamais la langue du colonisé ou de l'esclave. On append la langue du plus fort, même lorsqu'à un certain moment donné,nous fûmes les colonisés, et souvent les esclaves, des Anglo-saxons, comme les Irlandais, les Écossais, les Indiens et de nombreux autres peuples.Question? Est-ce que les Canadiens-français expatriés, volontairement comme «émigrés» du Québec et immigrés aux States ou en Canada anglais, épousent la langue de la minorité dans le pays qui les a accueillis?Voilà le dilemme que vivent les nouveaux Québécois. Ils ont vite compris que la langue de la puissance économique et politique était l'anglais. Ils ont donc choisi la langue de celui qui domine ces activités.

  • Michel Guay Répondre

    10 juillet 2009

    Sans l'indépendance du Québec comme pays francophone nous allons subir au Québec ce que les canadians nous ont fait subir dans 9 provinces. Charest et les fédéralistes travaillent forts pour angliciser le Québec nos enfants et toutes nos institutions et spécialement nos fêtes
    Seule l'indépendance pourra refranciser le Québec et faire respecter notre langue internationale .

  • Archives de Vigile Répondre

    10 juillet 2009

    Mon cher "O",
    Rassurez-vous, je suis bien d'accord avec tout ce que vous avancez, y compris l'inversion de ma "méthode". Le seul problème pour moi est d'ordre stratégique: si on attend que Pauline (ou n'importe qui, du reste) fasse l'indépendance avant d'entreprendre quoi que ce soit d'autre, on risque d'attendre fort longtemps... et les carottes seront cuites car les adversaires du français n'attendront pas que l'on se décide!

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    9 juillet 2009

    Monsieur J.C. Morin,
    Tout ça est bien vrai... sauf que...
    ...inversement, si le Québec devenait indépendant demain...
    la fierté du français pourrait bien revenir: c'est la honte qui nous fait parler le malamuth...
    Les descendants de Nouvelle-France ne se sont jamais remis des atrocités britanniques entourant le châtiement de 1759 !
    Humiliés, gardés dans l'ignorance et la pauvreté que même la révolution tranquille n'a jamais rachetées. Leurrés par des médias aux mains ennemies, ils financent leur propre arriération par des impôts qu'on leur dit d'équité entre les deux peuples multiculturels et accueillants. Minorisés par la politique canadienne et accusés de manque d'hospitalité envers le monde, ils souffrent en permanence de la lèpre de l'assimilation. Si Papineau a prévenu les Patriotes qu'ils n'étaient pas de taille et s'est retiré aux É.U. et en France, nous avons compris aux conséquences de l'échafaud qu'il est plus prudent de dire Yess Sir! Pas de chef de file depuis ce temps n'a émergé pour servir d'exemple de fierté imposant notre présence, respectable et honorable. Que des arrangements de dupes, des conférences fédérales provinciales de dupes, de la politesse, de la courtoisie envers l'ennemi dans les grands cocktails entre les prises de bec filmées à l'Assemblée nationale. Des beaux risques, de la négociation, de la souveraineté-association, de la quête de péréquation, de la gouvernance provincialeà la petite semaine, de l'alternance parlementaire, de l'exonération de taxes aux multinationales.
    Niveau de vie à peine supérieur aux pays latins, aussi châtiés par l'Empire britannique, esclavage physique en moins.
    Que survienne le mouvement d'unification des éduqués à la politique, le renversement de l'occupant, le français obligatoire pour gagner sa vie et nous cesserons de parler le malamuth.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juillet 2009

    J'ai enseigné le français dans des entreprises à Montréal, des "on-site courses" payés par l'employeur. Ce n'était pas rare d'entendre des étudiants demander à ce que les professeurs soient des Français, pas des Québécois.
    Ça vous fait mal au coeur?

