La sous-ministre limogée devait être nommée à la tête de Loto-Québec

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La sous-ministre gourmande attendait le couronnement de sa carrière

(Québec) Sacrifiée pour calmer le jeu au plus fort de la controverse sur la gestion du ministère des Transports, l'ex-sous-ministre Dominique Savoie a raté de bien peu la consécration de sa carrière dans la fonction publique. Elle devait être nommée présidente de Loto-Québec quelques jours après que n'éclate la crise à Transports Québec.
Selon les informations obtenues par La Presse, le gouvernement Couillard avait décidé de nommer cette fonctionnaire au parcours sans faille à ce poste très convoité dans les sociétés d'État pour succéder à Gérard Bibeau, qui avait annoncé son départ pour mars dernier.
Mme Savoie, qui est maintenant au Conseil exécutif et qui reçoit toujours un salaire de 210 000 $ par année, aurait vu son salaire passer à 376 000 $ - ce que gagnait M. Bibeau, qui avait eu en outre un boni de 56 000 $ pour 2015. Devant l'impasse, le conseil d'administration de Loto-Québec a décidé de reprendre le processus de sélection. Mais nouvelle tuile, le président par intérim, Simon Patenaude, ancien vice-président de la société d'État, a été frappé par la suite par de graves problèmes de santé.
Critiques

Le cafouillage autour des constats de l'analyste Annie Trudel sur le fonctionnement des Transports avait forcé le gouvernement à faire des gestes percutants. La sous-ministre Savoie avait été entraînée dans la tempête, on l'avait sans ménagement limogée et remplacée par le sous-ministre à la Sécurité publique, Denis Marsolais. Il faut dire qu'elle avait soulevé des critiques en soutenant en commission parlementaire que comme administrateur d'État, elle «n'avait pas d'ordre à recevoir» du ministre.
Mme Savoie avait été limogée par Philippe Couillard après que Mme Trudel eut, dans une lettre, laissé entendre qu'on avait saboté son travail à la suite de l'arrivée en poste de Jacques Daoust l'hiver dernier. Elle insistait sur les difficultés à obtenir de l'information au MTQ. Elle soulignait entre autres que le bureau de la sous-ministre Savoie «ne souhait[ait] pas l'héberger dans ses espaces de travail» et la maintenait «loin de [ses] sujets d'intérêt». Elle ajoutait que «le nouveau cabinet [de Jacques Daoust] ne sembl[ait] pas retenir les mêmes priorités ni les préoccupations que le cabinet précédent».
Mme Trudel était une employée de Jacques Duchesneau, qui avait eu le mandat de surveiller la collusion entre les soumissionnaires du Ministère. M. Poëti l'avait récupérée dans son entourage, mais, chose inusitée, elle était payée par le Ministère et non à même la masse salariale du cabinet politique. Sur le plan administratif, elle relevait de Mme Savoie, mais celle-ci n'avait pas d'autorité sur elle.
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