La migration est-elle un droit?

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Les conséquences sont lourdes pour tous





Les migrants qui traversent la Méditerranée sur des rafiots pour rejoindre l’Europe n’émeuvent plus grand monde, à part les humanitaires qui les soustraient à une mer vorace. Les rares qui continuent de les voir comme des êtres humains et non comme des insectes envahissants.


Scrutant les images, les cœurs se raidissent en voyant qu’il s’agit plus souvent de jeunes hommes africains que de familles fuyant la Syrie.


Mais le désespoir ne vient pas qu’en un seul format. Ils fuient aussi des conflits insolubles, la dictature, la pauvreté. Ils rêvent d’une vie fantasmée en Occident.


En Jordanie, j’ai rencontré une famille de Bédouins nomades dont les femmes, qui regardaient toute la journée une télé branchée sur une batterie d’auto et une soucoupe, croyaient que nous vivions tous comme dans Dallas, leur émission préférée.


Responsabilité humaine


Inutile de blâmer la mondialisation. Les êtres humains migrent par nécessité depuis qu’ils savent marcher. La Bible n’est qu’une succession de migrations, l’avertissement de la tour de Babel en prime.


Lorsque les anciens débarquaient là où habitaient déjà d’autres peuples, c’était une guerre sans merci pour le territoire.


Nos plus récents ancêtres se sont regroupés en nations, ont établi des frontières et défini des règles de citoyenneté pour mettre de l’ordre, oui, mais aussi pour protéger leurs investissements dans le développement, au fil des siècles, de meilleurs endroits pour vivre.


Stop !


Les migrations de masse actuelles ne peuvent continuer. Aucun pays, aussi développé soit-il, n’a les capacités économiques, écologiques et sociales d’intégrer des millions de personnes de cultures différentes et de sociétés dysfonctionnelles en quelques années.


L’Italie, pourtant généreuse, est au bout de ses forces. La Suède durcit les conditions d’accueil des réfugiés. On ne peut forcer des populations, même progressistes, à accepter autant de migrants disparates sans que ça finisse par chauffer de part et d’autre.


De jeunes activistes européens de la soi-disant « Génération identitaire » organisent des sorties en Méditerranée pour empêcher les navires humanitaires de recueillir des migrants en danger. On en est là.


Des études montrent que les migrants sont moins heureux que les familles quittées.


Constat lucide


En 2013, Paul Collier, économiste spécialiste de la grande pauvreté et professeur à Oxford, a publié, en anglais, Exodus, comment la migration change notre monde, qui étudie ses effets sur les sociétés d’accueil et aussi sur les sociétés d’origine ainsi privées de leur jeunesse, des éléments les plus prometteurs. Personne n’y gagne.


Appauvrir les sociétés riches ne va pas enrichir les sociétés pauvres. Les 400 milliards $ US estimés que les migrants envoient à l’étranger chaque année échappent à toute taxation.


« L’immigration modérée, écrit-il, amène des bénéfices, mais l’immigration de masse engrange des coûts élevés pour les pays développés et affaiblit leur capital social. » Notamment à cause de la pression insoutenable à moyen terme sur les soins de santé, le logement, l’éducation, les salaires.


Collier n’est pas raciste : il favorise des sociétés occidentales multiraciales unies par une culture, une identité et des valeurs communes.


Mieux vaut aider les sociétés pauvres à mieux se gouverner et à s’enrichir, croit-il, que de prétendre que les migrations anarchiques constituent un droit inaliénable au XXIe siècle.




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