Longues précisions pour Luc Archambault

La trame des événements

commentaires consécutifs à son texte "La cause du peuple"

Tribune libre

M. Archambault,
Je reviens encore vous parler parce que vous insistez avec calme. Il n’y a rien à faire, vous ne m’entendrez pas encore, mais je n’aime pas les intentions malveillantes que vous me prêtez, alors me revoici. Je ne relèverai pas inutilement la condescendance de certains passages de vos 2 derniers commentaires, je n’éprouve pas de plaisir à m’obstiner avec vous.
Je ne cherche pas à tuer votre discours, à vous évacuer des délibérations. J’ai écrit mon premier commentaire pour vous demander la même chose, de ne pas faire cela aux défaitistes et aux déprimés que vous voyez. Peut-être votre enthousiasme transforme-t-il certains lucides en déprimés à vos yeux. Peut-être aussi que les sensibilités déprimées comme la mienne prennent leurs épanchements qui soulagent pour de la lucidité. Peut-être faut-il se décoller de la vitre, se donner un peu de perspective. A votre réaction et à celle de bien d’autres, manifestement, je m’exprime mal. Même si je m’en défends, pour bien des gens, je ne fais que chiâler et me plaindre. Et je mépriserais mes concitoyens aussi. Je suis donc pas mal désagréable, j’agirais contre notre peuple.
Il faut donc toujours tout expliquer, mieux dire. Je me retrouve encore dans les nuances et les subtilités. Je ne veux pas tuer notre peuple, je veux qu’il vive. Si une portion significative des gens interprètent cela de mon discours, il vaut mieux que je me taise. Il ne faudrait pas précipiter la catastrophe appréhendée. Je n’ai pas besoin de gagner, M. Archambault, je ne suis pas important.
Pour les paragraphes qui suivent, vous avez sollicité mes arguments en dénonçant mon intention d’avoir raison. Vous dites que vous allez gagner. Pourtant, et ça vous allez bien l’admettre, on ne discute pas pour ça, pour gagner. On discute pour s’enrichir, pour comprendre, pour aider l’abnégation, favoriser l’interprétation des différentes perspectives. Pour essayer de voir ce que l’autre veut dire, se mettre à sa place et tenter d’observer ce qu’il observe. Si, honnêtement, on ne change jamais jamais d’avis, c’est triste peut-être, c’est en tout cas étonnant. Il me semble à moi que je peaufine continuellement ma lecture du monde au gré des conversations, mais je sais que je ne suis pas à l’abri mieux que les autres des dérives de l’égo par exemple, de l’aveuglement, de l’inconscience. J’ai toujours cela en tête, c’est pour ça que je suis ici sur Vigile.
Vous dites « 400e canadianisé qui a provoqué le sursaut de dignité et de combativité des artistes, qui ont battu les Conservateurs, ce qui a ensuite forcé Jean Charest à ne trouver qu’une faible majorité, très fragile. » Le sursaut de dignité, on en reparlera dans quelques mois et dans quelques années. Quel a été l’effet chez les gens ordinaires (quel expression laide) ? Sera-ce un sentiment durable ? J’en doute fortement, le passé nous montre le contraire. Et la réélection de Charest après toutes ces années de gaffes et de sabotage, c’est clairement pathétique.
Vous dites «Le citoyen Sarkozy a dû se rétracter et a été obligé de répondre à la protestation du PQ et du Bloc. Ce n’est pas rien, Pauline Marois et Gilles Duceppe échangent de plain-pied avec le chef d’un État étranger, tout chefs de l’opposition qu’ils soient ! N’est-ce pas un statut de chef d’État ?! » Monsieur, Mme Marois n’a pas su dire ce qu’il fallait au moment où il le fallait. Bien sûr tout un chacun pourrait définir lui-même « ce qu’il fallait » et je ne lui en tiens pas rigueur. Je n’aime pas l’empressement qu’ils ont eu, elle et Gilles Duceppe, à interpréter la réponse de Sarkosy, à le déclarer notre ami à nouveau. Mais bon, c’est assez secondaire tout ça, c’est ponctuel. Ce qui l’est moins, c’est la mainmise de Power Corporation sur une partie de l’esthblishment français, et dans d’autres pays assurément. C’est substanciel, significatif quand on tente d’examiner l’état des lieux.
Vous dites finalement « Et pour finir, la CCBN a été forcée par un tollé général de retraiter... alors que jusqu’à la toute fin, elle a cru pouvoir ne pas avoir à le faire. Ce n’est pas rien... me semble... ». En ce qui me concerne, c’est le poids de la population qui a permis cette victoire, mais je n’aime pas décrire cela de cette façon. Nous n’avons rien gagné, nous avons juste répliqué à une insulte. Le travail à faire est d’un tout autre ordre. Quand même, nous sommes chanceux de pouvoir compter sur tout ceux qui donnent de leur temps, qui s’impliquent activement et qui nous représentent lorsqu’il le faut, jusqu’au risque d’emprisonnement. Je leur dis merci.
Tout ça est beau mais ça n’autorise pas à s’imaginer que les choses bougent dans le sens de notre émancipation. Au contraire, ces luttes sont des schèmes connus, ces échaufourrées dans la trame des décennies ne sont que des distractions qui entretiennent le cycle des événements. Il faut mesurer l’ampleur du travail à faire. Ça n’empêche pas que dans le quotidien, les batailles comme la dernière sont absolument nécessaires.
