Presse Canadienne - La reconnaissance de l'indépendance autoproclamée du Kosovo constitue une question troublante pour le gouvernement canadien, et certains analystes laissent entendre qu'il lui serait peut-être préférable de la laisser sans réponse pendant encore quelque temps.
La province s'est elle-même déclarée indépendante de la Serbie, il y a trois semaines, et le ministre canadien des Affaires étrangères, Maxime Bernier, s'est alors contenté de dire que le gouvernement fédéral surveillait la situation et ferait connaître sa position «une fois que notre évaluation sera complète».
Quelque 30 pays ont jusqu'à présent reconnu l'indépendance du Kosovo. Environ deux douzaines d'autres, incluant la Russie, ont fait savoir qu'ils s'y opposaient fermement.
Pour le moment, le Canada ne penche ni d'un côté, ni de l'autre.
Le gouvernement conservateur minoritaire n'a en effet rien à gagner de la situation.
Pierre Martin, professeur de science politique à l'Université de Montréal, qui a écrit sur le Kosovo, a affirmé que quoi qu'ils fassent, les conservateurs «perdront quelque chose».
La reconnaissance par le fédéral de la déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo permettrait aux souverainistes québécois d'affirmer qu'ils pourraient quitter le Canada en procédant de la même façon. Elle provoquerait également de la colère parmi les membres de la petite, mais très bruyante, communauté de Canadiens d'origine serbe.
D'un autre côté, refuser de reconnaître l'indépendance du Kosovo va à l'encontre de l'attitude adoptée par les États-Unis et la plupart des pays de l'Union européenne, qui ont reconnu le nouvel État. Un tel refus paraîtrait en outre illogique compte tenu du fait que le Canada a appuyé l'intervention militaire au Kosovo, en 2003, afin de mettre un terme aux attaques menées par les Serbes contre la population civile.
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