La seule voie pour réussir

Tribune libre

Dans cette course à la chefferie, il est malheureux de lire et d’entendre certains propos qui à mon avis ne font pas avancer le débat. Le débat que nous souhaitons tous provoquer est celui de réaliser notre rêve soit: l’indépendance du Québec. Pour réaliser notre rêve, il faut en parler, en parler et toujours en parler.

Ainsi les questions sur la position d’un tel candidat concernant la loi anti-scab, ou sur celle du report d’un an du déficit, ne font pas avancer le débat car cela concerne la gouvernance de l'État. Ces questions fallacieuses au contraire créent des tensions inutiles. Le Parti québécois a été fondé pour réaliser l'indépendance en 1968 et, depuis ce temps, beaucoup d’options de réalisation ont été tentée et après cinquante ans on est toujours à la case départ. Peut-on parler d'un constat d’échec?

Outre certaines périodes référendaires où la question de l’indépendance était discutée et soulevait des passions, plusieurs années furent gaspillées à nos querelles internes alimentant une presse hostile à notre cause et heureuse de nous rentrer dedans. Notre seul souci était la gouvernance, d'être un bon gouvernement. Le moment est venu de reprendre notre discours indépendantiste et de le marteler sur toutes les tribunes.

Comment se fait-il que depuis cinquante ans nous n’ayons pas encore un lexique pratique démontrant que le fédéralisme canadien nuit à notre épanouissement? Une espèce de petit livre du style petit livre rouge de Mao, qui serait diffusé partout afin de rejoindre le maximum de gens. Et pourtant beaucoup d’études ont été menées en ce sens. Pourquoi n’avons-nous pas diffusé plus largement les résultats des études précédentes? Les avons-nous réadaptées à la nouvelle génération plus branchée? Outre les gens politisés que nous sommes, pas grand-chose a été fait pour sensibiliser l’ensemble de la population en dehors d’un contexte référendaire. Avons-nous évalué froidement l’impact de notre politique d’immigration sachant que 60% de ceux et celles qui immigrent choisiront l’anglais comme langue d’usage donc fortement influencés par une presse anglophone plus fédéraliste qu’indépendantiste? Cela n’a certainement pas favorisé l’avancement de notre option. Il devient impératif de reprendre le contrôle de nos lois et de notre économie.

Le discours que nous devons tenir quotidiennement va bien au-delà de celui de tenir un référendum dans la première année d’un mandat, à l’intérieur d’un mandat ou lorsque les conditions seront gagnantes. Il faut parler d’indépendance et démontrer les lacunes du fédéralisme à chaque jour d'ici les trois prochaines années et ce n’est qu’à ce geste que nous réaliserons notre rêve. Syndrome de la saucisse Hygrade. Vous saisissez?

Parmi les candidats à la chefferie, qui propose ce plan de sensibilisation?

Poser la question c’est y répondre.

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Roger Kemp110 articles

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Pamphlétaire actif à Trois-Rivières Membre actif à la SSJB de la Mauricie





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2 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    19 mars 2015

    Ils pourraient tous l'avoir à la main:"FORGER NOTRE AVENIR" (Commission nationale des États généraux sur la souveraineté. Bilan des États généraux sur la souveraineté.
    Les 92 blocages qui empêchent le Québec de progresser dans tous les domaines de notre vie collective...
    Les éditions du Renouveau québécois 2014.

