Ainsi, comme le rapportait Le Devoir hier, les premiers effets de la loi 21 se font déjà sentir dans les écoles.
Une enseignante montréalaise qui porte le hijab s’est fait avertir de retirer son voile « avant le 10 septembre » et deux enseignantes voilées se sont fait refuser des contrats à cause de leur refus d’enlever leur signe religieux.
« Au moment où la pénurie d’enseignants prend de l’ampleur », comme Le Devoir s’est fait un plaisir de le rappeler, histoire d’enfoncer la lame encore plus profondément dans le cœur de cette loi que la gauche qui s’autoproclame « inclusive » adore détester.
JOUER SUR L’ÉMOTION
Bref, la guerre de l’image est commencée.
D’un côté, des enseignantes voilées qui ne peuvent enseigner à cause de la méchante loi 21 – « au moment où la pénurie d’enseignants prend de l’ampleur... »
(Musique dramatique pour souligner le caractère épouvantable de la loi 21, qui fait payer aux pauvres enfants du Québec le coût de l’entêtement d’un gouvernement honteusement « exclusif ».)
Et de l’autre, un gouvernement élu démocratiquement qui veut faire respecter une loi appuyée par une forte majorité de Québécois.
Qui remportera la palme de l’émotion ?
Les enseignantes, bien sûr !
Elles veulent enseigner ! Elles veulent participer à instruire nos enfants !
« Au moment où la pénurie d’enseignants prend de l’ampleur ! » comme l’a écrit Le Devoir, un quotidien qui a déjà eu pour mission de défendre les intérêts des Québécois, mais qui est maintenant le Prions en église de Québec solidaire.
Je vois déjà les producteurs de la CBC et de Radio-Canada patrouiller dans les écoles du Québec à la recherche d’une enseignante victime du racisme légendaire des nationalistes québécois, et prête à verser quelques larmes devant les caméras.
Comment pouvez-vous lutter contre ça ?
Expliquer les tenants et les aboutissants de la loi 21 prend du temps. Il faut remonter à la Révolution tranquille, rappeler le long combat des Québécois pour la sécularisation, expliquer que la religion que nous avons sortie par la porte d’en avant est en train d’effectuer un retour par la porte d’en arrière.
Alors qu’une larme tombant sur une joue prend une seconde.
Même pas besoin de mots.
BANAL, LE VOILE ?
J’aimerais seulement rappeler un petit détail.
L’enseignante sikhe qui a « fui » le Québec pour ne pas avoir à enlever son turban n’était pas une « citoyenne ordinaire » comme l’avait présentée Radio-Canada dans la première mouture (ultra biaisée) de son reportage, mais une militante anti-laïcité.
C’est bien beau, les élans émotifs, mais il ne faut pas non plus être naïf.
Certains groupes ont tout intérêt à mousser leur statut de victimes.
La loi 21 n’est pas responsable de la pénurie d’enseignants au Québec.
Et le voile n’est pas considéré par la plupart des Québécois comme un banal bout de tissu.
Je vous rappelle qu’au moment où vous lisez ces lignes, une jeune Québécoise de 16 ans vit sous protection de la DPJ parce que les membres de sa famille sont furieux qu’elle ait refusé de se marier avec un homme qui l’obligeait à porter le hijab.
À chacun ses héroïnes.
Moi, mon admiration va vers cette courageuse adolescente.