Pour construire le pays, vous misez sur des outils comme la combativité, la persévérance. Ce sont des outils essentiels, nous sommes d’accord, mais il manque quand même un matériau de base, sans lequel on donne des coups d’épée dans l’eau. Pour le plus grand nombre de gens, il faut vouloir le pays, le désirer, comprendre sa nécessité. Il faut un minimum d’appréhension politique des événements, une aptitude qu’on amenuise méthodiquement dans les médias, à tous les jours, au Québec. Et cela empêche « la volonté forte qui s’incarne dans la confiance en ses moyens », selon vos paroles. Vous sautez une étape. Si dire cela emmerde la majorité des lecteurs de Vigile, je me tairai, j’irai chiâler ailleurs. Svp, ne me dites pas qu’on a besoin de moi pour combattre l’ennemi et qu’ensemble, en forçant fort, on y arrivera. Svp.
Il faudrait bien travailler concrètement à contrer cela, l’abrutissement collectif, l’anglicisation de nos rapports avec le monde, et de nos représentations intimes de la vie. Elle est là la catastrophe. Je ne condamne pas les actions militantes, je dis qu’elles sont insuffisantes. Si nos représentants ne font rien nous ne pouvons rien, dans le temps, sauf résister frénétiquement, au jour le jour. Nous ne faisons que survivre en attendant que ça aille mieux. Vous, vous nous demandez à tous les jours de ne pas se poser de question et de suivre le PQ. Jean-François Lisée, Jean-Pierre Charbonneau, Josée Legault, Michel David, Joseph Facal, et bien d’autres gens autorisés critiquent quelque fois le PQ mais ils s’y prennent plus en douceur, ça passe mieux. Or il semble qu’ils ne sont pas plus entendus que moi.
Les derniers événements seront vite oubliés ; je serais curieux de connaître le sentiment majoritaire quant à ce qui s’est passé pour le 400e à Québec. Moi je crois que la majorité se fiche des causes et des conséquences politiques, la majorité n’est pas préoccupée par cela, aussi étonnant que ça puisse paraître. Un ami souverainiste de Québec m’assure que ça a été une réussite, belles fêtes, beaux spectacles, etc, il est charmé. Il ne tolère pas qu’on insinue que ça a été une usurpation du fédéral. Il s’en tient au succès populaire des événements.
***
Je ne cherche pas à encourager la désespérance, au contraire, je ne demande pas aux gens d’être déprimés de la réalité, comment se fait-il que je doive le préciser? Je demande plus de retenue dans le triomphalisme car il n’a pas lieu d’être selon moi. Mon discours ne se veut pas « un moteur qui saurait provoquer un sursaut de combativité », comme vous dites. Je travaille à ce que les discussions portent sur ce qu’il y a en amont. Je demande de produire tous ensemble un diagnostic de l’état des lieux et un plan d’action, éventuellement, mais d’abord un diagnostic. Évidemment, on ne peut pas tous avoir la même lecture des événements. Votre joie victorieuse m’énerve, ça leurre les militants. Sans vouloir vous vexer, vous m’apparaissez d’une grande naïveté.
A propos de Mme Moreno, je la connais par ses écrits sur Vigile, évidemment, mais seulement ça. Même chose pour le P.I., c’est ce que je voulais dire. J’ai été surpris lorsque Mme Moreno a déclaré un jour qu’elle s’en allait, décrétant la fin de nos espoirs, la fin de la possibilité du pays. J’ai pensé que c’était un cri du cœur, une façon d’essayer de réveiller les gens. Et elle revient comme si de rien n’était. C’est un comportement pour le moins particulier.
Au sujet de M. Parizeau, étant donné ce qu’il est, pensez-vous qu’il dirait, par exemple, que Mme Marois se trompe dans ceci ou cela ? Il fait attention, il ne va pas faire des dommages dans notre camp, il s’est déjà commis avec Bouchard et Landry, et il a appris. Je suis bien content qu’il appuie le PQ, moi-aussi je l’appuie publiquement, je vote pour lui. Mais entre nous sur Vigile, on devrait être capable de se dire et d’entendre la vérité. Il est inutile de se faire des accroires ici, inutile de s’auto-applaudir quand la maison est en feu. Moi, j’ai peur que dans à peine 30 ans par exemple, il n’y ait plus de trace de notre peuple dans nos institutions, dans nos valeurs, dans notre façon de vivre et de penser. L’anglosphère nous avale comme elle avale bien d’autres peuples.
Bon, ça ne va pas si mal, OK. On sait qu’on en a pour 4 ans de gouvernement libéral plus possiblement 8 ans de gouvernement péquiste (qui promet de ne rien bousculer, juste attendre les conjonctures favorables), plus un autre 4 ans d’un nouveau gouvernement. En s’en tenant à son inertie actuelle, qui perdure depuis des années, le PQ pose les bases de notre vie pour les 15 prochaines années en garantissant aux gens (pour qu’ils l’élisent) que la souveraineté n’est pas à l’ordre du jour. Nos mécanismes démocratiques induisent cela. Notre seul espoir, ce qui nous tient lieu de stratégie, c’est de résister en attendant que l’ennemi fasse des erreurs ou finisse par se lasser. Nous parlons donc de quelques décennies. Seuls les accidents, les guerres ou les catastrophes naturelles peut-être peuvent nous permettre d’espérer qu’il se passe quelque chose qui inciterait les québécois à voter en masse pour leur pays. Pour moi M. Archambault, cette posture militante est ridicule.
