En matière d’immigration, le Canada a historiquement trouvé un équilibre entre l’angélisme et les contraintes de la réalité. Le Canada, pays de droit, navigue donc dans des eaux non tumultueuses dans le traitement qu’il accorde à tous ceux sur la terre qui rêvent du Canada, comme d’autres de décrocher la lune.
Les bouleversements planétaires actuels, en particulier au Moyen-Orient et en Afrique, entraînent des exodes vers l’Europe avec les conséquences que l’on sait. Il devient impossible de départager les vrais des faux réfugiés, les immigrants légaux des illégaux et les migrants économiques. L’Allemagne, qui a accueilli plus d’un million de personnes en majorité venues de pays musulmans où sévissent les djihadistes, adopte maintenant une politique d’expulsion de ses faux réfugiés. Angela Merkel a promis de renvoyer chez elles au moins cent mille personnes.
L’Amérique du Nord n’est pas l’Europe. L’accès y est limité en partie par les océans. Mais 11 millions d’illégaux venus en partie de l’Amérique du Sud et du Mexique sont désormais susceptibles d’être expulsés à cause de la politique de Donald Trump. Les criminels, nombreux, sont visés les premiers, mais pas exclusivement. Pour rappel, des millions de personnes ont été expulsées pendant les deux mandats de Barack Obama et sans que cela suscite la volée de critiques qu’essuie Trump.
Frontière poreuse
Mais voilà que le Canada devient le dernier recours des immigrants illégaux ou des faux réfugiés encore sur le territoire américain, car ils craignent d’être expulsés à tout moment. Notre frontière est poreuse. Celle du Québec est particulièrement exposée.
Le premier ministre, de tendance angélique, se doit de protéger la sécurité frontalière. L’afflux d’immigrants illégaux arrivant au Canada en dehors des postes de contrôle est inacceptable. Il le sait.
Immigrer n’est pas un droit, c’est un privilège. Quiconque entre illégalement chez nous n’est pas un candidat idéal. C’est l’équivalent d’une entrée par effraction de domicile. Des milliers de demandeurs d’asile déjà acceptés par le Canada attendent dans des pays en guerre ou dans des camps de venir s’installer chez nous. Parce qu’ils respectent nos lois, faut-il les pénaliser en donnant préséance à ceux qui, profitant d’un système de passeurs, parviennent à pénétrer illégalement notre territoire?
Natalité faible
Ce n’est pas être sans cœur et inhumain que de croire à la primauté des lois dans un pays de liberté comme le nôtre. D’autant que notre avenir collectif passe par l’apport d’étrangers. Car les Occidentaux ont une natalité faible comparée à celle des pays en voie de développement ou de l’Asie en général.
Rappelons-nous la déclaration d’un ancien premier ministre français il y a déjà 30 ans, alors que le même débat sur l’immigration divisait son pays: «La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde», avait dit Michel Rocard, un socialiste aussi brillant qu’humain.
Le NPD souhaiterait ouvrir davantage les frontières du pays. Ses porte-parole sont des angéliques professionnels. Les réalistes qui gouvernent avec prudence en respectant la loi manquent d’humanité à leurs yeux. Cette vision dichotomique oscille entre puérilité et irresponsabilité.
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