La souveraineté de Lucien Bouchard

Tribune libre

Que doit-on penser de l’affirmation de Lucien Bouchard émise lors d’une activité entourant les fêtes du centenaire du « Le Devoir » ? Je reconnais que monsieur Bouchard jouit toujours d’une certaine crédibilité et est libre de ses opinions mais est-ce que son opinion est nécessairement celle de tous les souverainistes ? Si pour monsieur Bouchard, il faut d’abord s’attaquer aux finances publiques, au déficit, aux budgets de la santé et de l’éducation avant de faire la souveraineté, je trouve qu’il y a une incohérence dans cette affirmation. L’incohérence tient du fait que la situation actuelle est la résultante d’un système politique mal adapté aux aspirations réelles du Québec. Je continue à croire que le rapatriement de tous les pouvoirs politiques nous permettra de régler ces problèmes énoncés par monsieur Bouchard parce qu’on aura tous les pouvoirs de contrôler.
À regarder le gouvernement actuel, il ne démontre pas du tout qu’il s’attaque concrètement à cette réalité économique, au contraire le gouvernement actuel augmente le déficit et continue à s’enfoncer dans ses politiques partisanes. Il continue à refuser une commission d’enquête qui lui permettrait assurément de récupérer des sommes extrêmement importantes pour assainir les finances publiques. Pourquoi monsieur Bouchard n’a-t-il pas dénoncé cela ? Est-ce que de parler souveraineté est un manque de lucidité ? Je ne crois pas mais c’est ce qu’on voudrait prétendre si on en juge les écrits des journalistes. Est-ce qu’être souverain fais de moi un être irresponsable ? Je ne crois pas mais à écouter les reportages on semble vouloir nous faire porter le chapeau. Il a ensuite abordé la décision du Parti Québécois d’avoir volé à l’ADQ la cause identitaire. Cette cause identitaire était d’abord celle du PQ qui a fait l’erreur de ne pas avoir réagit assez rapidement lors des dérapages sur les accommodements raisonnables en 2007. Mais que recherche-t-on par ce battage médiatique ?
La question qui me brûle est : est-ce cela de la désinformation ? En quoi cette affirmation de monsieur Bouchard est-elle une nouvelle méritant autant d’attention journalistique ? Ne sommes-nous pas plutôt à tenter de dévier l’attention populaire des vrais enjeux politiques ? Les stratèges libéraux doivent saliver et ils devront une fière chandelle aux journalistes pour tout cela. Monsieur Bouchard serait-il devenu un autre Claude Morin ? Monsieur Bouchard reluquerait-il la tête de l’ADQ ? Moi aussi je désinforme.
Roger Kemp
_ Trois-Rivières

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Pamphlétaire actif à Trois-Rivières Membre actif à la SSJB de la Mauricie





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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    18 février 2010

    ERRATUM:
    À la fin du dernier paragraphe, la phrase aurait du se lire comme ceci: son étapisme qui
    dure depuis 34 ans et qui nous fait tourner en rond... au lieu de: son étapisme qui dure depuis 44 ans et qui nous fait tourner en rond... Merci
    André Gignac le 18/2/10

  • Archives de Vigile Répondre

    18 février 2010

    Monsieur Kemp
    Avant de s'attaquer aux finances publiques, au déficit, aux budgets de la santé et de l'éducation en allant, une autre fois, chercher cet argent dans les poches des contribuables avec des hausses d'impôt et de tarification; Bouchard devrait savoir puisqu'il a été premier ministre du Québec, qu'avec un budget qui représente seulement 40% de nos impôts (l'autre 60% étant à Ottawa) qu'il y a des limites à toujours taxer le peuple. Que le gouvernement Charest taxe davantage les riches et qu'il augmente les redevances pour les compagnies minières qui profitent de nos ressources naturelles et de notre générosité pour faire des profits fabuleux surtout ces temps-ci avec le prix de l'or qui dépasse le I000.00$ l'once. Il y a une limite à écoeurer le peuple surtout suite à tous ces scandales dont ce gouvernement s'est rendu coupable.
    Seule l'indépendance peut nous sortir de cette situation étouffante et invivable que le Québec vit actuellement tant dans le domaine économique, financier et culturel; la maison est devenue trop petite et inconfortable. Avec le rapatriement de tous nos impôts et de tous nos leviers économiques d'Ottawa, nous pourrions planifier selon nos goûts et besoins notre avenir. Il faut sortir de cette dépendance politique avec Ottawa qui freine notre élan vital d'aller seul de l'avant. La personne qui a écrit le premier commentaire m'a fait bien rire avec son étapisme qui dure depuis 44 ans et qui nous fait tourner en rond puisque nous n'avons pas le courage de prendre le taureau par les deux cornes et foncer vers l'indépendance qui est l'unique solution pour nous en sortir comme peuple sinon c'est l'assimilation et la fin de 450 années d'histoire en cette terre d'Amérique.
    André Gignac le 18/2/10

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    18 février 2010

    @ Roger Kemp:
    « L’incohérence tient du fait que la situation actuelle est la résultante d’un système politique mal adapté aux aspirations réelles du Québec.»
    Merci beaucoup, monsieur Kemp, car vous venez de très bien résumer la siuation, de manière claire et concise, de façon telle que tous pourront la comprendre!
    Notre situation économique, et notre présence dans l'ensemble canadien, ne sont surtout pas étrangers!

  • Martin Lavoie Répondre

    18 février 2010

    Oui, désinformation, dilution des messages, a-plat-ventrisme. Reflet de la mollesse du trop confortable qui voudrait que les choses se transforment sans en accepter les risques. Regard amer de l'homme qui a dirigé le train, mais qui a descendu à la première occasion devant l'effort à faire. " Je n'ai pas pu redonner aux Québécois le goût du Québec". Affairiste de bas niveau qui ne peut nullement avoir une conception et une conscience du pays, sans penser à son portefeuille. Ainsi, la démonstration des dévots de niveau primaire qui n'ont pas la connaissance de la FOI, celle en soi, la vraie.

  • Gilles Bousquet Répondre

    17 février 2010

    D'avoir écrit : «Monsieur Bouchard serait-il devenu un autre Claude Morin ? » Est un inutile coup en bas de ceinture à un bon ministre du gouvernement Lévesque dont l'idée de la souveraineté par étapes, avec des référendums, a permis au PQ de gagner l'élection de 1976 et plusieurs autres, par la suite. Autrement, nous aurions eu des gouvernements Libéraux tout le temps depuis ce temps.