Si moi je semble dénigrer de tout bord tout côté, vous, vous semblez vous satisfaire de rien. Les gens se tannent des chicanes politiques, plusieurs ont décidé que ce n’est plus important. A la limite, les lunettes roses sont peut-être autant néfastes pour notre santé que le fédéralisme. Quand je vous lis je crois toujours comprendre que vous vivez fièrement, en toute souveraineté d’esprit et de corps. Et vous souhaitez que tous et chacun vive ainsi. Allez voir les gens chez eux, tenez-leur ce discours et ils vous accueilleront, en général, comme un témoin de Jéhova. J’exagère à peine.
***
Vous demandez une liste de nos défaites pour comparer avec nos victoires et faire le compte !? Vous êtes stupéfiant. Ecoutez, je vais donner quelques éléments, j’ai hâte de voir ce que vous en ferez.
- la Constitution imposée depuis plus de 25 ans, dont il n’est pas question d’en négocier notre adhésion. Cette Constitution régit notre vie et tous nos représentants s’y soumettent inconditionnellement;
- les multiples triturations de la loi 101 et tous leurs effets ravageurs;
- l’appareil judiciaire québécois inféodé au Canada fédéral, et notre soumission inconditionnelle aux dictats de la Cour Suprême;
- la convergence de l’économie, des centres de décisions et des commentateurs autorisés ailleurs que dans des intérêts souverainistes;
- notre position internationale (l’Afghanistan, Israël, etc.);
- la 1ère défaite référendaire;
- la loi de la clarté (il n’est plus possible, juridiquement, de demander autre chose que la séparation pure et simple, sinon, c’est une question trop compliquée, donc irrecevable);
- l’appui des pays occidentaux au Canada fédéral et son corollaire, la désapprobation de nos vélléités sécessionistes (parce que nous ne sommes pas maltraités physiquement);
- la loi sur les jeunes contrevenants, et toutes les autres qui nous sont imposées illégitimement;
- 2 CHU au lieu d’un seul, pour faire perdurer le clivage anglo / franco;
- l’amenuisement de nos sièges à la Chambre des communes;
- la fiscalité canadian qui évolue en se fichant de notre avis, de nos besoins spécifiques;
- la canalisation de l’argent public et son utilisation pour nous acheter groupes par groupes;
- l’entretien aux petits soins de notre minorité anglophone, de notre part et de celle du Canada, pendant qu’on achève l’assimilation dans le ROC et qu’on attise la haine des francophones hors Québec et des amérindiens à notre égard;
- Le Conseil de la fédération, qui formalise la « province comme les autres » que nous sommes;
- etc.
Vous prêchez que nous devons accumuler des victoires. Mais tout le monde est d’accord, on commence par quoi ? Vous avez l’impression que nous agissons et vous ne faites que répéter ce qu’on nous dit depuis toujours à nous les souverainistes, c’en est pathétique.
Le PQ, à force de refuser toutes les occasions qu’il a de se tenir debout, accrédite la mentalité de bénéficiaire de l’État, au lieu de montrer l’exemple du citoyen responsable. Avec son refus d’élaborer les plans, de mettre en place les fondations du pays, le PQ a l’air d’un vendeur qui cherche à en passer une vite aux québécois. Le comportement de ce parti est très clairement électoraliste, d’abord et avant tout. Ça, les gens s’en rendent bien compte, « ça ça leur parle ». On vote au Québec pour des partis qui ne remettent pas en cause la province justement. On convoite les postes gouvernementaux pour gérer autrement la province, dans le système tel qu’il est. Le PQ, objectivement, encourage la population à croire qu’on ne peut pas faire sans le Canada. Comprenez-vous cela ? C’est plus fort comme message que tout événement ponctuel. Je crois réellement que l’attitude du PQ inculque aux gens non politisés, bien involontairement, que la souveraineté n’est pas souhaitable ni nécessaire.
***
Vous demandez ce qui est pire que la Conquête ? Mais notre mort bien sûr. La disparition lente et continue que nous vivons depuis plusieurs années, ce labourage de nos cerveaux endormis, notre abdication objective. Je sais que vous n’êtes pas d’accord alors n’insistons pas trop. Nous ne serons pas morts demain matin bien sûr, notre histoire montre notre résistance. Mais la réalité que je vois, et je parle de l’époque (et non juste de ce qui se passe ce mois-ci), c’est l’amenuisement constant et quotidien de ce que nous sommes. Je ne le veux pas, je combats ça. Vous, vous niez. Je ne vous demande pas de cesser votre action enthousiaste, elle est bien plus rassembleuse que mes discours défaitistes, mais ça ne nous fait pas avancer d’un pas. Je vous demande de comprendre les discours divergents de cette espèce de militantisme automatique.

