Une lumière vint éclairer le chemin obscur du Québec le 27 septembre dernier. Elle venait de Barcelone et peu ici l'ont vu. C'était la récente victoire des partis indépendantistes aux élections catalanes et surtout, leur intention de reposer la légitimité de l'indépendance sur cette victoire. Si elle réussit, la méthode Catalane changera tout.
Les Catalans ont refusé de laisser étapisme et référendum bloquer le chemin à l'indépendance. Ils ont aussi refusé de placer parti avant pays. Un vote électoral classique, simple, démocratique, informé et non partisan a eu lieu, a été gagné, et mènera directement, 18 mois plus tard, à l'indépendance politique. Si les stratèges indépendantistes québécois tirent bien leur leçons, ils réaliseront que ce qui se passe actuellement en Catalogne est la direction à prendre.
Quelle est la valeur d'un référendum aujourd'hui en Occident? Le Non l'a remporté en France et le gouvernement a quand même appliqué le traité de Lisbonne en coulisse comme si un Oui l'avait emporté. Le Non l'a emporté en Grèce, ce qui n'a pas empêché le gouvernement d'accepter toutes les conditions financières amenées par un Oui.
Le Non de 1995 au Québec n'a pas empêché Ottawa de ne remplir aucune promesse donnée, ni empêché Chrétien d'avouer qu'il n'aurait pas reconnu le résultat d'un Oui. Le gouvernement britannique organise un référendum sur une sortie de l'EU tout en prenant position contre et en tentant de négocier des conditions pour y rester. Les référendums en Occident souffre d'un manque de légitimité démocratique, ils manquent de sincérité. Ils prennent des airs de jeu qu'on donne à un enfant pour l'occuper pendant que les vraies décisions sont prises. Ils sont devenus un apparat de démocratie, sans poids ni respect.
Plus les enjeux sont fondamentaux, plus le résultat est sans importance, puisqu'ils sont contournés et décidés en coulisse. S'il est possible de renier la volonté des citoyens suite à un référendum, il est impossible de le faire suite à une élection tout court. La seule façon d'empêcher un élu d'ignorer une volonté exprimée en référendum, c'est de ne pas l'élire et d'élire plutôt celui qui applique directement ce que le citoyens cherche.
Un gouvernement peut ignorer ou déformer le résultat d'un référendum, mais il ne peut pas délégitimer sa propre élection.
Étant d'actualité, je propose aux lecteurs un article publié sur Vigile qui tente d'expliquer comment et pourquoi cette méthode "Catalane" gagne à être adopté par le mouvement au Québec:
http://service.vigile.quebec/Antidote-aux-paralytiques
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