La politique du secret critiquée

Membre de l'Office québécois de la langue, le syndicaliste René Roy désapprouve l'obsession du secret qui a entouré la publication du bilan quinquennal de l'organisme.

La langue - un état des lieux





Il y a quelques mois, des experts mandatés par l'organisme avaient eu des propos plutôt alarmistes sur l'état du français. «Cela a été critiqué par le Parti libéral et ils ont mis de la pression sur la présidente Boucher», a résumé hier M. Roy.
Pour lui, les «spécialistes» du comité de suivi, un groupe qui a été évincé de la préparation du bilan, n'avaient pas un droit de veto sur le bilan que vient de livrer l'organisme, mais la publication des données aurait dû être faite en toute transparence, ce qui n'a pas été le cas, a-t-il déploré.
«Inquiétant»
Le constat qu'il retient du bilan est loin d'être jovialiste. «C'est inquiétant. À Montréal chez les francophones, il y a 30% des gens qui ne travaillent pas dans leur langue. Avec l'immigration qui augmente, le français comme langue de travail marque le pas ne s'améliore pas», a-t-il estimé.
Le mathématicien Charles Castonguay, l'un des spécialistes évincés, était furieux hier. «On nous a proposé des conditions de travail inacceptables, on ne pouvait avoir les documents d'avance. Or, on voulait faire un travail correct. Le comité n'a pas démissionné, mais a été flushé, on ne nous réunissait pas, a-t-il indiqué. Quand on demandait «pourquoi ne publiez-vous pas les études?», on nous disait: «C'est rendu sur le bureau de la ministre!»«
Le bilan publié hier est «partiel, incomplet», il ne contient pas de nombreuses recherches, disponibles, qu'il aurait été utile d'inclure. «Est-ce parce que l'Office ne pouvait avoir le contrôle sur ces études? On peut se le demander!» a lancé M. Castonguay.
Responsable des états généraux sur la langue en 2002, Gérald Larose s'est insurgé hier devant le secret maintenu par l'Office sur ses études. «On se paie notre tête, Mme Boucher rit de nous. Déposer des chiffres dans tous les sens, 1000 pages de textes et se targuer de ne pas tirer de conclusion! Elle a été mise là pour quoi? La coupe déborde!» a soutenu le président du Conseil de la souveraineté. Son rapport est «une boîte à malle, un catalogue, des études sur toutes sortes de périodes. Il est inacceptable qu'elle ne puisse tirer de conclusions, a-t-il protesté. C'est la première fois qu'on livre ainsi un rapport avec une arrogance qui frise l'indécence!» Mme Boucher «ne veut pas dire les choses aussi crûment que les statistiques», a-t-il conclu.


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