  • Jean-Charles Morin Répondre

    9 juillet 2009

    Je suis tout à fait d'accord avec vous et le fait de sentir notre langue en perdition à Montréal me rend bien triste. Vous allez peut-être me trouver effronté mais je pense en mon for intérieur que les non-francophones se tourneraient davantage vers le français s'ils percevaient une certaine fierté de le parler chez les francophones "de souche" qui, à mon avis, sont trop nombreux à préférer baragouiner le malamuth (comme disait Momo dans "la Petite Vie") en mâchant leurs mots tout en s'excusant de ne pas mieux parler l'anglais.
    J'ai remarqué en effet chez beaucoup d'entre nous qu'autant ils massacrent le français dans la plus grande indifférence, autant ils s'efforcent de parler un anglais correct quand l'occasion se présente. Et force est de constater qu'elle se présente de plus en plus souvent par les temps qui courent...
    La solution? On pourrait commencer à valoriser davantage l'enseignement du français à l'école, du primaire à l'université, même si pour ce faire on doit laisser tomber quelques "compétences transversales" et autres inepties bureaucratiques du même acabit. Continuer en mettant l'accent sur la formation des enseignants, la qualité de leur langue et la valorisation de leur rôle dans la société. Bref, enrichir notre personnalité culturelle en valorisant ce que nous sommes: il y en a beaucoup trop parmi nous qui semblent se délecter à se dénigrer eux-mêmes.
    Ensuite on verra... une petite souveraineté avec ça?

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juillet 2009

    Ça, c'est du concret et non de la théorie...et ça me rentre dans le corps ! Je vis éloignée de Montréal et je n'y ai pas mis les pieds depuis 5 ans ! Je tomberais sur le dos, à n'en pas douter !
    Le Montréal français se rétrécit comme une flaque d'eau au soleil.
    Dans notre Histoire doit-on prendre les paroles de Pierre Lemoyne d'Iberville comme une prophétie ? Lui qui voulait d'une Amérique du Nord française lorsque le centre des États-Unis se nommait La Grande Louisiane française et s'étendait du Canada jusqu'au Golfe du Mexique et des Rocheuse aux Alleghanys ? D'Iberville incitait fortement La France à peupler cet immense territoire : "[...] Si la France ne se saisit pas de cette partie de l'Amérique...[...] la colonie anglaise qui devient très considérable s'augmentera de manière que, dans moins de cent années, elle sera assez forte pour se saisir de toute l'Amérique et en chasser toutes les autres nations." (An 1699 sous Louis X1V)
    N'y a t-il pas à faire ici une belle comparaison ? Ne sommes-nous pas en danger de perdre notre langue, notre culture, nos droits, nos lois, nos acquis ? Qui peut sauver notre langue, notre culture, nos droits, nos biens, nos acquis ? Où sont les gardiens de la loi 101 ? Où sont nos guerriers intrépides ? Où sont les Chefs politiques ? La loi 101 ne doit-elle pas être "la suprême loi" ? Où sommes-nous ?
    J'ai peine à croire que tous ces immigrés agissent par inconscience...ils prennent exemple d'abord sur ceux qui trahissent leur propre langue et ensuite, ils comprennent bien que le fouet de la loi n'est qu'une ridicule cordelette, eux qui ont subi, bien souvent, le despotisme d'un pays totalitaire. Et ils sont forts de l'appui du Canada et du gouvernement.
    Je ne peux pas croire que nous pataugeons à ce point dans la guimauve !
    Au secours ! À l'aide ! On nous chasse de notre propre pays !

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juillet 2009

    Vous posez beaucoup de questions ici ? Vous n'apportez pas de réponses ? Les dernières sont :

    Comment les Lituaniens qui ne sont que 3,5 millions à parler lituanien dans le monde, ne rechignent pas à le faire ?
    Peut-être que les Lituaniens aiment ça parler le lituaniens dans le monde mais il ils ne doivent pas être compris souvent s’ils se limitent à ça. Est-ce que vous en connaissez beaucoup de non-lituaniens qui parlent cette langue là ? Ça vous tente de l’apprendre ?
    Vous ajoutez : « Connaissez-vous beaucoup de Polonais qui se flattent de parler russe ? »
    Non mais, ceux qui le parlent doivent être drôlement avantagés en Pologne et s’ils font des affaires en Russie.
    Vous terminez par : «Nous sommes responsables de nos actes. Pourquoi choisir de se faire hara-kiri ? »
    On ne se fait pas tellement, sur la langue française hara-kiri à Mont-Joli ou à Rimouski. Faudrait que notre gouvernement très provincial Libéral légifère pour rendre le français pl;us nécessaire à Montréal, à Brossard et à Laval mais, en même temps, on devrait mieux aimer notre langue, la mieux parler et la faire adopter des « autres » comme une façon supplémentaire de se cultiver. Pour qu’ils puissent dire : « Yes, je parle le français, ma chère» L’amour, toujours l’amour, mes prochaines vacances seront au Québec et peut-être, en France. Who knows ?