  • Chrystian Lauzon Répondre

    19 mars 2015

    Bonjour M. Kemp,
    1- CONSCIENCE INTELLIGENTE - Vous dites : « Ainsi les questions sur la position d’un tel candidat concernant la loi anti-scab, ou sur celle du report d’un an du déficit, ne font pas avancer le débat car cela concerne la gouvernance de l’État. »
    Il y a là une stratégie électoraliste de premier niveau, automutilante pour le PQ : reprendre en perroquet les armes libérales de la stratégie déficit-zéro des spéculateurs bullaires et celles du pouvoir syndical brandissant la croix du missionnaire timoré Pierre Dubuc antivampire à PKP, voilà qui fait boucle et écho à une médiacrassie démaraisque anti-péquiste sans aucune subtilité d’esprit.
    Et ces comportements sont anti-social-démocrates en plus (le pouvoir syndical au niveau corporatiste-cadre est un grugeur d’argent faisant chanter l’État sur le dos des contribuables).
    Comme l’a rappelé Alexandre Coutier en répliquant à un Bernard Drainville harceleur-mémère obsessionnel de déficit-zéro (feignait-il l’ignorance?) : faire contribuer les banques, un minimum décent, à l’équilibre de l’État serait peut-être la moindre des choses (et des coûts) pour elles, qui étrangement poursuivent en mirobolants profits, déficit supposé ou pas, équilibre ou pas de l’État.
    Vivement un audit sur la dette du Québec (vs celle du Canada), d’où provient-elle, Wall Street et Bay Street? et à qui profite-t-elle (multinationales et minières du Plan Nord relancé en grande pompe par les libéraux et leurs tizamis?), tout comme sur la liste d’épicerie correspondant à la péréquation.
    2- PÉDAGOGIE STRATÉGIQUE CONCRÈTE - Vous dites aussi : « Comment se fait-il que depuis cinquante ans nous n’ayons pas encore un lexique pratique démontrant que le fédéralisme canadien nuit à notre épanouissement ? »
    Effectivement, au plan stratégique de « terrain » et d’ « application » d’un Institut sur la promotion de l’Indépendance du Québec, une pédagogie d’une évidence factuelle et irréfutable propagée par une diffusion parallèle au cul-de-sac des fermetures de fenêtres médiatiques mur à mur, voilà qui est essentiel pour une réelle démocratisation de la profonde valeur (et sa mise en valeur réelle) de l’Indépendance. Des feuillets, du genre paroissial, devraient être déposés porte à porte montrant en argumentaires parlants comme une image, laconiquement, le pour-plu$$$ de l'Indépendance et les failles-faillites gargantuesques du statu-quo.
    3- IMMIGRATION-CHAOS- Le dossier de l’immigration ne peut-être plus limpide en négativisme systémique, par des arguments eux-mêmes fédéralistes et pancanadian : l’Institut Fraser a mis le nez du gouvernement Harper dans le trou de la faillite totale financièrement que représente le programme d’immigration au Canada : «Les immigrants sont un fardeau fiscal de 20 G$, selon l'Institut Fraser » - sources :
    http://ici.radio-canada.ca/regions/colombie-britannique/2013/08/29/002-rapport-selection-immigrants-institut-fraser.shtml ;
    https://www.fraserinstitute.org/fr/research-news/news/display.aspx?id=12453
    La version perte "locale" québécoise reste à faire par l'Institut pour l'Indépendance du Québec!
    Et ce coût « assumé » d'une invasion migratoire par le gouvernement fédéral correspond probablement à la politique néocoloniale planifiée par le guerrier confédéraliste monarchiste Harper pour reconquérir et assimiler le Québec français au multiculturalisme anglo-saxon de l’Ouest bitumineux une fois pour toutes: the final extinction!
    Au plan mondialiste, l’immigration est une arme de déstructuration massive des États-nations en vue de l’établissement du Nouvel Ordre Mondial (ce NOM anonyme et banksterisé du 1% promoteur de « déficit-zéro », concept-revenant d’austérité à placement et rendement surélevé, au bénéfice que du Haut.
    Ce qui est nié dans la révision actuelle des règlements du programme d’aide sociale, tactique d’appauvrissement et de dépendantisme des libéraux appliquée aux plus démunis, c’est qu’au plan systémique, ce qui crée de fait un déficit endémique pour l’État, sans réelle croissance économique et d’emplois, c’est que l’immigration, pour des parts inconnues ou intraitées, soit représente une surdépense-perte en coût de services sociaux, soit gonfle les rangs des dits avec mépris « bs ». Ce dernier facteur immigrant=bs, spécialement face à des groupes ethniques hyperadicalisés religieusement, est mésestimé dans sa dangerosité « terroriste » pour l’État et la sécurité publique. Pire, cette dangerosité profite à la vision coercitive anti-indépendantiste libérale et fédéraliste (loi c-51 à l’appui), tant couillardienne que harperienne de reconquête assimilatrice du peuple québécois français.
    Il y a donc, sur le plan de l’immigration, comme vous le dites M. Kemp, une analyste et une vision systémiques qui ne sont délibérément pas faites, ni par les libéraux, ni par les fédéralistes pancanadian de Harper, ni par le libéralisme monarchique anglo-saxon lié au néolibéralisme impérialiste-suragressivement guerrier au plan mondial du contrôle appauvrissant des peuples. Les nations sont détruites en statut dégradant et déshumanisé de dépendance-réfugiés et migrations forcées, déculturalisées et ghettoïsées. Et les faillites monétaires ou guerres organisées par le Haut concourent aussi à la fabrique locale de pauvres et de luttes divises internes afin dissuader l'indépendance nationale des peuples ou la détruire.
    CONCLUSION
    Vos propos font ressortir l’essentialité d’élever chez les politiciens à Cause (indépendantiste plutôt que carriériste) leur conscience d’être incessamment en situation de manipulation par le cadre politico-médiatique… et économique. Le débat à la chefferie et la promotion argumentaire doivent se situer au niveau systémique d’attaque et de défense (non entre candidats simplistement, mais ayant en tête tous les fédéralistes, QS compris, et leurs faussetés argumentaires), jamais le nez collé sur des contenus pour fin de gouvernance « provincialiste » ou de chantage de pouvoir fédéral vs provincial (des tendances lourdes à l’associationnisme-souverainetéaccessoire chez Céré, Cloutier et Ouellett).

    Les contenus doivent servirent le rapport de force réel, c’est-à-dire SYSTÉMIQUE : alors ils servent, ces contenus, à la Cause à laquelle devient ancrée la profondeur économique même, l’ENRICHISSEMENT sur tous les plans et de toutes les classes et milieux de québécois-es. L’exemple prioritaire montré par Jean-Claude Pomerleau : Constitution-torchon de 82 du ROC-Canada illégalement abusive envers le Québec autant qu'illégitimement obtenue vs Constitution républicaine libre à valeurs affirmées, HIC ET NUNC, d’un Québec-Pays. La clé : sortir le peuple du FLOTTEMENT léthargique et dormitif, que le vaisseau amiral devienne PORT (d'attache et d'attachements) et nos pieds sur notre terre ferme: la Nôtre.
    Et bon dieu! sortez-le enfin ce mot taboué de RÉPUBLIQUE, laïque et française d'un Québec libre. C'est le seul modèle d'une indépendance citoyenne et sociale-démocrate correspondant à un État-nation par le peuple pour le peuple.
    Chrystian Lauzon