À force de lire sur le désir de l'indépendance, il semble se dessiner deux façons d'envisager sa finalité chez ses défenseurs.
Une première catégorie y voit là l'occasion d'échafauder une espèce de société utopique sur de nouvelles bases, à grand renfort d'idéologies tarabiscotées, se complaisant à élaborer sans relâche une structure complexe à base de républicanisme, de socialisme et autres révolutionnarismes. Ils ne semblent voir dans la souveraineté qu'une opportunité de "changer le système".
Mais trop souvent hélas, ce sont ces mêmes théoriciens patentés qui se contentent négligemment de remplir ce pays hypothétique mais privé d'identité propre de « n'importe qui, de n'importe où », pourvu qu'ils adhèrent à la sacro-sainte structure idéologique à instaurer, sans mémoire collective unifiante et totalement dépourvue d'identité culturelle distincte.
Une seconde catégorie de personnes désire réaliser l'indépendance pour les gens qui sont déjà dedans. Pour que la nation tricotée serrée que nous formons se perpétue à travers ses descendants comme elle a su si bien le faire depuis 400 ans, bref, pour l'amour du bon monde de chez nous.
Le vrai bon monde de chez nous, c'est ce qui me confirme au jour le jour dans mon allégeance nationaliste. Que ce soit la petite famille unie rencontrée sur la plage de Pointe-Taillon au Lac-Saint-Jean, ou la jolie caissière aux mèches colorées du supermarché, ou la folle foule au sein de laquelle je me tiens au Festival d'été de Québec pour applaudir Jean Leloup, ou mon amical réparateur de vélo, ou le bon mécanicien vendeur de voitures d'Acton Vale avec qui j'ai fait affaire récemment, ou le sympathique pilote retraité du grand nord avec qui je bavarde à la bibliothèque, ou avec ma charmante voisine de palier avec qui je parle jardinage.
C'est pour eux tous et pour nous que je désire un pays qui nous permettra de durer encore et toujours, de poursuivre notre élan continu vers demain. Pour que nous puissions être de plus en plus nous-mêmes en affirmant notre singularité identitaire à travers nos mille caractéristiques collectives partagées qui nous démarquent de tous les autres, ni mieux ni pire dans notre différence mais uniques au monde en tant que peuple soudé.
Car quel beau peuple enraciné nous formons tous ensemble! C'est dans mes rapports au quotidien avec les miens que je suis le plus heureux d'être Québécois, et que j'ai la certitude renouvelée d'être né à la bonne place.
Nous méritons plus qu'une simple province, nous méritons ensemble tout le pays du Québec!
Cet article fut écrit pour célébrer mon 200è article nationaliste publié sur Vigile en tentant de cerner ma motivation première à tout ce temps consacré à la défense et à la survivance des miens. Merci à tous les lecteurs qui m'apportent leur appui fidèle.
Les photos illustrant l'article furent prises par l'auteur lors du défilé des Fêtes de la Nouvelle-France de Québec, une occasion sans pareille de voir ressurgir du passé nos valeureux ancêtres personnifiés par des personnages géants entourés de 600 figurants costumés et si fiers de leurs origines.
Réjean Labrie, de Québec, capitale nationale.
Pourquoi encore et toujours l'indépendance?
La raison d'être de l'élan souverainiste : affirmer le Nous identitaire
Pour une structure étatique quelconque ou pour les gens de chez nous?
Tribune libre
Réjean Labrie880 articles
Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.
Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème gén&ea...
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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.
Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.
Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.
L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.
Près de 900 articles publiés en ligne ont été lus un million et demi de fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période dépassant 15 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.
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1 commentaire
Marcel Haché Répondre
19 août 2012On peut être indépendantiste pour toutes sortes de raisons.Des plus futiles aux plus sérieuses.Mais le coeur du Projet de Pays,c'est Nous.
Ça n'existe pas un pays sans peuple.Et le Québec n'est pas la Patagonie.Le pays,c'est Nous.Les indépendantistes qui se croient modernes de se méfier du Nous devraient en toute logique se rallier à l'idée de l'expérience canadienne.C'est très exactement l'horizon que suggère la venue annoncée d'un N.P.D. provinciale au Québec.Il arrivera à gauche ce qui est arrivé à droite : tout le bla-bla de la droite provinciale quant à la fameuse autonomie,qui se révèle être une position fédéraliste,va finir par confronter la gauche souverainiste qui s'est cru si fine de voter fédéraliste le fameux 2 Mai.
Félicitations pour tous vos articles.