Les capitaux du fonds FTQ à Vegas!

La part des médias dans la pollution mentale et culturelle au Québec

Qui dit la vérité entre politiciens, vendeurs, journalistes et chroniqueurs ?

Tribune libre

La pollution n'est pas qu'environnementale. Elle touche aussi l'économie, la politique, la culture, la religion ou la foi, l'opinion et l'information. Au Québec, il y a une maligne pollution médiatique dont les dégâts et les coûts sont inestimables. Le cas du dernier numéro de MaClean's qui dépeint notre société avec la légèreté sensationnaliste de vendeurs de mots, est l'un d'un longue liste qui remonte à peu de temps.
Les médias incarnent l'institution charnière de la démocratie, pouvoir du peuple par et pour le peuple. Ils sont les prothèses de l'œil et de l'oreille externe au service de la population. Mieux encore, ils sont supposés être sources de la lumière pour cette population. Les médias aident à la surveillance des maux symptomatiques de pollutions sociétales indésirables, dommageables au mieux être de la population ou au bon fonctionnement de la démocratie.
Cette contribution est noble et sacrée, au point, hélas, que les médias n'ont que la côte d'écoute comme critique. Or, l'écoute est foncièrement corrompue. Les médias nous ont habitué à des recettes piquantes, sensationnalistes. Les scoops, les rumeurs, des opinions qui donnent la chair de poule, etc., ont détrôné l'objectivité d'informateur.
Peu de gens voudront affronter les foudres des médias, pour oser dénoncer leur dérive. Ou plutôt très peu de médias accepteront de publier une critique qui s'adresse à eux. Pour avoir accès à l'espace médiatique, il faut absolument, dans bien de cas, commencer par lancer des fleurs au media sélectionné. Il est préférable ensuite de livrer des émotions.
Peu de médias font de l'éducation et de l'information une préoccupation centrale. Ils donnent la parole à de vrais spécialistes, des chercheurs universitaires, des praticiens expérimentés et visionnaires. La majorité des productions médias sont par contre organisées en clubs de gens de notoriété publique, purement médiatique. Ce sont les confrères et consœurs chroniqueurs ou animateurs qui passent à toutes les tribunes pour parler à la population, lui transmettre une opinion, des opinions. Les politiciens, n'ont pas ce privilège, et pourtant ils ont plus à communiquer, à expliquer. Non plus les penseurs et les chercheurs éclairés. La conséquence est que nos médias nous servent des plats médiocres, médiocrisant. Maclean's n'est pas le seul.
Ce soir, TVA dans son édition de 18hoo viens d'allumer la mèche sur la tête de la FTQ. Ces fonds auraient servi à financer la création d'emplois aux USA, alors que, de l'avis des animateurs, il aurait fallu s'en tenir à la création d'emplois au Québec. Qu'ont-ils de la mécanique de l'économie internationale? Avant de mettre le feu à l'huile, n'aurait-il pas été plus sage de parler à des gens éclairés de ce domaine?
Il est temps que la société québécoise change de lunettes de visions des médias. Bien d'enlisements dans des commissions et dans des discussions inutiles pourraient être évités, si les médias dépolluaient leur modèle d'offres. Les chicanes d'accommodements sont parties d'un manque de jugement médiatique, et n'ont pas été utiles. La présente commission Bastarache est également partie d'un aveuglement «scoop». Je demeure convaincu que les avantages et les dommages ne balanceront pas.
Si les médias soignaient leur offre éducative, nous pourrions éviter les coûts de lois et des contraventions, par exemples en ayant des usagés routiers «civilisés» et responsables. Peut-on faire moins de publicité des mauvaises habitudes et pièges de consommations et en faire plus pour les bonnes attitudes sociales, politiques, environnementales et économiques?
Que les médias se corrigent, ou faudra-t-il les nationaliser

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François Munyabagisha79 articles

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Psycho-pédagogue et économiste, diplômé de l'UQTR
(1990). Au Rwanda en 94, témoin occulaire de la tragédie de «génocides»,

depuis consultant indépendant, observateur avisé et libre penseur.





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    25 octobre 2010

    Même constat en France, où je viens de publier "la société toxique, manuel de dépollution mentale", qui dresse le tableau de la pollution médiatique, mais aussi agro-alimentaire et médica-menteuse. Plus que les polluants physiques, je me suis attachée à relever et débusquer les pollutions de notre systeme de croyances, inculqué dès l'enfance. J'aboutis au constat que la société est toxique à l'heure actuelle pour l'épanouissement individuel et citoyen.
    La Société toxique : www.pryskaducoeurjoly.com

  • Archives de Vigile Répondre

    2 octobre 2010

    Je voudrais rappeler ici une réalité fondamentalement tabou qui explique entièrement la situation délétère des média au Québec: un reglement du CRTC INTERDIT à Télé-Québec de produire un bulletin d'information sur les ondes publiques, ce qui fait du Québec une non-démocratie. En effet, comment prétendre que le Québec forme une démocratie lorsque le peuple qui le compose est muselé de la sorte.
    Cela, il faut le dire et le répéter afin que tous comprennent qu'il est impossible de créer une cohésion sociale au Québec quand le gouvernement fédéral, Québécor (privé) et quelques compagnies étrangères (GESCA, Corus,...) ont la voie libre pour diviser les Québécois à leur guise, sans craindre la réponse d'un média dont l'unique mission est de représenter les intérêts démocratiques du peuple Québécois.
    Faites passer S.V.P., et dans des mots plus forts et mieux structurés que les miens: je n'en peux plus de voir les gens tomber des nues lorsqu'on leur explique cette injustice aussi fondamentale qu'ils ont le premier réflexe de nier avant de hausser les épaules pour de passer à un autre sujet, mal à l'aise qu'ils sont de faire face à la réalité de leur propre asservissement par les média.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 octobre 2010

    Je suis un citoyen ordinaire et ce que vous décrivez dans votre article, je le ressens au quotidien lorsque j'écoute les nouvelles que ce soit à Radio-Canada, RDI, LCN etc. Heureusement qu'il y a Vigile et d'autres sources d'information de disponible pour nous renseigner, nous faire réfléchir et évoluer. Les vrais journalistes sont rares mais les rapporteurs de nouvelles nombreux.