CONGRÈS-JEUNES DU PLQ

La souveraineté entraînerait des souffrances, dit Couillard

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Le retour du Bonhomme Sept-Heures

Le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, plongera le Québec dans de « longues années de souffrance » s’il parvient à faire du Québec un pays, a prédit le premier ministre Philippe Couillard dimanche.

M. Couillard s’est engagé à dorénavant rendre coup pour coup au chef du mouvement indépendantiste, Pierre Karl Péladeau. Le chef du Parti libéral du Québec (PLQ) a exposé devant les membres de la commission-jeunesse du PLQ, réunis à Shawinigan, les risques d’appuyer le projet de pays du Parti québécois. « Il n’y a que de longues années de souffrance et de difficultés économiques et financières et de diminution du niveau de vie. Ça, comment peuvent-ils le dire ? Alors, on le dira à leur place », a-t-il déclaré lors du discours de clôture du 33e congrès-jeunes du PLQ. « Pour certains, encore aujourd’hui, il faudrait reprendre une autre marche vers l’instabilité, la division, le déchirement, la séparation, malgré toutes les conséquences négatives, catastrophiques même, sur la qualité de vie de la population du Québec », a-t-il tonné quelques minutes plus tard, sous les applaudissements des jeunes libéraux.

« Viable à très long terme »

En point de presse, le chef libéral s’est dit obligé de détailler les répercussions attendues par sa formation politique d’un « oui » à un éventuel référendum sur l’indépendance du Québec. « J’écoute M. Péladeau. Il ne parle que de ça », a-t-il affirmé, promettant de systématiquement lui donner la réplique. « Je ne laisserai pas un pouce aux souverainistes », a-t-il répété.

M. Couillard s’est affairé dimanche à miner la crédibilité économique du projet indépendantiste. Un Québec souverain ne serait pas nécessairement voué à l’échec, a-t-il toutefois admis. Ce nouvel État serait « viable à très long terme », mais seulement « après des années de difficultés énormes », a-t-il soutenu. « Je ne vois pas pourquoi on s’imposerait ça. […] Est-ce que l’enjeu en vaut la peine ? Est-ce qu’on est dans un état d’humiliation, d’oppression ou de souffrance tel qu’il faut passer nous-mêmes par cette période ? » a-t-il demandé.

Les péquistes ont choisi de « bouder » la fédération canadienne, mais pas les libéraux, a spécifié M. Couillard. « Nous, on ne boude pas. »

Dossiers prioritaires

Le chef du gouvernement québécois a transmis à chacun des chefs des partis politiques fédéraux une liste recensant une dizaine « dossiers prioritaires ».

M. Couillard réclame notamment un financement accru du fédéral en matière de santé et d’infrastructures ainsi qu’une participation d’Ottawa dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Il exhorte aussi le Parti conservateur, le Nouveau Parti démocratique et le Parti libéral à « revoir » la loi sur la lutte contre le terrorisme (projet de loi C-51) « pour assurer un meilleur équilibre entre la sécurité et les droits des gens ». « La population du Québec va écouter les réponses », a-t-il dit.

M. Couillard s’est plaint de la dérive unitariste du gouvernement fédéral, montrant du doigt les « décisions unilatérales » des dernières années. « Je me bats tous les jours avec mes collègues pour que le Canada demeure un pays, mais pas un pays unitaire, une véritable fédération qui reconnaît les particularités [...] de chacune des régions », a-t-il déclaré.

Le gouvernement du Québec « veut retrouver » au lendemain du scrutin du 19 octobre prochain « des collaborateurs et des partenaires à la table du gouvernement fédéral », a-t-il fait valoir. M. Couillard s’est abstenu d’appeler les électeurs québécois à barrer la route de la Chambre des communes aux candidats du Bloc québécois.

L’absence de la signature du Québec au bas du « contrat fondateur du pays » surgira durant la campagne électorale, a-t-il reconnu. « La reconnaissance formelle est toujours attendue », a-t-il rappelé moins de deux ans avant les célébrations du 150e anniversaire de la fédération canadienne. « En 1987, moi, j’avais 30 ans. […] Lorsque cet accord [du lac Meech] a échoué en 1990, comme beaucoup de Québécois, j’étais très déçu, même un peu fâché. Mais, plutôt que de tourner cette déception en retrait et en isolement, j’ai décidé, j’essaie encore aujourd’hui de retourner dans la construction, dans l’évolution positive du Québec dans le Canada », a-t-il affirmé.

M. Couillard a toutefois rappelé qu’il « ne participera à aucune discussion de nature constitutionnelle sur le sujet du Sénat ou d’un autre tant que les questions relatives à la place du Québec dans le Canada ne seront pas également traitées ».


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