Je n’aime pas que vous me prêtiez l’intention «d’avoir raison en tablant sur le fait que le Canada aura forcément raison de nous. » Ça m’insulte. Selon vous, je vante les victoires de nos ennemis, j’ai une politique de dénigrement. Comment faudra-t-il vous le dire pour que vous m’entendiez enfin ? Vous êtes le gamin qui crie des noms au roi et qui s’en réjouit avec ses amis. Est-ce que je dis ceci pour que le roi gagne ? C’est ridicule à la fin. Vous déformez mon propos, pourquoi faites-vous ça ? Si c’est ce que vous entendez en me lisant, eh bien, ce n’est pas ça que je dis, croyez-moi, et relisez-moi mieux. Moi je tenterai d’écrire mieux en tout cas.
Vous dites « Ce qui n’empêche pas d’être lucide, de constater que nous sommes aux prises à de grandes difficultés. Nous pouvons les affronter parce que nous avons tout ce qu’il faut pour le faire. » Ben c’est ça, pourquoi ne faisons-nous rien depuis 30 ans, comment se fait-il que nous n’ayons rien construit de permanent, de durable, quelque chose qui puisse matérialiser notre nation ? Je dis la même chose que vous, je veux que ça bouge, sauf que je n’ai pas la tête heureuse, je vois bien que ça ne bouge pas. Il faut faire autrement, il faut que le PQ fasse autrement.
M. Archambault, nous avons déjà échangé vous et moi auparavant, et j’ai toujours apprécié votre ouverture d’esprit, votre acceptation de mes critiques. Vous avez mon respect, c’est aussi pour ça que je vous ai consacrées quelques heures aujourd’hui.


