LETTRE

La qualité de la langue

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Sa Majesté la langue française

« Je voudrais que la langue reste claire pour qu’on puisse s’en servir, élégante et légère pour qu’on y prenne plaisir, univoque et rigoureuse pour que l’esprit ne s’y égare pas » (Jean d’Ormesson, Odeur du temps, éditions Héloïse d’Ormesson, Paris, 2007, p. 301).

En réaction aux échanges d’opinions sur l’emploi du mot « canne » dans l’expression « canne de sirop d’érable » parus récemment dans Le Devoir, est-il nécessaire de rappeler les progrès immenses dus à l’innovation lexicale et à la créativité qui ont marqué le français du Québec, et ce, depuis la promulgation de la loi 22 suivie de la Charte de la langue française ? Plus de 40 ans d’efforts soutenus pour faire du français du Québec une langue vivante, à l’opposé d’une langue morte, une langue qui, pour être vivante, n’a pas à être émaillée d’emplois critiqués ou de sacres.

Témoin et artisane de l’incroyable évolution des terminologies au Québec, et j’en veux pour exemple la francisation du vocabulaire de l’automobile, dois-je également rappeler le fait que linguistes, traducteurs, traductrices, grammairiens, grammairiennes, linguistes et terminologues ont déployé des efforts considérables pour la défense du français, efforts partagés avec la collectivité québécoise désireuse de s’approprier sa langue.

Il est, cependant, une condition sur laquelle nous n’avons pas suffisamment insisté dans la démarche suivie jusqu’à maintenant : la qualité de la langue. C’est là une condition indispensable à la survie d’une langue, quelle qu’elle soit, à la survie de notre langue ! Faisons des voeux pour que la ministre responsable de la Charte de la langue française intègre dans la Charte cette notion essentielle de la qualité de la langue française !


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