Renaud Poirier St-Pierre, Ancien attaché de presse de la Coalition large de l’ASSÉ (CLASSE) et Gabrielle Brais Harvey, Ancienne coordonnatrice aux relations et communications de la FECQ
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Québec solidaire a fait preuve de solidarité avec le mouvement étudiant.
À la suite d’une mobilisation sans précédent, la prochaine bataille étudiante risque de se dérouler sur le terrain électoral. Pour éviter quatre autres années de noirceur, les militants du mouvement étudiant devront investir les structures des partis politiques.
Il n’est pas question de faire ici un appel aux votes des jeunes. Trop de personnes l’ont fait jusqu’à maintenant. Les étudiants voteront en masse aux prochaines élections, c’est presque une certitude. Ce qui est nécessaire : répéter les exploits qui ont été faits dans la rue lors de la prochaine campagne électorale. Il faut traduire sur le plan de l’organisation des partis les idées qui ont été portées par notre mouvement. Il faut passer du refus et de la négation à la construction d’un projet politique. Il est nécessaire de faire du rejet du néolibéralisme et du projet de construction d’une société plus égalitaire et écologiste les vecteurs de la prochaine campagne électorale.
Pour ce faire, il est impératif que les différentes personnes impliquées de près ou de loin dans le printemps québécois investissent massivement les structures des partis politiques afin d’intégrer notre projet poussé à bout de bras lors de la grève. La mobilisation populaire ne doit jamais cesser, la rue restera toujours l’endroit où se déroulera la majeure partie de la lutte. Mais durant les cinq semaines que durera la prochaine campagne, nous devons nous donner comme objectif une victoire électorale étudiante. Il est important de mentionner que ces élections ne sont pas une finalité, mais bien une étape vers la solidarité et une meilleure redistribution de la richesse.
Faire rayonner les idées progressistes
Le conflit étudiant a prouvé une chose. La jeunesse du Québec ne dort plus et les mouvements sociaux non plus. Nous avons investi massivement la rue par la protestation et l’espace public médiatisé par notre message et nos idées. Il ne faut pas faire l’erreur de négliger le terrain électoral. Les militants de la grève ne doivent pas ignorer la campagne électorale et continuer la lutte comme si de rien n’était. La grève a connu son lot d’événements et nous avons su, à travers ceux-ci, faire passer notre message. Il faut le prendre à bras-le-corps à l’intérieur des structures progressistes qui se mettent en place depuis plusieurs années. Reste qu’il est primordial de le faire à titre de militants. Les organisations étudiantes locales et nationales se doivent d’être totalement indépendantes des partis politiques : il s’agit de l’une des forces du mouvement étudiant québécois.
Avec Québec solidaire
Depuis 2007, Québec solidaire s’efforce de bâtir un Québec différent et a fait preuve d’une sincère solidarité avec le mouvement étudiant. Amir Khadir a été le premier député à porter le carré rouge. Il l’a fait par principe et conviction, et non pas par nécessité de marquer son opposition. Jamais Québec solidaire n’a laissé tomber notre mouvement. Ce parti aspire, tout comme nous, à un arrêt des réformes néolibérales et à l’instauration de mesures de justice sociale comme la gratuité scolaire.
Il ne faut pas rêver, il est en pratique impossible que Québec solidaire prenne le pouvoir lors des prochaines élections. Cependant, il est tout à fait réaliste de penser faire élire des députés dans des circonscriptions montréalaises comme Hochelaga-Maisonneuve, Sainte-Marie -Saint-Jacques, Laurier-Dorion, Gouin et Rosemont.
Une campagne électorale, ce n’est pas seulement la diffusion de publicités. Il faut entrer en contact avec les électeurs, faire du porte-à-porte, des appels téléphoniques et organiser des événements.
Si les organisations étudiantes ont été en mesure de réaliser les plus grosses manifestations de l’histoire du Québec, des spectacles-bénéfices ainsi qu’une campagne de financement monstre, il faut s’imaginer à quel point les étudiantes et étudiants seraient efficaces lors d’une campagne électorale.
Nous devons saisir cette occasion afin de progressivement mettre en place à long terme les idées qui ont alimenté notre grève au sein des institutions politiques et continuer à construire une société un peu plus à notre image.
Conflit étudiant
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