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    22 février 2009

    En fait, de nos jours, il nous faudrait une rock star pour y arriver, et je ne crois pas que Pauline Marois puisse remplir ce rôle.
    On peut parler d'avenir et d'espoir, de présent et de politique, de durée et de lucidité.
    André Vincent

  • Archives de Vigile Répondre

    22 février 2009

    Un mot seulement avant que je trouve le temps de vous lire mieux qu'en survol. Merci de prendre le temps de me lire et de me répondre.
    Vous minimisez nos « victoires » et maximiser l'impact de nos défaites. Sans minimiser l'impact de nos défaites, on peut tabler sur nos victoires au lieu des les sous-estimer. La sévérité à géométrie variable ne me semble pas être ce qu'il nous faut pour nous mobiliser.
    Quant à ce pessimisme que je questionne, quant à ce manque d'unité que je déplore, quant au dénigrement qui conduit à la démission ou à la division, j'estime qu'il suffirait de peu pour transformer tout ça en cohésion et congruence. On peut critiquer nos chefs, critiquer nos comportements, faire état de ce qui nous contraint et confronte, mais dans l'appui et l'unité. Celle par exemple à laquelle on fait face.
    Ce qui se passe aujourd'hui en est un bel exemple. À l'image de ce qui s'est passé le 13 septembre 1759. Voilà une armée qui fonce en force bien rangées sur des forces divisées avant, pendant et après la bataille. Pas étonnant que l'on subisse des défaites. Ce qui du reste n'est pas si dramatique outre l'horreur bien sûr de la guerre et des batailles. Car, ce peuple trouve toujours le moyen contre toute attente, de survivre et rebondir. Ainsi, nous sommes toujours là pour en parler, en français, si possible sans fautes... Ce à quoi nous ne parvenons pas... Nous sommes toujours divisés... Ainsi, nous ne pourrons vaincre. Un peuple uni, jamais ne sera vaincu. Un peuple désuni, le sera toujours. Ce qui ne l'empêche pas de survivre, mais l'empêche de vivre...
    Nous avons toutes et tous une responsabilité à l'égard de cette situation qui s'impose d'autorité à ce peuple dont nous prenons fait et cause. La première consiste à trouver le moyen de faire l'union de nos forces dans la diversité de ce que nous sommes. Nous pouvons le faire, et cela ne passe pas par jeter à la poubelle sous tout prétexte ce que nous avons mis des années à construire. Tout cela n'est pas qu'un paquet jetable. Et, s'accuser mutuellement d'être la cause de nos malheurs ne règle rien.
    Tout ce qu'on peut faire c'est constater les dégâts provoqués par nos assaillants. Et ils sont considérables... sauf que, en ce qui concerne notre division, c'est à nous qu'il incombe de trouver les moyens de ne pas abonder dans ce que souhaitent les canadianisateurs. Si la seule solution des uns et de supplanter, d'ignorer, d'évacuer les autres, on n'y parviendra pas.
    Cela commence par le respect, l'appui, et la solidarité critique si je puis dire. J'ai bon espoir que nous pourrons trouver le moyen de faire cette unité essentielle.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 février 2009

    M. Bouchard
    Suite au texte intitulé "La cause du peuple", je me suis permis quelques commentaires envers ces prétendus radicaux qui sont avant tout des défaitistes. J'ai cru que vous étiez du nombre. Le texte que vous venez d'écrire a sérieusement mis à mal cette certitude.Vous avez nuancé vos propos et vous avez apporté les précisions nécessaires. Vous venez de le faire si bien que je suis maintenant totalement en accord avec vous. Votre point de vue - que je ne juge plus provocateur ou démobilisateur - est essentiel au débat actuel. Surtout au moment où le vaisseau amiral (PQ) veut d'éteindre l'un des plus ardents brûlots du mouvement (RRQ/Le Québécois).
    Au plaisir